Région Midi-Pyrénées
Les professionnels de l'hôtellerie-restauration craignent, avant tout, le rétablissement d'un climat d'insécurité qui risque de fragiliser les flux de personnes.
A Toulouse, la clientèle d'hommes d'affaires représente entre 53 et 57 % de la clientèle étrangère dans les établissements hôteliers. Dès l'annonce de la catastrophe de New York et Washington, le constructeur espagnol Casa a demandé à ses collaborateurs en formation à Toulouse de rejoindre son siège social. Le Grand Hôtel Capoul, place Wilson, qui reçoit régulièrement du personnel de compagnies aériennes ou de constructeurs présents au sein du consortium d'Airbus, faisait face dès jeudi à un flot d'annulations. De son côté, le centre de congrès, exploité par Accor et qui réalise 70 % de son activité avec les congrès et 25 % avec les conventions d'entreprise (colloques, présentation de nouveaux produits, opérations de communication pour des actionnaires...), devait accueillir pour la première fois en Europe près de 300 participants, cadres et experts, pour la 3e édition de la Worldwide Aerospace Conference and Technology Showcase. Les deux précédentes éditions s'étaient déroulées à Los Angeles et Detroit. Au cours de ce rendez-vous de la haute technologie, la société MSC Software, premier fournisseur au monde de logiciels dédiés à l'analyse mécanique, dont le siège est à Santa Ana, avait prévu de présenter, du 23 au 27 septembre, son matériel en provenance des Etats-Unis et en présence du président du groupe MSC Software, du directeur technique de la Nasa et du président de Dassault Systèmes. La manifestation est aujourd'hui programmée pour avril 2002. On s'interroge aujourd'hui sur le déroulement d'un congrès scientifique qui doit réunir dès le 29 septembre près de 2 000 spécialistes mondiaux de l'astronautique, représentant 60 pays.
"Une situation qui pourrait fragiliser les échanges de personnes"
Mardi soir, certains Toulousains, qui avaient prévu de se rendre dans les restaurants,
ont préféré différer leur soirée pour suivre chez eux les images en provenance
d'outre-Atlantique. Bernard Courrèges, bar Le Wallace sur la place Saint-Georges, avait
mis à la disposition de sa clientèle deux téléviseurs. "Dès que la nouvelle a
été confirmée, des Américains qui étaient dans la rue sont rentrés dans le bar pour
suivre les images, et ils ont tout de suite téléphoné à leur famille." Le
Grand Hôtel Les Capitouls, un établissement 3 étoiles de 52 chambres sous enseigne Best
Western, enregistrait dès jeudi matin un flux d'annulations qui s'établissait vendredi
matin à 350 nuitées. Pour ce mois de septembre, l'établissement envisageait d'atteindre
un taux d'occupation de 92 %, un chiffre qui devrait redescendre entre 78 et 80 %. Dès
l'arrivée des annulations, la centrale de réservations Nova remettait à la vente le
volume de chambres pour satisfaire d'autres réservations en provenance d'Europe et de
France. Le directeur général de l'établissement, Denis Wilain de Leymarie, apprenait
que les entreprises européennes avaient pris des mesures de précaution, interdisant à
leurs collaborateurs de se déplacer jusqu'à nouvel ordre.
Un message fraternel pour les Américains
A quelques pas du Grand Hôtel Jean-Jaurès, au Crowne Plaza place du Capitole (162
chambres), la clientèle américaine représente 35 % de la clientèle d'affaires. Le soir
de la catastrophe, il y avait 79 Américains dans l'hôtel, occupant la moitié des
chambres. "Nous avons reçu des annulations sur une centaine de nuitées,
notamment pour le congrès de la société MSC Software, dont une partie des participants
devait venir en direct de Boston ou de New York. Nos prévisions d'occupation vont
vraisemblablement baisser en dessous de 86 % pour septembre. Tout le monde est sous le
choc, la plupart des sociétés conseillent à leurs collaborateurs de rester sur place,
il y a un effet immédiat qui va durer de 1 semaine à 15 jours encore", explique
Didier Vincent. zzz99 zzz16
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L'Hôtellerie n° 2736 Hebdo 20 Septembre 2001