Parce qu'au fil du temps, les recrutements dans les métiers de
l'hôtellerie-restauration se sont faits plus difficiles, les chefs d'entreprise sont de
plus en plus nombreux à prendre en compte la dimension humaine dans la gestion
quotidienne de leurs affaires. Motivation, rémunération, organisation du temps de
travail sont aujourd'hui des thèmes de discussion, de réflexion, qu'ils n'hésitent plus
à aborder. Si certains discours syndicaux, du côté patronal, se montrent plus
déterminés sur un statu quo en matière de réduction du temps de travail dans
l'hôtellerie-restauration, il apparaît de plus en plus qu'ils sont en contradiction avec
ce que pensent personnellement les leaders syndicaux qui, en privé, disent combien ils
ont conscience que le mode de fonctionnement de cette profession doit évoluer si l'on
veut, demain, pouvoir continuer à accueillir des clients dans les bars, les restaurants
et les hôtels français. Une hostilité aux revendications des salariés qu'ils motivent
par les difficultés que rencontrerait un trop grand nombre d'entreprises du secteur si le
temps de travail était réduit, et par la volonté qu'ils ont, à travers cette situation
de blocage, de faire entendre leurs revendications auprès des pouvoirs publics.
Des pouvoirs publics qui, malgré les déclarations empreintes de sympathie de la part des
politiques, continuent à faire la sourde oreille et n'hésitent pas à 'charger la
mule'... Sous couvert de réglementation européenne, depuis le 1er octobre,
l'exonération de TVA sur le service est supprimée. Une décision qui a des conséquences
importantes au sein des restaurants, des cafés, des bars, mais aussi au sein des hôtels
qui avaient choisi de lier la rémunération de leur personnel au chiffre d'affaires de
l'entreprise. Un système de rémunération qui a pourtant su faire ses preuves des
années durant, et qui a permis une motivation forte pour un grand nombre de salariés qui
pouvaient ainsi atteindre des niveaux de rémunération élevés. Un système qui donnait
les moyens aux employeurs de responsabiliser leurs salariés par rapport à l'activité de
l'entreprise en leur assurant des salaires très élevés à certains moments de l'année
tout en leur préservant une certaine sécurité en période creuse dans la mesure où
leur était assuré le Smic. Là encore, on a imposé une nouvelle réglementation aux
hôteliers-restaurateurs sans discussion, sans concertation, sans compensation. Pourquoi ?
Des situations de blocage qui se font de plus en plus flagrantes et dangereuses pour le
secteur économique des CHR. On le constate, la profession ne sait plus se faire entendre,
se faire comprendre, n'est plus prise au sérieux dans ses interventions, et se fait
empaumer par quelques déclarations émanant d'un ministre de tutelle à qui les pouvoirs
n'ont jamais été donnés, mais qui, régulièrement, affirme que le dossier sur la
baisse de la TVA avance..., que la mise en place de la RTT est une chance pour le
secteur... Avant de quitter d'ailleurs très prochainement le gouvernement.
En attendant, à moins de 3 mois de la date couperet pour la mise en place de la RTT, les
entrepreneurs du secteur n'ont toujours aucune visibilité, ignorent ce qu'ils doivent
faire, ce que ça va leur coûter, mais ils ont une charge supplémentaire en matière de
TVA, ne voient rien venir sur le front d'une modification des taux, s'inquiètent des
retombées économiques des événements du 11 septembre, et se préparent à passer à
l'euro ! Un sentiment d'abandon et d'incompréhension évident... Aide-toi, le ciel
t'aidera !
PAF zzz80
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L'Hôtellerie n° 2738 Hebdo 4 Octobre 2001