Le Méridien
Sous bannière japonaise depuis quelques mois à peine, la chaîne veut briller au firmament des 4 étoiles luxe d'ici 2004. Un vaste programme de rénovation d'un montant de 850 millions de livres devrait l'aider à y parvenir.
Rachetée en mai dernier par la banque
japonaise d'investissements Nomura au Britannique Compass Group (pour la somme de 3
milliards d'euros), la chaîne Le Méridien est aujourd'hui fixée sur son sort. Au cours
d'une conférence de presse, donnée à Londres la semaine dernière, Juergen Bartels,
directeur général de la compagnie, a en effet indiqué que la firme serait probablement
mise en Bourse d'ici 5 à 7 ans.
Une décision plutôt logique dans le contexte financier actuel de l'entreprise qui
s'accompagne, bien sûr, d'un plan stratégique précis. On n'attire pas effectivement les
mouches avec du vinaigre... Le Méridien affiche donc de grandes ambitions tant en termes
de développement que de positionnement. Au rythme de 2 ouvertures d'hôtel par mois,
notamment via la signature de contrats de gestion, le réseau totalisera ainsi au moins
300 établissements d'ici la fin 2004. Ce qui revient à dire que l'enseigne souhaite
doubler son parc actuel : soit 144 hôtels et 38 085 chambres dans 57 pays. Une cadence
certes soutenue, mais loin d'être impossible à tenir. D'autant plus que les équipes de
développement ont récemment conclu de jolis coups à Hong-Kong, Vienne, Hambourg...
Reste que Le Méridien entend aussi inscrire son nom tout en haut du hit-parade des
hôtels haut de gamme en matière de qualité et de confort. "Nous voulons tout
simplement devenir le leader mondial de l'hôtellerie de luxe dans les 3 ans à venir",
a d'ailleurs annoncé sans détour Juergen Bartels.
Un label Art & Tech
Pour parvenir à cet
objectif, le nouveau patron de la chaîne n'y va pas par quatre chemins. Il a engagé un
vaste programme de rénovation d'un montant de 850 millions de livres, dont 350 seront
financés en fonds propres. Le reste de l'enveloppe (500 millions de livres) étant à la
charge, évidemment, des propriétaires des hôtels sous enseigne Le Méridien.
Une démarche qui jusque-là n'aurait rien de bien exceptionnel, sauf si elle ne se
traduisait pas par la mise en place d'un concept de chambre 'inédit' qui constituera un
véritable nouveau label au sein de la marque actuelle. Juergen Bartels, précédemment
p.-d.g. du groupe américain Starwood, a en effet choisi de riposter au phénomène des
boutiques hôtel. Terme, signalons-le, de plus en plus souvent galvaudé.
L'arme secrète de Méridien va donc consister à offrir à cette clientèle jeune et
exigeante "un produit chambre particulièrement innovant". Baptisé Art
& Tech, ce concept, conçu par Real Studio, repose notamment sur le choix des
matériaux (érable clair, acier, verre dépoli et gravé main...), et l'utilisation de
nouveautés technologiques telles qu'un écran TV plasma d'environ 1,05 m (11 000 livres
sterling pièce), un lit à contrôle électrique ou bien encore la douche hydro-jet.
Décliné dans la majorité des hôtels de manière plus ou moins intégrale suivant les
sites concernés, le label Art & Tech s'appliquera à la rénovation de quelque 5 000
chambres. La première unité entièrement équipée de ce concept sera Le Cumberland, à
Londres.
Un 'gros' savon Hermès
Autre élément du plan présenté par Juergen Bartels : la maximisation des espaces
perdus. Ayant entamé une 'chasse au trésor' depuis son arrivée, le directeur général
de Méridien estime possible de transformer tous les espaces 'morts' de la chaîne, ainsi
que certaines salles de réunion en au moins 1 600 chambres supplémentaires.
Toutes les économies sont à première vue bonnes pour valoriser l'enseigne. On notera
d'ailleurs au passage que la french touch, qui caractérise le réseau depuis ses
origines, semble, lui, fondre comme neige au soleil. Il est difficile en effet d'imaginer
l'accent français réduit à la seule présence d'un 'gros' savon Hermès dans la salle
de bains. Qu'à cela ne tienne ! Cela va sans doute réjouir certains concurrents qui
misent eux aujourd'hui à fond sur leur 'exception' française.
C. Cosson à Londres zzz36i
Juergen Bartels.
MouvementsPrésent depuis quelques semaines, Juergen Bartels, directeur général de la
société, vient d'étoffer ses états-majors. Richard Mahoney s'est ainsi vu confier le
poste de directeur des opérations, tandis que Susan Clark occupe désormais les fonctions
de vice-président marketing. Parallèlement, l'arrivée du nouveau patron de la chaîne a
suscité d'autres changements importants. |
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L'Hôtellerie n° 2734 Hebdo 6 Septembre 2001