Hôtellerie - L'OPÉRATION 'BON WEEK-END EN VILLES', UNE IDÉE CONFORME À L'INTÉRET DES TOURISTES S'ADONNANT AUX COURTS SÉJOURS ET AUX HOTELIERS EN MAL DE CLIENTS EN FIN DE SEMAINE, NE SEMBLE PLUS SÉDUIRE GRAND MONDE.
"Deux nuits pour le prix d'une et une sélection d'activités culturelles et de loisirs à des prix préférentiels." Voilà la proposition alléchante de l'opération 'Bon week-end en villes', valable pour les individuels pour une arrivée dans les hôtels le vendredi ou le samedi. Néanmoins, après déjà 10 ans d'existence, les signes d'un net essoufflement sont perceptibles. Au prix d'intenses efforts, le Club Bon week-end en villes veut à présent redresser la situation. Avant son lancement sur le marché, c'est une vingtaine de directeurs d'offices de tourisme, réunie dans une commission 'produits touristiques' sous l'égide de Maison de la France et de la Fnotsi, qui faisait le même constat : la baisse sérieuse de fréquentation des hôtels pendant le week-end. Les courts séjours d'agrément s'avérant être un complément indispensable au tourisme d'affaires, l'idée de l'opération Bon week-end en villes s'imposa alors.
Une réponse adaptée aux besoins des hôteliers
"Les partenariats entre les différents acteurs d'une commune sont indispensables",
confie un professionnel. Les intérêts des hôteliers semblent satisfaits. "Cette
opération nous apporte réellement un plus car il est difficile de capter des clients en
fin de semaine", explique un professionnel. Selon une étude récente, les
hôteliers participants ont une opinion favorable de l'opération à plus de 90 %, et 63 %
pensent qu'elle est bénéfique à leur établissement. Les hôtels adhérents sont
classés selon 4 catégories. Les privilégiés, qui réalisent près de la moitié des
week-ends consommés, sont ceux dont les prix fluctuent de 260 à 449 F. Vient ensuite la
classe de 450 à 799 F avec 32 % des formules week-end vendues et les établissements les
moins onéreux avec 14 %. Enfin, la moins sollicitée est la catégorie plus haut de gamme
(à plus de 800 F).
Au départ, 22 villes participaient à la première opération. Petit à petit, 63 villes
et plus de 700 hôtels se sont associés et ont ainsi créé un véritable réseau
touristique. Or, 48 villes seulement y prenaient part la saison dernière. La nouvelle
édition de l'opération, du 1er novembre 2001 au 31 mars 2002 (et toute l'année dans
certaines villes), voit se tarir la participation. Elle ne rassemblera que 42 cités et
près de 500 hôtels.
Un bilan rapidement positif puis en déclin
Autre signe de fléchissement, les résultats de l'opération étaient paradoxalement en
retrait, alors que le marché des courts séjours n'a jamais été aussi florissant, selon
les statistiques développées ici et là. Ainsi, les villes participant à l'opération
durant les mois d'hiver 1999-2000 ont enregistré une baisse du nombre de week-ends de 6
%. Toutefois, le bilan intermédiaire de la saison 2000-2001 laisse présager une
embellie. "Les week-ends consommés par ville augmentent dans leur moyenne. Elles
comptabilisent 84 week-ends vendus par ville contre 65 pour la même période
intermédiaire de la saison précédente", explique Emilie André, en charge de
l'opération à la Fnotsi. "L'opération ne convient plus dans sa forme actuelle
à toutes les villes. Si celles-ci sont moins nombreuses, elles n'en sont pas moins
dynamiques", ajoute-t-elle.
Une communication à améliorer
Force est de constater que l'obstacle principal à cette promotion collective reste sa
faible notoriété après 10 ans d'existence. Alors que son concept semble très
apprécié par la clientèle, Bon week-end en villes est méconnu du grand public. "Il
faut davantage faire connaître cette opération, car elle est avantageuse pour les
clients comme pour nous", indique un hôtelier adhérent. Cela dit, faute de mise
en commun de moyens, il est difficile de promouvoir une telle opération. Le Club,
conscient de ce problème, semble déployer de nouveaux efforts. Après la création d'un
site Internet depuis l'année dernière, il adhère aujourd'hui au Club Presse de la
Fnotsi. A noter également le rétablissement de la coopération avec Maison de la France
qui avait disparu. L'institution va apporter un savoir-faire en termes de diffusion de
l'information sur les marchés européens, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives à
l'opération. La répartition de la clientèle est actuellement de l'ordre de 20 %
d'étrangers. Un nouvel entrain du réseau, des partenariats qui se confortent, une
communication davantage élaborée... sont autant de signes encourageants qui voudraient
laisser présager une bonne saison 2001-2002, si le moral des Français ne flanche pas.
Ch. Corsin zzz20a
Grenoble, un exemple de réussite |
Grenoble, qui a participé à Bon week-end en villes, n'a pas à rougir de ses résultats. Alors que son hôtellerie passe d'un taux de remplissage moyen de 67 % le jeudi soir à seulement 42 % le vendredi, l'office de tourisme a su gérer énergiquement l'opération et ainsi améliorer ses performances le week-end. Pour preuve, de novembre 2000 à octobre 2001, Grenoble a réalisé 257 ventes de formules Bon week-end contre 135 pour la saison précédente, soit une progression fulgurante de 90 % ! "Nous croyons énormément à cette opération. Dès que nous le pouvons, nous communiquons dessus en l'introduisant dans nos guides pratiques par exemple", argumente fièrement Catherine d'Etienne, directrice de l'OT de Grenoble. Par ailleurs, un fichier clientèle créé à partir de l'opération est utilisé chaque année pour l'envoi de la nouvelle brochure. "Les hôteliers font remplir un petit questionnaire, dans lequel nous demandons la nationalité des clients, leur âge, etc. Cela nous permet également de savoir où communiquer", explique-t-elle. Et d'ajouter : "Bon week-end en villes vaut vraiment le coup, les hôteliers comme les consommateurs sont ravis." |
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L'Hôtellerie n° 2743 L'Hôtellerie Économie 8 Novembre 2001