Crise de l'activité l'activité touristique
La situation du tourisme tend à s'améliorer. Les entreprises du secteur rencontrent néanmoins de sérieux problèmes de trésorerie.
Le gouvernement leur accorde un délai supplémentaire pour le paiement des charges fiscales et sociales. Rien d'autre à court terme.
Confiée le 10 octobre 2001
à l'inspection générale du Tourisme, la mission d'évaluation des conséquences des
événements internationaux sur l'économie touristique en France a été présentée la
semaine dernière aux principaux professionnels du secteur. Il découle de ce travail des
conclusions extrêmement contrastées. Si d'une manière globale "l'ensemble du
secteur sera peu affecté dans son activité et ses résultats économiques en 2001",
par les attentats terroristes survenus aux Etats-Unis, certains acteurs sont cependant
plus touchés que d'autres.
"Il y a effectivement des secteurs d'activité qui marchent bien, voire très bien
comme, notamment, le tourisme rural, le tourisme littoral et les stations de sports
d'hiver où la saison s'annonce plutôt bonne", a ainsi souligné Jacques
Brunhes, secrétaire d'Etat au Tourisme. Et d'ajouter : "D'autres entreprises,
celles liées aux marchés internationaux telles les agences de voyages, les
tour-opérateurs et les hôtels de luxe, souffrent davantage."
Il suffit d'ailleurs d'évoquer quelques chiffres pour constater le mauvais état de
santé de ces dernières. A commencer par le tour-opérating où les opérateurs disent
avoir enregistré une baisse d'activité évaluée entre 35 et 40 % depuis le 11
septembre. Les associations spécialisées dans les voyages scolaires et les échanges des
jeunes ont, elles aussi, bu la tasse, observant un fléchissement allant jusqu'à 50 % sur
la fin de l'année. A Paris, ainsi que sur la Côte d'Azur, l'hôtellerie haut de gamme
n'est guère mieux lotie perdant la clientèle à 'haute contribution' originaire
principalement du Japon (- 70 %) et des Etats-Unis (- 50 %). Rien que dans la Ville
lumière, les hôteliers font du reste état d'une chute de fréquentation de l'ordre de
15 à 25 % selon les établissements.
Avance de trésorerie
Même si Jacques Brunhes avoue que l'effet psychologique des attentats tend aujourd'hui à
s'atténuer progressivement avec "une certaine reprise de l'activité en
particulier dans la billetterie et le tourisme d'affaires", le contexte dans
lequel évoluent les entreprises touristiques demeure apparemment à l'heure actuelle
assez préoccupant. D'autant que les professionnels mettent l'accent sur "un
manque total de visibilité" pour le démarrage de la saison 2002. En clair, si
la crise se poursuit, restructurations, défaillances d'entreprises et mises au chômage
pourraient devenir inévitables pour certaines sociétés en particulier celle de plus
petite taille. Après avoir annoncé une première série de mesures en octobre 2001, le
gouvernement a donc décidé de poursuivre son aide à l'attention de l'industrie
touristique. Contrairement à d'autres secteurs d'activité qui ont fait entendre leurs
doléances en descendant dans la rue, l'heure n'est pas cependant pour le tourisme à la
monnaie sonnante et trébuchante.
Pour le moment, l'Etat se contente d'accorder un délai supplémentaire de 3 mois aux
entreprises pour régler leurs cotisations fiscales et sociales. "Si les
entrepreneurs rencontrent la moindre difficulté pour bénéficier de cette aide, ils ne
doivent pas hésiter à contacter le secrétariat d'Etat au Tourisme", a insisté
Jacques Brunhes.
Parallèlement, le gouvernement entend faciliter l'accès aux prêts bancaires en avance
de trésorerie avec la garantie Sofaris.
Enfin, une réflexion est maintenant engagée à propos de la constitution d'un fonds de
garantie mutuelle ou sur la possibilité pour les professionnels de bénéficier des
dispositifs de garantie existant afin de se prémunir contre les risques conjoncturels ou
structurels auxquels le secteur est confronté. A noter également l'organisation d'une
rencontre internationale le 14 mars prochain dans le cadre du Salon Mondial du Tourisme
sur le thème 'Tourisme, Ethique et Mondialisation'.
Trop tard ?
Au regard de cette seconde vague de mesures, la profession n'a, à première vue, pas de
quoi véritablement se réjouir. En dépit du soutien du secrétariat du Tourisme, il
semble en effet que le ministère des Finances soit une nouvelle fois resté sourd à
certaines de ses propositions les plus importantes. L'allégement de 50 % des charges
sociales pour éviter les licenciements n'a bien sûr pas été retenu. Jacques Brunhes
affirme néanmoins "que d'autres mesures complémentaires pourraient être
étudiées en fonction des évolutions constatées".
Ne sera-t-il pas hélas trop tard pour certains ?
C. Cosson zzz36v zzz99
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L'Hôtellerie n° 2753 Hebdo 24 Janvier 2002