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Bordeaux

Neuf mois de vie pour L'Ephémère

Neuf mois ou peut-être douze, mais pas plus. Bien nommé L'Ephémère, le restaurant-salon de thé a ouvert ses portes à Bordeaux le 6 décembre, dans les murs du Grand Hôtel, un palace en attente de transformation. Il devrait marquer les esprits non seulement pour son décor, mais aussi pour sa cuisine. Patrick Cardin, l'ex-chef étoilé de Niort fait partie de l'aventure.

En attendant le démarrage des travaux qui doivent faire renaître le Grand Hôtel, propriété de Michel Ohayon, l'espace était inoccupé. Roland Bidou qui possède 3 autres restaurants sur l'agglomération bordelaise. Le Cirque, La Taverne et la Brasserie du Médoc, a saisi l'opportunité. Et en homme d'affaires avisé, il a su s'entourer de talents pour lancer L'Ephémère. Tapis rouge, un clin d'œil au Grand Théâtre situé juste en face, décor théâtralisé avec notamment du mobilier, des sculptures et des tableaux prêtés par des antiquaires voisins (en dépôt-vente), murs simplement revêtus d'un badigeon aux teintes chaudes, faux plafonds et jeux de lumière pour cacher la misère... La conception est signée par le décorateur bordelais Jean-François Braconnier, et mis en scène par Steve Koss, un habitué du Festival de Cannes.
Hormis pour la cuisine destinée a être réutilisée sur un autre établissement, l'investissement a été réduit au minimum, bail précaire oblige... Ce restaurant, d'une capacité de 140 couverts, emploie une vingtaine de personnes pour une ouverture non-stop 7 jours sur 7 ; dans l'après-midi, place au salon de thé. Dans ce lieu hors normes, Marie Vidal mène la danse. "Les travaux ont été réalisés en trois semaines, nous l'avons traité en événementiel", explique cette jeune femme à l'énergie débordante qui cumule les expériences dans le secteur de la restauration, tout en vivant sa passion créatrice en tant que régisseur de la Compagnie des Spectacles à Bordeaux.
Si côté décor se joue une partition en trompe-l'œil, côté cuisine, c'est du vrai et de l'authentique avec Patrick Cardin. L'ex-chef étoilé de Niort, qui avait souhaité faire un break après la vente en 1999 de son établissement, le Relais Saint-Antoine s'est laissé tenter par l'aventure, précisément car elle était éphémère.
Le canard est décliné sous toutes ses formes, les recettes de nos grands-mères tout juste revisitées, les desserts jouent les classiques crêpes, crèmes, tatin, fondant au chocolat... Avec deux menus à 15 et 28 e (183,66 F), un plat du jour à 9,50 e (62,32 F) et une carte développant 9 entrées, 3 poissons et 5 viandes, le ticket moyen avoisine les 18,29 e (120 F) le midi et 30,49 e (200 F) le soir. La carte des vins (2 pages entières) sinue dans les grands vignobles français et étrangers.
Rien n'a été laissé au hasard, L'Ephémère veut surprendre, et laisser derrière lui un souvenir persistant.
B. Ducasse zzz22v zzz22c

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L'Hôtellerie n° 2752 Hebdo 17 Janvier 2002

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