Interview express
Jean-Luc Richard, sommelier et restaurateur à Saintes, souhaiterait que l'Union des sommeliers de France ait une démarche syndicale. Il voudrait également que la sommellerie retrouve son identité en Charente-Maritime.
Propos recueillis par S. Soubes
Jean-Luc Richard : "J'aimerais que les sommeliers de Charente-Maritime se
donnent les moyens de transmettre leur savoir."
L'Hôtellerie :
Comment ressentez-vous l'avenir de votre profession ?
Jean-Luc Richard :
Je suis inquiet pour son avenir. Je constate une déperdition de la fonction en tant que
telle. Le sommelier doit pouvoir continuer d'exercer son métier dans de bonnes
conditions, il n'est pas assez protégé selon moi. Je crois qu'il est aujourd'hui urgent
que l'Union de la sommellerie de France (UDSF) s'inscrive désormais dans une démarche
syndicale. Personne ne nous défend. Nous n'existons pas au sein des syndicats de
restaurateurs. On dit que le vin est un moment de courtoisie et de convivialité. Mais cet
aspect ne doit pas masquer la réalité.
L'Hôtellerie :
Etes-vous membre d'un syndicat, membre de l'UDSF ?
Jean-Luc Richard :
Il y a 4 ans, j'ai décidé de quitter l'UDSF parce que le bureau départemental n'était
pas, selon moi, représentatif de la sommellerie. Je crois qu'il faut, pour s'occuper d'un
secteur, être réellement impliqué dedans. Aujourd'hui, ce n'est pas ma voix que j'ai
envie de faire partager mais ma crainte. J'ai suivi avec attention les dernières
élections au sein de l'UDSF par l'intermédiaire de la presse et je ne suis pas sûr que
l'équipe dirigeante, composée de beaucoup de professeurs d'écoles hôtelières, ait les
moyens de défendre la profession. Etre sommelier, c'est servir du vin dans un restaurant,
être au contact de la clientèle et des vignerons. J'aimerais des fois réintégrer
l'Union, mais je n'ai pas l'impression que les choses ont changé depuis mon départ.
C'est pourquoi je ne le fais pas. Je le ferais si j'avais la sensation d'être soutenu
dans mon activité de sommelier.
L'Hôtellerie :
La sommellerie est-elle active en Charente-Maritime ?
Jean-Luc Richard :
Il ne se passe rien. Quand je vois l'impact et la dimension du bureau parisien, j'envie
leur équipe. Bien sûr, à Paris, ils sont nombreux. J'aimerais que les sommeliers de
Charente-Maritime se donnent les moyens de transmettre leur savoir, qu'ils fassent passer
un message auprès des jeunes générations. Je pense qu'il faut aussi que nous pensions
à nous rapprocher des autres métiers de l'hôtellerie. Il y a quelque chose à faire,
mais faut-il encore le vouloir. zzz46f
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L'Hôtellerie n° 2752 Hebdo 17 Janvier 2002
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