Projets hôteliers
Avec ses 81 % de TO en octobre, l'hôtellerie marseillaise se rit de la crise, d'autant que les projets hôteliers fleurissent. Le sous-équipement patent de la ville en 3 et 4 étoiles ne sera bientôt plus qu'un mauvais souvenir. A l'horizon 2004, la cité phocéenne devrait posséder quelque 800 chambres supplémentaires. On parle même du groupe Radison sur le Vieux Port.
Tandis que Nice pleure,
Marseille rit. Malgré un taux de chômage supérieur à la moyenne nationale, la ville
sort de sa léthargie et plaît aux investisseurs. Ce n'est pas un hasard si Hippopotamus,
Bistro Romain, Buffalo Grill, le Bar à Vins Nicolas... ont investi des locaux sur le
Vieux Port. Du côté de l'hôtellerie, il en va de même. Depuis la Coupe du Monde 1998,
la ville a compris qu'il lui fallait fédérer tous ses acteurs, indépendants et
chaînes, pour se structurer et se moderniser. D'autant que le boom des croisières (250
000 personnes cette année, soit 41 % d'augmentation), l'arrivée du TGV Méditerranée,
l'effet 35 heures allaient doper le tourisme. On peut y ajouter l'impact du grand projet
de rénovation urbaine et économique Euroméditerranée et... les attentats du 11
septembre qui font de Marseille une "destination touristique refuge".
Mieux, selon l'analyse de Marc Thépot, directeur des opérations pour le groupe Accor, la
force de Marseille est de ne pas avoir mis tous ses ufs dans le même panier mais
d'avoir su diversifier sa clientèle.
En dehors des problèmes de sécurité et de propreté, toujours d'actualité, le point
noir de Marseille restait son sous-équipement en hôtels 3 et 4 étoiles,
particulièrement en semaine. Pour Maxime Tissot, directeur de l'office de tourisme et des
congrès, cela l'obligeait à "faire profil bas" et à ne pas trop
promouvoir la destination, "faute de pouvoir loger les groupes".
Réouverture du Concorde Palm Beach
Une étude commandée par la ville chiffrait à 3 000 chambres le déficit hôtelier. Ce
chiffre a fait bondir les professionnels, inquiets à l'idée de déstabiliser l'offre
hôtelière. Il fait réagir très vivement Dominique Vlasto, présidente de l'office de
tourisme et adjointe au maire chargée du tourisme. "Nous ne sommes pas liés à
ce chiffre. Il s'agit seulement d'une étude qui ne nous engage pas. Je ne veux pas que
l'on construise trop d'un seul coup au risque de déstabiliser les taux
d'occupation."
Elle préfère rester sur une tendance de l'ordre de 1 millier de chambres à l'horizon
2005/2006.
Par ailleurs, après 18 mois de fermeture et un lifting à 110 MF la séance, le Concorde
Palm Beach rouvrira en avril 2002 sous la bannière Sofitel. Dominique Basciano prendra la
direction de ce nouvel établissement (16 000 m2 et 161 chambres 4 étoiles dont 16
suites, un amphithéâtre de 350 places et une dizaine de salles de conférences, dont
une, en rez-de-chaussée, face à la mer, qui s'étend sur 400 m2). Mis aux normes d'un
établissement 4 étoiles, il devrait attirer à la fois une clientèle haut de gamme et
se positionner dans le créneau des conventions d'affaires et petits congrès.
L'ambition du groupe ne s'arrête pas là. Toujours en avril, il inaugure, à la
Valentine, un Etap Hotel de 55 chambres résultant de la partition d'un Novotel de 136
chambres. Enfin, début 2003, Accor ouvrirait un Novotel et un Etap Hotel de 150 chambres
chacun, rue Charles Nédelec, à côté de la gare Saint-Charles.
Dans les certitudes, citons un New Hôtel de 80 chambres à côté du Pharo, porté par le
groupe Erghot des frères Antoun. Et, encore, une résidence hôtelière Maéva de 100
chambres près du boulevard du Prado dont les travaux ont démarré ce mois-ci pour une
ouverture fin 2002.
Radison sur le Vieux Port ?
Au titre des projets, le groupe Accor n'est pas le seul à s'intéresser à la ville.
Après l'échec du Park Plaza à côté de la Criée, sur le Vieux Port, un projet de
150/160 chambres en 4 étoiles serait sur les rangs, avec une ouverture prévue pour
2003/2004. Selon Dominique Vlasto, "le groupe Radison aurait signé avec la
mairie, propriétaire du terrain, et déposerait une demande à la CDEC". Du
côté de l'Hôtel Dieu, propriété de l'Assistance publique de Marseille, le dossier
d'un autre 4 étoiles d'environ 150 chambres est également évoqué par Dominique Vlasto.
"Le devenir de ce site sera l'une des priorités du futur directeur général de
l'Assistance publique de Marseille, propriétaire de ce lieu prestigieux... qui pourrait
devenir l'équivalent des Paradors espagnols."
Enfin, la ville a procédé à une réserve foncière dédiée à un hôtel 4 étoiles
(150 chambres) à côté de l'hippodrome Borely (échéance 2005). Quant aux projets sur
le port de Marseille, ils sont encore dans les cartons. Mais, on commence à en parler.
C'est un signe !
D. Fonsèque-Nathan zzz36v
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L'Hôtellerie n° 2748 Hebdo 13 Décembre 2001