Professionnels de la nuit en Lorraine
L'assemblée générale des établissements de nuit de Moselle, qui a eu lieu le 17 septembre dernier à Metz, a décidé de soutenir Thierry Mariani, député du Vaucluse, dans sa volonté d'encadrer juridiquement les raves et free party.
La concurrence des raves party révolte et mobilise les dirigeants des établissements de nuit lorrains. L'Union patronale de l'industrie hôtelière de Moselle (UPIHM) a réuni 60 participants autour de Thierry Mariani, député du Vaucluse. Cette assemblée regroupait la quasi-totalité des chefs d'entreprise de nuit du département et une bonne partie des représentants des 109 établissements de la région. Elle voulait apporter des réponses politiques et professionnelles au phénomène. Les patrons des établissements de nuit dénoncent l'injustice qui résulte de la coexistence d'une zone de non-droit à côté de leur profession qui déploie de grands efforts pour s'inscrire dans un cadre juridique contraignant. "Nous ne voulons pas interdire les manifestations musicales, et notamment les raves party, mais il faut que tout le monde soit jugé de la même façon. C'est justement ce gouffre entre une législation rigoureuse et contraignante, subie par les professionnels de la nuit, et l'absence totale de lois encadrant les raves party qui fait débat", déclare Hervé Taron, vice-président de la branche établissements de nuit en Moselle. Il soutient la démarche du député provençal parti en croisade contre les raves party dans leur forme actuelle. Dans un amendement sur le projet de loi relatif à la sécurité de proximité qui sera soumis sous peu à l'Assemblée nationale, l'élu demande que "toute manifestation publique de grande envergure, sur un territoire privé ou public, entraînant des nuisances sonores, puisse avoir son matériel de sonorisation détruit".
3 à 6 mois de fermeture
Pour l'homme politique, cette logique de répression devrait entraîner la
responsabilisation juridique des organisateurs de raves party. Ceux-ci ne sont pas
poursuivis quand des faits illégaux se produisent lors de leurs manifestations. Alors
qu'en 2000, quatre établissements lorrains ont subi de 3 à 6 mois de fermeture
provisoire suite à des infractions. Les patrons d'établissements de nuit militent aussi
pour que ces manifestations soient soumises à l'obligation d'une déclaration en
préfecture.
Constatant que, chaque été, les fêtes clandestines entraînent pour les établissements
spécialisés dans un public jeune une baisse de fréquentation évaluée entre 30 et 40 %
de leur clientèle, ils désirent voir le phénomène rentrer dans le cadre de l'économie
traditionnelle. "Une véritable économie parallèle se développe, les jeunes
dépensent jusqu'à 500 francs par soirée, souvent pour des substances illégales",
remarque une des participantes. Au-delà de la répression et de la politique, la
profession veut réagir à la concurrence sauvage sur le plan de la qualité des services
qu'elle offre. "Nous sommes plutôt sensibles au nouveau phénomène qui anime la
jeunesse, et pour cause", lance Jacques Hitges, président de l'UPIHM.
L'organisation patronale ne s'élève pas contre la musique diffusée dans les raves, bien
au contraire. Elle organise sur le plan national une formation au métier de DJ. Cette
formation de niveau 4, baptisée 'Animation musicale et scénique', se déroule à Paris
ou à Lyon en alternance sur 2 ans, et représente un réel saut qualitatif pour une
activité qui, jusqu'alors, ne pouvait s'apprendre que sur le tas. Les patrons de la nuit
mosellane poursuivent tous azimuts les efforts déjà entamés l'année dernière dans les
domaines de la qualification de leur personnel. Ils prévoient qu'une quinzaine
d'établissements seront concernés cette année par la formation à l'accueil et à la
sécurité, financée par le Fonds d'assurance et de formation des industries hôtelières
(Fafih). Cette session de 3 jours, qui se déroulera à Metz dans le courant du second
semestre 2002, initiera le personnel aux méthodes d'accueil et de sélection du public,
en mettant l'accent sur les aspects juridiques et les relations avec les forces de
l'ordre. "Nous sommes exigeants sur la qualité des personnels d'accueil, afin
d'anticiper les futures règles que la situation internationale risque de rendre plus
rigoureuse", précise l'UPIHM. Enfin, l'organisation patronale organisera cette
année encore l'opération 'Capitaine de soirée' (lire L'Hôtellerie n° 2740, du
18 octobre 2001) en partenariat avec les agents d'assurances et la prévention routière.
Les 10 et 17 novembre prochains, 20 établissements mosellans mettront à l'honneur les
conducteurs qui ne boivent pas d'alcool.
O. Berthelin zzz28v zzz74v
Thierry Mariani demande que "toute manifestation publique de grande
envergure... entraînant des nuisances sonores, puisse avoir son matériel de sonorisation
détruit".
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L'Hôtellerie n° 2741 Hebdo 25 Octobre 2001