Ouvert il y a quatre ans dans une ancienne colonie de vacances face à l'océan, à Brétignolles-sur-Mer en Vendée, l'ISMT propose une palette de formations professionnelles à la fois large et précise. Toutes visent la performance immédiate des personnels dans les secteurs de l'accueil en général et de l'hôtellerie en particulier, la restauration...
Selon Alain Laumaillé, ancien conseil des professionnels du tourisme à la chambre de commerce de Vendée, directeur de l'ISMT depuis 1 an, la carte des formations n'est pas en concurrence avec celle des lycées professionnels. Pour les métiers de l'hôtellerie et de la restauration, elle vient plutôt en complément de spécialisation ou de tremplin après un classique BTS tourisme, ou encore sur des sessions rapides de formation aux métiers de pizzaïolo et de crêpier. L'échelle des niveaux est grande, allant du CAP à bac + 3. Le TS +, responsable chargé de l'accueil et de l'animation en structure touristique, en est la barre la plus haute.
Les domaines majeurs de l'ISMT |
L'accueil et l'animation Lancé en septembre 2000, le TS + boucle sa première promotion avec un effectif de 13 élèves qui ont une formation commune de 6 semaines - commune pour la polyvalence - mais qui se spécialisent, pratiquement à parité, dans le métier de l'accueil ou celui de l'animation. L'effectif de la prochaine rentrée devrait être doublé. L'ISMT s'engouffrera à la rentrée dans la réforme du BTS tourisme, celui-ci s'élargissant aux métiers 'réceptifs' du tourisme. "Jusqu'à présent, le BTS tourisme était surtout orienté vers les agences de voyages", dans le champ de la captation du touriste. "L'orientation 'tourisme réceptif' étant ouverte, nous sommes là dans nos domaines de compétences. On vise alors les entreprises qui reçoivent." Les professionnels ou structures demandeurs sont "l'hôtellerie, les offices de tourisme, les autocaristes, etc.". L'objectif de l'ISMT est de réunir 10 à 15 élèves pour la première promotion.
Les autres formes de restauration La maintenance des bâtiments et structures touristiques, formation niveau CAP |
Une spécialité phare au-dessus d'un grand champ de compétences
Nombre de jeunes ou d'adultes en formation sont retenus dans le cadre de contrats de
qualification qui serrent les liens entre lui, l'entreprise et l'institut de formation.
Compte tenu du temps d'immersion en entreprise - la moitié de la durée de la
formation -, on trouvera au bilan une réelle expérience de terrain et des
compétences déjà éprouvées.
Alain Laumaillé explique avec force conviction que les bases de l'institut sont coulées
sur deux principes : la formation professionnalisante et la polyvalence. C'est-à-dire,
côté pile une spécialisation pointue, et côté face une base de compétences diverses
pour être réactif sur d'autres tableaux. Explications :
"La formation professionnalisante vise à porter des jeunes pas encore tout à
fait adaptés à leur futur poste de travail. Parce que les chefs d'entreprise - pour des
raisons de rentabilité immédiate - veulent tout de suite des gens opérationnels. A
l'ISMT, on n'est plus dans le registre de l'acquisition des savoirs de base mais dans
celui du savoir-faire. On n'est donc pas en concurrence avec les lycées professionnels.
S'il y a beaucoup de stages en entreprise, c'est parce que c'est dans celle-ci que
s'acquièrent et se mesurent les compétences. Par exemple, pour le TS + (c'est-à-dire
BTS + 1, ou bac + 3), responsable chargé de l'accueil et de l'animation en structure
touristique, on inscrit deux stages de 3 mois dans un cursus de 10 mois de formation. Le
qualificatif professionnalisante signifie que nous délivrons un personnel opérationnel
de suite. La polyvalence est demandée par les professionnels. Il ne s'agit pas d'un
fourre-tout, car nous préparons des spécialistes sur un métier. Si le cur du
métier est celui de l'accueil et de la réception, le spécialiste doit aussi pouvoir
assumer des tâches complémentaires comme représenter l'entreprise sur un salon,
démarcher un tour-opérateur, faire des opérations comptables simples, etc."
Aurore Beucher en stage à l'Edena Hôtel et Résidence |
Aurore Beucher termine sa formation TS +, responsable de l'accueil et
de l'animation en structure touristique. Elle est en stage dans un établissement proche
de l'école et y a travaillé aussi la saison d'été. Aurore a obtenu un BTS tourisme l'an dernier au lycée d'Avesnières, à Laval. Elle a été intéressée par la carte des formations de l'ISMT, en particulier le TS +, spécialité responsable de l'accueil en structure d'hébergement ou de loisirs. Sa motivation ? "Je cherchais une transition pour mûrir un projet précis, pour un aspect plus concret." Aurore a d'abord été immergée à l'hôtel Mercure d'Angers à la réception 3 mois durant. Son second stage de 3 mois, elle le fait à l'Edena, un établissement de Saint-Gilles-Croix-de-Vie. De retour à l'ISMT, elle a présenté fin juin un rapport écrit et a soutenu un oral sur le bilan des deux stages. "Je suis beaucoup plus à l'aise, avec plus de maîtrise et de confiance en moi." Puis Aurore a enchaîné une saison d'été à l'Edena, et ce, jusqu'en octobre. "Ensuite je rechercherai du travail pour cet hiver." |
Claudie Giraudeau, gérante de l'Edena |
Claudie Giraudeau est satisfaite de ce premier partenariat avec
l'école en général et d'Aurore en particulier. Elle a vite éprouvé ses compétences
et accorde sa confiance pour la seconder. Un hôtel de 12 chambres en 3 étoiles, 52 appartements, une piscine de plein air, une autre couverte, etc. Au milieu de la station estivale de Saint-Gilles-Croix-de-Vie, l'Edena est de ces établissements d'hébergement contemporains qui tirent la saison d'avril à novembre. La clientèle est essentiellement française avec 20 % de Belges et d'Anglais. En haute saison, l'effectif en personnel est de 8, dont 2 qui se relaient à l'accueil. Aurore est sur cet emploi, cette mission principale. "J'en suis très satisfaite", tel est le premier commentaire de Claudie Giraudeau, ravie du contact et de la performance initiale. "Après 2 jours d'adaptation à l'entreprise, c'est-à-dire à notre façon de travailler, Aurore était opérationnelle. Avant d'arriver, elle avait déjà travaillé sur des logiciels de réservation. Ils étaient différents du nôtre auquel elle s'est très vite adaptée", ajoute-t-elle. Aurore est autonome sur sa fonction. Preuve et exemple de confiance à l'appui : "Nous nous sommes absentés 2 jours avec mon mari et elle a assumé sans problème." Claudie Giraudeau tient au fond le même discours qu'Alain Laumaillé - et qu'Aurore finalement : "Quand les jeunes sortent du BTS tourisme, ils manquent encore de connaissances pratiques spécialement adaptées à l'hôtellerie. Ce complément de formation ainsi donné nous est utile. Il correspond bien à la demande de l'hôtellerie de chaînes comme de l'hôtellerie traditionnelle. On va continuer avec l'ISMT." |
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L'Hôtellerie n° 2735 Hebdo 13 Septembre 2001