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FORMATION

La rentrée au LP Michel Servet de Lille (59)

Manque de candidats au service

Pour sa cinquième rentrée de proviseur, Colette Pouille s'inquiète du manque de recrutement pour les métiers de service en bac pro.

La section hôtelière du lycée professionnel Michel Servet à Lille compte en théorie 350 élèves environ en formation initiale, du CAP au bac technique, tandis que le CFA recrute 200 apprentis pour les 3 diplômes, CAP, BEP et bac pro. Autrefois centre d'enseignement pour une grande partie de l'académie, l'établissement recrute à présent de plus en plus dans son environnement proche en raison de la multiplication des sections. Le proviseur Colette Pouille n'est pas satisfaite de son recrutement 2001, particulièrement en bac pro restauration-salle, mais pas uniquement. Le problème concerne l'année terminale. On peut y trouver plusieurs raisons. Certaines peuvent tenir à l'organisation administrative elle-même. L'autre raison, bien connue, est le choix préférentiel des jeunes pour la cuisine, qu'ils ressentent comme un métier plus valorisant. Il se trouvait aussi cette année une raison conjoncturelle, le très haut niveau des offres d'emploi dans la profession. "Nos élèves trouvent facilement du travail en ce moment en sortant de BEP, et le prennent. C'est peut-être une bonne chose. Mais il faut se souvenir que quand ça va moins bien, les jeunes qui ne sont pas allés jusqu'au bac sont handicapés sur un marché médiocre. Or nous allons probablement vers une période de vaches maigres", prévient Colette Pouille. Cette difficulté de recrutement ne concernait que l'enseignement initial. En apprentissage, tous les contrats en bac pro étaient signés fin juin. A noter d'ailleurs que plusieurs parmi eux sont des titulaires de BEP sortant de formation initiale.
Pourquoi ces remarques du chef d'établissement ? Parce que le marché est très demandeur de qualification service, ce que la commission paritaire régionale a maintes fois souligné. Et parce que le bac professionnel est, estime cette enseignante, le diplôme d'aujourd'hui. "Nous avons d'excellents élèves et apprentis en bac professionnel, motivés et très vite autonomes dans les entreprises, nous disent les patrons", précise-t-elle. Michel Servet est très fier de ses 90 % de réussite en bac technique et 82 % en bac pro l'an dernier. Le CAP (68 % de réussite en 2000), de plus en plus réservé aux "publics prioritaires", c'est-à-dire aux élèves en grande difficulté, a néanmoins prouvé sa grande utilité. Les lauréats trouvent actuellement du travail. Les entreprises sont friandes de petites mains qu'il faut former, mais qui peuvent réserver de bonnes surprises.
A. Simoneau zzz68v

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Les élèves de deuxième BEP salle dressent les assiettes de l'entrée. Pas si loin de la cuisine.

Dans l'idéal...

Que le lycée trouve ou non les quelques élèves en bac pro service qui lui manque (sur une promotion de 15 places en dernière année), le marché a évolué. "Dans l'idéal, analyse Colette Pouille, on va vers la double compétence en bac pro. Les professionnels nous montrent qu'un métier ne peut pas ignorer l'autre.
Et l'entreprise garde son rôle de formation. Au lycée, nous travaillons davantage les techniques que la réalisation. Aux restaurateurs d'achever le travail en imprimant leur marque.
"

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L'Hôtellerie n° 2748 Hebdo 13 Décembre 2001

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