Infatigable militante, Dominique Salvi ne ménage pas ses efforts pour défendre la profession au sein du syndicat ou des CCI de Bretagne et des Côtes-d'Armor, dont elle assure la vice-présidence.
Dans le paysage touristique breton, difficile de passer à côté de Dominique Salvi. Cette femme élégante et souriante est de toutes les réunions, de tous les combats. Avec une idée fixe en tête : la reconnaissance et la défense du tourisme en général et de l'hôtellerie-restauration en particulier. Et même, si aujourd'hui, elle s'interroge sur sa légitimité à défendre les intérêts de la profession à laquelle elle n'appartient plus depuis 1997, avec la vente de son hôtel-restaurant après 30 ans d'exploitation, elle se démène plus que jamais au sein des instances départementales et régionales du tourisme. A l'encontre des politiciens, Dominique Salvi cumule les mandats : présidente du Syndicat costarmoricain de l'hôtellerie, présidente de la commission tourisme et vice-présidente de la CCI des Côtes d'Armor, et présidente de la commission régionale du tourisme au sein de la CRCI. Pour autant, il ne faut pas voir derrière cette énumération une ambition démesurée et un goût prononcé pour le pouvoir. Elle aurait pu, par exemple, se présenter à la présidence de la CCI costarmoricaine. "Mais j'ai préféré soutenir le nouveau président et je n'envisage pas d'aller plus loin. Je n'ai pas voulu, en me mettant en avant et en représentant le tourisme, que l'on ait l'impression que ce secteur voulait avancer tout seul." Femme entière au caractère bien trempé, Dominique Salvi ne se lancera pas non plus dans la politique. "C'est absolument négatif ! Je ne me vois pas entrer dans le rang d'un parti." Et c'est tant mieux pour le tourisme et l'hôtellerie-restauration qui conservent cette ambassadrice de premier ordre.
Défendre la profession
Cette vocation de militante prend corps les pieds dans le mazout. En 1978, lorsque l'Amoco
Cadiz vient vomir son pétrole sur cette côte de granit rose, tant choyée par
l'hôtelière d'origine normande. Du coup, elle se retrouve à battre le pavé parisien et
à "déverser du mazout sur les grilles de l'Elysée. A partir de ce mouvement, il
s'est créé des liens avec d'autres personnes. Nous nous sommes dit qu'il fallait militer".
Un petit noyau de défenseurs de la profession prend forme. "J'ai tout de suite
été trésorière." Une autre époque du syndicalisme, "avec davantage
de gens aux assemblées générales. Ils étaient motivés, notamment lors de la période
du blocage des prix où les manifestations étaient très suivies". L'élan
semble s'être quelque peu brisé. Le nombre des adhérents décroît au fil des ans.
"Que s'est-il passé ? Je ne sais pas. Peut-être n'avons-nous pas su faire passer
les messages." Pourtant, en se mobilisant, en sortant de son affaire, en
rencontrant ses confrères, Dominique Salvi reconnaît avoir beaucoup appris des autres.
"Si j'étais restée chez moi, je me serais sclérosée. Alors, on me dit 'j'ai
mon affaire'. Mais moi aussi j'avais mon affaire ! On nous critique. Je le comprends,
mais que l'on vienne nous le dire, en discuter. J'accepte la critique pour autant qu'elle
soit constructive." Le ton monte d'un cran, la militante se dévoile, surtout
lorsqu'il s'agit d'évoquer la TVA. Elle croit dur comme fer à ce combat, "car en
plus d'être inégal, c'est injuste. Je ne sais pas si la forme de revendication est la
bonne, mais un jour l'Etat devra reconnaître sa contradiction ! Au moins que l'on nous
écoute !". Des batailles, elle en a déjà livrées et remportées dans son
département comme celle du paracommercialisme. Dominique Salvi n'abandonnera pas le
combat de la TVA. Qu'on se le dise. Elle prendra à la rigueur du recul au sein du
syndicat pour laisser la place aux jeunes, "incessamment sous peu."
Des partenariats exemplaires
La combattante sait aussi revêtir l'habit de la diplomate. Au sein de la CCI, elle noue
des contacts pertinents avec le conseil général des Côtes d'Armor, afin de donner
naissance à l'opération Odatel pour la transmission des entreprises hôtelières. Une
initiative "que l'on nous envie". Elle réussit à faire financer par la
DRT (300 000 F) une vaste étude sur l'hôtellerie bretonne, "avec à l'issue, des
propositions, notamment en matière de démarche qualité, le tout avec des aides de
l'Etat. Nous avons un rôle important à jouer sur la commercialisation de nos atouts".
En qualité d'hôtelière, elle est la première également à s'engager dans le contrat
d'objectif tourisme, premier du genre signé en France. Avec les centres de formation,
elle participe à l'inversion du processus qui consistait à créer des formations pour
ensuite demander l'avis des professionnels. Elle veut s'attacher à "restituer la
vérité sur nos métiers. Nous devons établir une meilleure communication auprès des
jeunes". La reconnaissance, un autre combat vérifié tous les jours au sein de
la CCI. "Ah ! L'industrie, c'est valorisant, mais le tourisme..."
Elle court, elle court Dominique Salvi, brandissant, dès que l'occasion lui est donnée,
son bâton de pèlerin. "C'est parfois difficile à gérer, ces engagements
multiples. J'envisage parfois de me donner plus de temps pour faire ce que je n'ai pas pu
faire." La profession ne manque-t-elle pas ? "Si cela ne dépendait que
de moi, je me laisserais peut-être tenter... J'ai énormément aimé ce métier très
enrichissant. Mais c'est peut-être un peu tard."
O. Marie zzz18p
En dates |
1967 Premier établissement à Ploumanach 1978 Entrée au syndicat 1996 Présidente du Syndicat 22 2000 Vice-présidente de la CCI |
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L'Hôtellerie n° 2737 Hebdo 27 Septembre 2001