A l'heure où Maison de la France réoriente la promotion du tourisme vers l'Europe au détriment du marché américain que certains disent sinistré, la CCI de Marseille, accompagnée de la ville de Marseille, du CDT et du CRT, a justement choisi de renforcer sa présence sur la Californie en organisant, dans la lignée des opérations de New York, Chicago et Los Angeles, une opération de promotion d'envergure à San Francisco. Les professionnels du tourisme américains leur ont réservé un accueil sans précédent.
Georges Antoun aux côtés de François Laugier, de Georges Aknin, restaurateur
marseillais installé à San Francisco depuis
20 ans, et de Didier Perez, président de la chambre de commerce franco-américaine.
Il serait faux de dire que les événements du 11 septembre 2001 n'ont pas eu de répercussions sur la décision de Georges Antoun, président de Pati (Provence Alpes tourisme international) et vice-président de la chambre de commerce Marseille-Provence, quant à l'organisation de cette action de promotion. Prévue initialement avec un volet gastronomique, à travers une semaine de cuisine provençale dans les restaurants français de San Francisco, émissions de télévision, marché provençal et found raising, l'opération de promotion qui vient de s'achever s'est limitée à une action B to B. Pas question de monter une opération trop festive, les hôteliers, restaurateurs, agents de voyages, professionnels du tourisme de la région Provence allaient se concentrer sur les rendez-vous que l'équipe de Pati, avec l'aide de Jacques Caradec, le directeur de Maison de la France en Californie, leur avait organisé avec 5 tour-opérateurs partenaires de la CCI. Un programme serré, des professionnels très motivés, très structurés, très opérationnels, des produits très élaborés, parfaitement adaptés à la demande américaine : ceux qui avaient décidé de suivre cette mission le faisaient avec un déterminisme hors du commun. Ils étaient tous persuadés que le marché américain allait repartir et qu'il n'était pas si sinistré qu'on le leur disait. Et ils ont eu raison. Près d'une quarantaine a fait le voyage, grâce au partenariat d'Air France. Certains ont directement, sur place, signé des contrats avec des agents de voyages. Parmi eux, des fidèles des premiers jours : le groupe Accor, qui venait présenter le Sofitel Palm Beach de Marseille, l'Abbaye de Sainte-Croix, la résidence du Vieux Port, l'Oustau de Baumanière, le Château de la Pioline, le groupe New Hotel, l'Hostellerie Bérard, le Grand Hôtel d'Avignon. Mais aussi, quelques nouveaux particulièrement motivés pour s'installer sur le marché américain, même en cette période tourmentée. Au programme donc de cette semaine de travail : une rencontre avec la presse américaine, trois petits-déjeuners work shows avec les agents de voyages et les voyagistes à San Francisco, puis au cur de la Silicon Valley à Palo Alto, et, avant de rentrer en France, à Walnut Creek, aux portes de Napa Valley. Au total, des rencontres avec près de 250 agents de voyages et une cinquantaine de journalistes. Mais au-delà du nombre de contacts qu'ils ont pu avoir sur un laps de temps très court, ce qu'ont particulièrement apprécié les professionnels provençaux, c'est la qualité de leurs interlocuteurs et leur niveau de motivation. "Ils avaient de réels besoins d'informations. Leurs clients avaient des projets précis de voyages en France, ils avaient besoin de nous pour les aider à concrétiser leurs ventes", expliquaient les hôteliers. Ces quelques jours passés à rencontrer les agents de voyages et les TO les ont confortés dans leur optimisme : si le marché a quelque peu été modifié par les événements du 11 septembre, l'économie américaine avait principalement marqué le coup dès juin 2001, et tous les indicateurs montraient que l'année 2002 se voulait être celle de la reprise. Une reprise que les Américains veulent à n'importe quel prix, question de mentalité, mais aussi d'image forte qu'ils entendent continuer à donner au monde. Une image de combativité qui passe, pour eux, par la consommation, et donc, par le voyage... Une carte à jouer par conséquent en matière de tourisme. "Nous nous devons de travailler ces marchés, explique Georges Antoun, avec le plus de professionnalisme possible.
