Cafés - LES CAFÉS DE QUARTIER RESTENT SOUVENT, MEME AVEC PEU D'ARGENT EN POCHE,
LE QG DES JEUNES. DES CONSOMMATEURS QU'IL FAUT SAVOIR PRENDRE AU SÉRIEUX, CAR
ILS REPRÉSENTENT UNE VRAIE PUISSANCE ÉCONOMIQUE POUR LE SECTEUR.
82 % des moins de 25 ans se sentent bien dans les cafés et y vont par réel plaisir
Actuellement, les jeunes manifestent un réel engouement pour les bars et les restaurants à thème, et ce, parfois au détriment des cafés, surtout pour ceux qui travaillent déjà, et qui ont donc de meilleurs revenus. Pour autant, on assiste, comme pour le reste de la population, à un élargissement de la demande. Autrement dit, on se fidélise moins à un établissement que par le passé, car on aime varier les plaisirs. Aujourd'hui, les jeunes de moins de 25 ans restent malgré tout placés parmi la clientèle majoritaire des cafés. Une étude de Smeth-Bro définit que la proportion des personnes allant au café diminue avec l'élévation des tranches d'âge. Ainsi, 86 % des jeunes de moins de 25 ans disent aller au café, contre seulement 52 % pour les 35-49 ans et 32 % pour les plus de 50 ans.
Le succès des cafés de quartier
La jeunesse fait même partie des plus fidèles à la formule : 63 % des 18-25 ans
déclarent s'y rendre régulièrement, voire plusieurs fois par semaine. Ils représentent
donc une manne imposante pour les cafetiers, surtout sur la durée, grâce à leur
fréquence d'achat, même si leur ticket moyen reste plus faible que pour les autres
clientèles. Selon France Boissons-Sofres, l'établissement que les jeunes fréquentent le
plus souvent est le café de quartier. Ils recherchent plus volontiers la proximité. Ils
y viennent avant tout, comme leurs aînés, pour boire quelque chose, bien sûr. Mais
surtout pour communiquer avec les autres. Le café constitue pour eux un véritable lieu
de vie et d'échange. 60 % des jeunes viennent y retrouver des gens, 38 % profitent de
l'occasion pour fêter un événement. Dans les opinions exprimées, 82 % des moins de 25
ans se sentent bien dans les cafés et y vont par réel plaisir. 63 % s'y sentent en
sécurité. Du côté des lycéens, le bistrot de quartier est même parfois le bureau
dans lequel ils font leurs devoirs... Si les jeunes ont globalement de l'estime pour leur
café, tout comme les plus de 25 ans, ils n'en attachent pas moins plus d'importance à
quelques critères précis, développe l'étude de France Boissons : la présence de
nouveautés, la variété du choix, le fait que le lieu soit très fréquenté et la
qualité des sandwiches. Dans leur fréquentation, si les plus de 35 ans vont au café
plus majoritairement le matin, les jeunes y entrent plutôt à l'heure du déjeuner et le
soir après avoir dîné.
Le 'petit noir' reste le plus demandé
En ce qui concerne les consommations, à l'instar de leurs aînés, les moins de 25 ans
restent plus que jamais fidèles au 'petit noir'. Forte de ce constat, la chaîne Columbus
Café a su se spécialiser dans ce domaine et proposer aux jeunes amateurs une grande
variété de cafés et de boissons chaudes. Le concept fonctionne et, dans cet Espresso
café de la rue Soufflot, non loin des facs et des lycées, les jeunes représentent 90 %
de la clientèle. Les soft drinks (soda et jus de fruits) occupent la seconde place dans
la liste des préférences des jeunes avec, en tête, l'indétrônable coca-cola. Les
adolescents et leurs grands frères et surs, principales cibles des campagnes
publicitaires, ont bien mieux adopté cette boisson que ne l'ont fait leurs aînés. Aux
dires des professionnels, les jus de fruits ne viennent qu'en 3e position. Selon Sylvain
Châtaignier, responsable du Columbus Café du Quartier latin à Paris, "les jus
de fruits sont un peu moins souvent commandés et, lorsque les jeunes en prennent, c'est
toujours le jus d'orange qui prime sur le citron ou les autres parfums". Pas
vraiment d'originalité donc dans le choix des consommations... qui varie évidemment
d'une saison à l'autre. On pense notamment aux boissons froides à base de thé, dont les
principales marques ciblent, elles aussi, les adolescents, et qui rencontrent un
formidable succès en période estivale. Quant à la bière, si l'on sait que 41 % des
adultes français la choisissent dans les cafés, les jeunes sont moins de 15 % à avouer
en commander régulièrement. Mais cela varie aussi en fonction des régions où les
traditions peuvent jouer une influence.
Le choix du plus économique
La question du goût ne constitue pas toujours l'élément déterminant. Comme le signale
le gérant du bistrot Les Pipos à Paris, "les jeunes prennent toujours ce qu'il y
a de moins cher". L'argent de poche et le fait qu'ils travaillent de plus en plus
tardivement impliquent certaines restrictions, et c'est très souvent le critère
économique qui prime dans la décision. Le fait que le prix du café demeure l'un des
plus bas de la carte explique d'ailleurs le succès de cette consommation. Peut-être
est-ce aussi la raison qui amène certains cafetiers, tels Thierry Deniard de l'Arizona à
Rennes, à penser que "les jeunes préfèrent aujourd'hui sortir chez les uns et
les autres plutôt que dans les bars". Quoi qu'il en soit, si l'on désire
séduire les jeunes, mieux vaut être équipé en jeux car, de l'avis de Thierry Deniard,
"les flippers attirent inlassablement les jeunes et le baby-foot connaît encore
ses inconditionnels". Comme pour leurs parents quand ils étaient jeunes.
C. Lerenard zzz24
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L'Hôtellerie n° 2743 L'Hôtellerie Économie 8 Novembre 2001