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DrapeauUS.JPG (937 octets)L'ÉVÉNEMENT

Rhône-Alpes

Ne pas céder à l'inquiétude

En effet, le tourisme d'affaires est fortement développé dans cette région où de grandes entreprises telles que Hewlett Packard ou Caterpillar ont établi leur siège Europe. Conventions, séminaires, risquent de reculer fortement. Autre segment touché : le tourisme individuel et les tour-opérateurs qui occupent un marché important, non en volume (18 000 à 20 000 skieurs par an), mais à fort coefficient. "Pour eux, un séjour ski en France a un coût plus faible qu'aux Etats-Unis, aussi n'hésitent-ils pas à dépenser beaucoup, déclare Denis Zanon, directeur de Ski France International. Nous ne voulons pas nous laisser influencer par ce qui se passe. Nous allons d'ailleurs maintenir nos opérations de promotion avec deux salons à Denver et Boston dans les mois qui viennent."
A Chamonix, le service congrès annonce des annulations. L'hôtel Mont Blanc, dont 50 % de la clientèle est américaine, enregistre beaucoup d'annulations. "Les Japonais ont été les premiers à réagir, les Américains sont encore sous le choc. Ils doivent se remettre et les premières décisions d'annulation ou de maintien viendront dans les quinze jours qui viennent", explique le nouveau directeur du Groupe Morand. Henri Ducret affiche, quand à lui, une volonté farouche de ne pas se laisser abattre par les événements. "Nous avons beaucoup investi l'an dernier et obtenu une forte augmentation de la fréquentation (+ 17 % en Rhône-Alpes selon la Maison de la France). Nous y retournerons dès que possible, par amitié tout d'abord, et parce qu'il n'est pas dans nos habitudes de nous laisser décourager par des actions de ce type."
F. Tari et J.-F. Mesplède zzz20a zzz36o zzz16

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Eric Giorgi (Villa Florentine à Lyon)

Depuis son arrivée au sein des Relais & Châteaux, la Villa Florentine (seul 4 étoiles luxe de Lyon) a une importante clientèle américaine et travaille avec plusieurs agences. Eric Giorgi a l'habitude de se rendre régulièrement aux Etats-Unis (New York et Washington en particulier) pour en assurer la promotion. L'attentat de New York représente un coup dur pour son activité.
"Nous sommes très inquiets. La clientèle étrangère représente 60 % de notre activité, dont 50 % qui vient des Etats-Unis. Dès le lendemain de l'attentat, nous avons commencé à recevoir des annulations, dont celle d'un séminaire Ford de 38 personnes qui occupait la totalité de l'hôtel (19 chambres) du 16 au 18 septembre, avec des dîners au restaurant. C'est un manque à gagner de l'ordre de 300 000 francs, puisque durant cette période, nous n'aurons que deux chambres occupées. Parallèlement, nous avons enregistré l'annulation d'une trentaine de chambres. Ce phénomène est moins sensible pour le restaurant. Nous avions fait une opération avec les Etats-Unis en mars dernier et rien n'était prévu dans l'immédiat. Je pense que désormais nos clients potentiels vont attendre l'attitude du gouvernement américain face à cette situation qui, je l'avoue, me rend très inquiet pour l'avenir."

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Eric Obeuf (Sofitel Lyon-Bellecour)

Depuis le G7 lyonnais de 1996, le Sofitel Lyon-Bellecour est encore mieux connu aux Etats-Unis puisque l'hôtel fut la 'résidence' de Bill Clinton. Eric Obeuf, son directeur, travaille régulièrement avec plusieurs agences new-yorkaises. Inquiet ? "Très, mais j'espère que ce n'est que momentané. Au lendemain de l'attentat, nous avons enregistré une centaine d'annulations pour la fin du mois. Les Américains représentent 15 % de notre clientèle et c'est donc un coup rude. Deux des agences avec lesquelles nous travaillons étaient hébergées au World Trade Center ! Il est encore trop tôt pour risquer un pronostic pour l'avenir. J'ai l'espoir que cette crise sera passagère car je suis persuadé que le business ne peut que reprendre. Nous ne sommes pas dans la même situation que pour la guerre du Golfe. Il est clair pourtant qu'il y a un choc psychologique, et que sur un mois comme septembre, toujours très important pour nous, c'est un sévère coup d'arrêt. A Lyon, cela va ralentir le business par rapport à cette clientèle internationale dont nous avons impérativement besoin pour vivre."

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Pierre Orsi (Relais Gourmand Orsi)

C'est des Etats-Unis et du Japon que vient la principale clientèle étrangère de Pierre Orsi. "Dès le premier soir, nous avons enregistré l'annulation d'une douzaine de couverts. Je pense que les Américains ne viendront pas pendant 6 mois. L'été, dans un établissement comme le nôtre, ils représentent 50 % de notre clientèle. Nous sommes tributaires d'hôtels comme la Villa Florentine, la Cour des Loges ou le Château de Bagnols qui répercutent des tables chez nous. Comme ils sont touchés, nous en subissons le contrecoup."

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Karl-Heinz Zimmerman (Château de Bagnols)

Bagnols est très prisé des Américains. Ils représentent 40 % de la fréquentation de cet établissement de prestige. "C'est peut-être un peu trop, admet Karl-Heinz Zimmerman, mais ils ont les moyens de payer." L'avenir ? "Le premier jour, nous avons reçu des fax d'annulation d'une quinzaine de chambres. Et dès le lendemain, un groupe de 38 personnes, qui venait découvrir le Beaujolais et qui avait retenu des chambres et de gros dîners, a annulé son voyage. A cette époque, où l'on ne remplit pas le château, c'est un problème et nous allons perdre de 10 à 12 % de TO. Quelques Américains ont prolongé leur séjour chez nous, car ils ne pouvaient pas repartir dans leur pays, mais tout va rentrer dans l'ordre. Nous avons toujours privilégié des opérations avec le Beaujolais car les Américains sont friands de découverte et de dégustations. Pour connaître les Américains, je pense qu'ils ne vont plus bouger de chez eux pendant les deux prochains mois. Nous n'avons cependant annulé aucun projet, mais si en octobre et novembre la situation n'évoluait pas, nous monterions alors quelques opérations de promotion gastronomique avec nos voisins d'Allemagne et de Suisse."

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Jean-Paul Lacombe (Relais Gourmand Léon de Lyon)

Lorsque, à l'occasion du G7 de 1996, les chefs d'Etat ont choisi Léon de Lyon pour leur dîner officiel, le nom de Jean-Paul Lacombe a fait la une du New York Times. Aujourd'hui, la clientèle américaine est importante pour lui et représente 1 000 à 1 200 couverts annuels. "C'est la plus importante sur l'année avec 5 à 10 % pour la période estivale, de juin à septembre. Ce dernier mois est très important pour l'équilibre d'une année. Bien sûr, notre inquiétude est sans commune mesure avec le drame qui vient de frapper New York, mais il est difficile d'être optimiste pour la suite. Nous travaillons avec une agence de tourisme japonaise qui, dès le jour même, a annulé 60 couverts réservés pour septembre et octobre. Tout cela est inquiétant, car il faut bien savoir que ce ne sont pas les Lyonnais qui font vivre nos maisons à l'équilibre fragile, mais bien la clientèle étrangère."

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L'Hôtellerie n° 2736 Hebdo 20 Septembre 2001

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