La commercialisation est un travail à long terme, nous ne devons en aucun cas disparaître d'un marché au bénéfice d'un autre sous prétexte, qu'actuellement, le marché américain est plus difficile. Son potentiel reste fort, très fort, à nous de nous positionner pour être les premiers à bénéficier de cette reprise qui, d'après tous les spécialistes ici, est attendue à la fin du premier semestre. Bien évidemment, parce que le marché américain est aujourd'hui plus difficile, c'est à nous de travailler plus à fond d'autres marchés, européens en particulier, tels la Scandinavie, l'Italie, mais nous avons également un gros potentiel à travailler sur Paris ! Ce qui est certain, c'est que nous n'entendons pas travailler un marché quelconque au détriment du marché américain."
La Provence était la première région à oser monter une telle opération de
promotion depuis le 11 septembre 2001, et la presse, les TO, y ont été particulièrement
sensibles.
Inutile de dire combien la communauté française de San Francisco et sa région a
accueilli des Provençaux avec enthousiasme et soutien : les restaurateurs français
installés en Californie attendent avec impatience le retour en 2003 de l'opération pour
qu'elle ait le volet gastronomique auquel ils sont très nombreux à vouloir participer.
P.L.N. zzz70
Dès 7 h 30 le matin, les agents de voyages se pressaient au petit-déjeuner de
découverte des hôtels de Provence au Fairmont Hotel de San Francisco.
Jacques Caradec Directeur de Maison de la France Californie
Bien entendu, le dynamisme de Jacques Caradec, directeur de Maison de la France à
Los Angeles, a beaucoup participé au succès et à la qualité de l'opération. Il
profita de la présence des professionnels provençaux pour faire le point sur le marché
américain, sur sa manière de l'aborder. Un marché important en termes qualitatif bien
sûr mais aussi en termes quantitatif puisque pour l'année 2001, 3,5 millions
d'Américains étaient attendus en France. Très présents en Europe hors saison du fait
des événements du 11 septembre, ils n'auront été que 3 millions à venir en France. "Il
est d'autant plus important que vous veniez rencontrer les professionnels du tourisme et
les journalistes en Californie, a insisté Jacques Caradec, que 60 % des
Américains qui viennent en France viennent justement de Californie. San Francisco, à
elle seule, a envoyé en 2001, 400 000 touristes en France." Le client américain
a entre 45 et 55 ans, séjourne à l'hôtel avec une moyenne de 10 nuits en 3 ou 4
étoiles. La région Provence arrive immédiatement après la région parisienne dans le
nombre de touristes américains accueillis, suivies de la Riviera. Sachant que les
Etats-Unis sont en récession depuis 9 mois maintenant, Jacques Caradec a insisté sur les
analyses des prévisionnistes qui évoquent une reprise au cours du second semestre 2002.
C'est sur ces bases que l'on peut tout de même escompter que le nombre d'Américains
traversant l'Atlantique pour venir en France atteindra celui de 2000, année considérée
comme très satisfaisante, avec 3 millions de touristes. A la Provence de savoir continuer
à se vendre au mieux. Parce que des efforts importants ont été faits au niveau
tarifaire, actuellement, et ce, jusqu'au 31 mars, 5 jours en France se vendent, en hôtels
2 et 3 étoiles, avion et hébergement compris, à 398 $ par personne. Un produit qui
connaît un franc succès... Les produits, c'est justement sur ce point que Jacques
Caradec insiste : "Pour vendre aux TO, il faut leur proposer autre chose que des
chambres. La France a des atouts à jouer sur |
Bernard Bazot Directeur Air France région PACARetour à l'optimisme Air France était partenaire de l'opération, et Bernard Bazot a tenu à faire le point avec les hôteliers sur l'analyse des derniers résultats connus en matière de réservations entre la Provence et les Etats-Unis. Alors que pendant deux mois, les services de réservations travaillaient davantage pour enregistrer les annulations, aujourd'hui, les réservations ont bel et bien repris, arrivant à un niveau quasiment équivalent à celui de l'année dernière à la même époque. Toutefois, ces données doivent être relativisées : les annulations sont plus fréquentes, et Air France bénéficie de la concentration du marché, les autres compagnies aériennes, principalement américaines, ont en effet très fortement réduit leurs fréquences, certaines jusqu'à 30 %, alors qu'Air France s'est limité à 16 %. Une situation favorisant Air France, qui envisage même de regonfler le programme d'été. |
Gérard Coste, consul de France, demande à Georges Antoun de revenir en 2003 pour
une opération d'envergure avec un volet gastronomique.
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L'Hôtellerie n° 2757 Hebdo 21 Février 2002 Copyright ©