Alors que le projet de loi de finances pour 2002 n'a pas encore été adopté, une instruction vient déjà de préciser les modalités d'application des aménagements apportés par ce texte aux réductions d'impôts pour les dépenses de gros équipements réalisées dans la résidence principale d'un contribuable.
Un champ d'application étendu
Première précision importante donnée par cette instruction : l'extension
du crédit d'impôt ne concerne que les dépenses d'acquisition de matériaux d'isolation
thermique et d'appareils de régulation de chauffage mais pas la main-d'uvre. Cette
dernière peut bénéficier du taux réduit de TVA si les travaux sont effectués dans la
résidence principale du contribuable et que celle-ci est achevée depuis plus de 2 ans. A
noter que le crédit d'impôt est calculé sur le prix d'achat, TVA comprise, même si le
taux applicable est le taux réduit de 5,5 %. Mais l'exclusion des dépenses de
main-d'uvre ne signifie pas que l'on peut acheter seul son matériel et le poser
soi-même, ou voire même le faire poser par un artisan et bénéficier néanmoins de la
réduction d'impôts. Le matériel doit obligatoirement être acquis par le biais d'une
entreprise et posé par des professionnels.
Seconde précision : les dépenses qui sont concernées. Pour une fois, l'administration
fiscale a établi une liste précise des dépenses admises, ce qui devrait éviter pour
l'avenir de nombreux conflits fiscaux. Nous vous recommandons donc de vous procurer cette
instruction si vous souhaitez effectuer des travaux pouvant entrer dans le cadre de ce
nouveau texte (instruction du 25.9.2001 - 5B-16-01).
Ainsi, en cas de travaux d'isolation thermique, l'instruction donne avec précision les
parois sur lesquelles cette isolation doit être posée pour donner droit à l'avantage
fiscal (toitures sur combles, planchers bas sur sous-sol ou vide sanitaire...), ainsi que
le type de matériaux isolants agréés par l'administration fiscale. Il est également
précisé les conditions requises pour bénéficier de la réduction d'impôts en cas de
pose de doubles vitrages ou de volets isolants ou de calorifugeage de canalisations d'eau
chaude ou d'air chaud.
Bercy a fait preuve de la même précision pour les achats d'appareils de régulation de
chauffage, mais on notera que l'avantage fiscal concerne en la matière également les
installations dans une copropriété.
L'extension du crédit d'impôt prévu à l'article 200 quater du CGI concerne les
dépenses payées entre le 1er octobre 2001 et le 31 décembre 2002. Le versement d'un
acompte ou un devis accepté ne seront pas considérés comme un paiement pour
l'application de la réduction d'impôts ; il faudra impérativement que le règlement
définitif intervienne avant le 31 décembre 2002. Mais réciproquement, un acompte payé
en août 2001 et le solde acquitté en octobre 2001 permettent de prétendre à l'avantage
fiscal.
Des plafonds de dépenses relevés
Le gouvernement a proposé de relever les plafonds de dépenses
antérieurement pris en compte par l'administration fiscale. Cette mesure s'applique à
toutes les dépenses prévues par l'article 200 quater du CGI, que ce soit les anciennes
dispositions ou les nouvelles effectuées entre le 1er octobre 2001 et le 31 décembre
2002.
Par conséquent, pour une personne seule, célibataire, veuve ou divorcée, le plafond de
dépenses pouvant être pris en compte est de 4 000 a contre 3 050
(20 000 F) auparavant et celui applicable à un couple marié passe à 8 000
au lieu de 6 100 (40 000 F). Cette somme est dorénavant majorée
de 400 par personne à charge et cette majoration est portée à
500 pour le second enfant et à 600 par
enfant à partir du troisième.
Mais sachez toutefois que les plafonds de dépenses de l'article 200 quater du CGI sont
pluriannuels : si vous avez déjà bénéficié d'un crédit d'impôt au titre de
dépenses réalisées entre le 15 septembre 1999 et le 30 septembre 2001, les dépenses
effectuées à compter du 1er octobre 2001 et avant le 31 décembre 2002 ne pourront
donner droit à un crédit d'impôt sur la différence entre la nouvelle limite et celle
qui vous a été appliquée précédemment (lire exemple ci-dessus).
Deux exceptions à cette règle : en cas de changement de résidence principale ou de
situation matrimoniale, le compteur du droit à réduction d'impôts est remis à zéro.
En revanche, pas de changement quant au taux de réduction d'impôts applicable : il
demeure fixé à 15 % de la dépense prise en compte par l'administration fiscale. Il ne
vous reste donc plus qu'à trouver une entreprise qui ne vous facture pas les travaux à
un coût trop élevé pour pouvoir bénéficier de ce nouvel avantage.
M.-C. Barbier zzz66f
Exemple |
Un contribuable célibataire-propriétaire, occupant d'un appartement
situé dans un immeuble collectif achevé depuis plus de 2 ans, a supporté en 2000 la quote-part qui lui revenait des travaux de remplacement de l'ascenseur, soit 2 000 . Il a bénéficié à ce titre du crédit d'impôt pour dépenses de gros équipements au titre des revenus 2000 pour un montrant de 300 (2000 x 15 %). En janvier 2001, il paie pour son appartement une dépense d'installation d'un insert de cheminée intérieure dont le prix d'acquisition s'élève à 1 500 . Il ne pourra bénéficier pour cette dépense en 2002 que d'un crédit d'impôt de 157,50 (1 050 x 15 %) car sa dépense ne pourra être prise en compte qu'à hauteur de 1 050 (plafond maximum = 3 050 - dépense déjà prise en compte = 2 000 ). Mais si en novembre 2001 il décide de remplacer ses fenêtres en bois par des fenêtres en PVC isolantes dont le prix d'acquisition est de 2 000 , il pourra bénéficier d'une réduction d'impôts supplémentaire de 142,50 , car sa dépense de 2 000 pourra être prise en compte dans la limite de la différence entre le nouveau plafond de 4 000 dorénavant applicable et l'ancien de 3 050 déjà intégralement utilisé. En définitive, ce contribuable aura bénéficié au titre des revenus 2001 d'un crédit d'impôt de 300 (157,50 + 142,50 ). |
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L'Hôtellerie n° 2747 Hebdo 6 Décembre 2001