Les franchisés Ibis, réunis en assemblée générale à Prague du 8 au 9 novembre, ont largement discuté de l'avenir du réseau avec les responsables d'Accor. Le groupe va accélérer son développement en Europe via la franchise dans les mois à venir. Après la clientèle d'affaires, Ibis veut également conquérir la clientèle de loisirs.
De notre envoyée spéciale à Prague
Invité par l'AFI, Paul Dubrule, coprésident du groupe Accor, a répondu durant 1
heure aux interrogations des franchisés.
Il y a 1 an, les
membres de l'Association des franchisés Ibis (AFI) s'étaient massivement réunis en
assemblée générale à Londres afin de débattre de leur avenir. Cette année, le taux
de participation a pulvérisé tous les records. Près de 161 personnes se sont en effet
déplacées à Prague, les 8 et 9 novembre derniers, pour assister à ce rendez-vous
annuel. Un franc succès pour Jean Dalaudière, président de l'organisation depuis 1984.
Il faut dire que le programme de cette manifestation avait plutôt de quoi susciter
l'intérêt.
C'était d'une part l'occasion de rencontrer le futur patron du pôle économique (Formule
1, Etap Hôtel et Ibis) du groupe Accor, André Martinez, qui succédera à Didier Gros à
partir du 1er janvier 2002. D'autre part, chacun avait aussi la possibilité d'exprimer
librement ses revendications ou autres interrogations quant à la politique adoptée par
l'enseigne. Sous la houlette de Marco Pimentel, les équipes marketing de la chaîne 2
étoiles participaient aux débats. Sans oublier la présence du service de la franchise,
dirigé par Christian Tachon.
Exceptées quelques doléances portant sur l'évolution des coûts de réservations liée
aux nouvelles technologies (redevance négociée à 0,6 % du CA HT hébergement, plus
forfait à la résa selon canaux de distribution) et le montant de remboursement des
chambres gratuites (cartes de fidélité), une 'entente cordiale' a régné tout au long
de ces deux jours de travail. A croire même que les franchisés Ibis 'filent'
actuellement presque le parfait amour avec leur franchiseur. "Avec un taux
d'occupation de 73,4 % et un prix moyen de 54 euros (+ 4,9 %) pour les franchisés à fin
octobre 2001, on peut dire que les résultats sont bons, s'est félicité Jean
Dalaudière. Et d'ajouter : "Nous sommes aujourd'hui reconnus comme de vrais
partenaires au sein d'Accor."
Le pôle économique d'Accor se met en ordre de bataille Durant l'assemblée générale de l'AFI, André Martinez a présenté la nouvelle organisation du pôle économique d'Accor. Pour redonner une personnalité à chacune des marques sur le marché français, trois directeurs généraux opérationnels France vont ainsi animer les réseaux. Bruno Coudry prend en charge Etap Hôtel. Jean-Luc Motot chapeaute Formule 1, et une autre personne issue d'un transfuge du pôle Affaires & Loisirs aura dans quelques semaines la responsabilité d'Ibis. Parallèlement, le fonctionnement du pôle économique demeure lui multimarque au niveau européen avec deux directeurs généraux de région, dont André Witschi. |
Privilégier la location et la franchise
Premier signe apparent de cette 'idylle', la compagnie d'hôtellerie et de services a
continué de proposer à ses franchisés Ibis la reprise de certaines unités filiales
(Caen, Egletons, Villers-Cotterets, Vesoul...) qui ne s'inscrivent plus dans sa stratégie
de développement. Mais, mieux encore ! Dans un contexte international perturbé,
l'entreprise, dirigée par Jean-Marc Espalioux, a également choisi de poursuivre la
croissance de son parc hôtelier en privilégiant désormais davantage la location et la
franchise.
De quoi faire des heureux auprès des franchisés Ibis, venus en République Tchèque.
D'autant que la chaîne aux deux petites fleurs rouges va incontestablement bénéficier
de ces nouvelles modalités d'extension. D'ailleurs, sur un total de 41 ouvertures Ibis en
2001, 20 ont été réalisées en franchise. Reste que le phénomène devrait encore
s'intensifier au cours des prochains mois, à en croire André Martinez. "Marques
vedettes en matière de rentabilité (un Roce de 18 % et de 16 % contre 12 % en moyenne
chez Accor), nous allons effectivement développer Ibis et Etap Hôtel en priorité",
a indiqué l'intéressé.
Et de préciser : "Il va y avoir des arbitrages à faire concernant les projets
hôteliers d'Accor, et le développement en franchise va de toute évidence s'accélérer.
L'expérience partagée en France avec nos franchisés peut tout à fait s'exporter
ailleurs." Outre l'Hexagone où 10 nouveaux Ibis en franchise et 3 en filiale
fleuriront en 2002, Accor aimerait en fait volontiers inciter plusieurs de ses franchisés
à l'accompagner dans sa conquête du Vieux Continent.
Le groupe français nourrit du reste de grandes ambitions en Europe puisqu'il veut y
compter 759 établissements Ibis d'ici à 2005 contre 596 à l'heure actuelle sur
l'ensemble du réseau. La franchise ne sera toutefois employée qu'à travers les pays où
Accor dispose d'ores et déjà d'un réseau établi comme la Belgique, l'Allemagne ou bien
encore l'Espagne et la Grande-Bretagne.
40 000 porteurs de carte Ibis
Il suffit d'observer les résultats affichés par quelques hôtels implantés dans ces
destinations pour prendre conscience des opportunités à saisir. A titre d'exemple,
l'Ibis de Barcelone a affiché un taux d'occupation de 84 % avec un prix moyen chambre de
55,5 euros à la fin septembre 2001, tandis que l'Ibis Londres de Stradford a vu son
niveau de remplissage atteindre les 90 % pour un prix moyen de 87,4 euros.
Des performances qui résultent évidemment des spécificités de chacun des marchés,
mais aussi de la force de la marque Ibis elle-même. D'ailleurs, parvenir à totaliser
quelque 40 000 porteurs de carte de fidélité (générant 1 200 000 nuitées par an) pour
une chaîne 2 étoiles n'est bien sûr pas le fruit du hasard. Ainsi que l'a rappelé le
directeur marketing, Marco Pimentel, Ibis fait aujourd'hui un véritable tabac, en
particulier auprès de la clientèle d'affaires. Le produit dispose d'un arsenal d'atouts
séduisants et sécurisants. A commencer par la certification ISO 9002, le contrat '15'
minutes, le déploiement de nouveaux concepts de restauration (La Table, L'Estaminet,
Courtepaille, Le Café, Sud & Compagnie, Maître Kanter...), la rénovation des
établissements Ibis en 2003, la politique du juste prix (week-end, semaine, périodes)...
Check-out tardif
Reste que le réseau 2 étoiles n'a pas encore dit son dernier mot. "Nous devons
maintenant nous attaquer à la clientèle de loisirs", a lancé Marco Pimentel.
Forte d'éléments déjà existants tels une politique enfants, quelques unités couplées
à Thalassa, des tenues et des prix week-end, du petit-déjeuner lève-tard, Ibis va
plancher dans les mois à venir pour renforcer son offre sur le segment loisirs. Des
prestations du type check-out tardif, buffet petit-déjeuner jusqu'à 11 heures, et
animations au bar sont actuellement testées dans différents hôtels de la région
parisienne. D'autres thèmes pourraient également être abordés.
C. Cosson zzz36i
Ouvertures Ibis en France pour 2002 | ||||
Ville | Nbre de chbres | Type de gestion Franchise/Filiale |
||
Breteville-sur-Odon | 75 | Franchise | ||
Chevilly-Larue | 118 | Franchise | ||
La Bresse | 45 | Franchise | ||
Lavaur | 46 | Franchise | ||
Lunel | 40 | Franchise | ||
Orange Sud | 76 | Franchise | ||
Paris - porte Dorée | 39 | Franchise | ||
Paris - Saint-Antoine | 71 | Franchise | ||
Pontivy | 45 | Franchise | ||
Châteauroux | 61 | Franchise | ||
Roissy | NC* | Filiale | ||
Les Sables-d'Olonne | NC* | Filiale | ||
Eurotunnel Calais | NC* | Filiale |
* NC : non communiqué.
Répartition des franchisés Ibis en Europe
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L'Hôtellerie n° 2744 Hebdo 15 Novembre 2001