Recrutement des saisonniers en Corse
L'ANPE de Lorraine s'est associée à celle d'Ajaccio pour répondre aux offres d'emploi en Corse. Mais, les employeurs corses n'arrivent pas à loger les saisonniers venant de l'extérieur.
La Corse n'est pas épargnée par la pénurie de main-d'uvre.
Près de 200 entretiens
organisés sur 2 journées de visioconférence. Les hôteliers-restaurateurs de Corse du
Sud, et notamment ceux d'Ajaccio, parviennent depuis 3 ans maintenant à recruter du
personnel qualifié en Lorraine ! "La pénurie de main-d'uvre est ici aussi
criante, explique Antoine Marcaggi, le directeur de l'agence de l'ANPE d'Ajaccio à
l'origine de ces opérations. Rien que sur le secteur d'Ajaccio, j'enregistre 5 offres
d'emploi touristique pour une demande. Actuellement, j'ai en portefeuille 700 offres alors
que j'en enregistre annuellement environ 1 200, soit environ 30 % de ce qui est offert à
l'échelon régional. Dès 1996, nous avons commencé à rechercher des partenaires sur le
continent. Nous nous sommes rapprochés des régions les plus proches de nous
(Languedoc-Roussillon et PACA), mais nous avons très vite constaté qu'elles
rencontraient les mêmes difficultés que nous." Et d'année en année, la
recherche de partenaires s'élargit : la Bretagne, la Vendée, la région Nord. Et c'est
en 1999 que les contacts avec la région Lorraine débutent : "Nous y avons
trouvé un réservoir de main-d'uvre qualifiée et mobile", souligne le
directeur. Car la main-d'uvre insulaire suffit a priori à satisfaire les offres
d'emploi en réceptionnistes, barmen ou femmes de chambre. En revanche, la pénurie est
forte en personnel de salle, de cuisine et en pizzaïoli ! Sur Ajaccio, une centaine
d'offres d'emploi est non satisfaite ! La première visioconférence a donc été
organisée en 1999, dans le cadre des 'Job rencontres' proposés par l'ANPE et la CCI de
Corse du Sud. Depuis, le rendez-vous est pris chaque année. En 2001, 57 saisonniers
lorrains ont travaillé sur l'île de Beauté. Pour cette saison 2002, l'ANPE a organisé
2 journées différentes : l'une était consacrée aux cuisiniers pour les grands groupes,
l'autre pour tous les métiers destinés aux petits hôteliers-restaurateurs. "L'initiative
est bien entendu très intéressante, reconnaît Roland Dominici, le président de la
Coordination des industries touristiques, même s'il est difficile de coordonner les
demandeurs d'emploi et les employeurs. Mais la vraie difficulté vient ensuite, poursuit
le restaurateur. Car la saison touristique dure maintenant d'avril à fin octobre. Et
nous ne pouvons pas les loger !" "Nous aurions un volant de saisonniers
suffisant pour faire face à la totalité de l'offre, renchérit Antoine Marcaggi,
mais nous ne pouvons les faire venir faute de logements pour les accueillir. Cette année
encore, ils ne seront qu'une soixantaine à faire le déplacement. Souvent, pour une si
longue période, ils viennent en famille. Il n'est donc pas question de leur proposer la
caravane ou le camping pour 5 longs mois de travail." Un casse-tête dont la
solution ne dépend plus ni de l'ANPE ni des employeurs.
L. Peretti zzz54r
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L'Hôtellerie n° 2762 Hebdo 28 Mars 2002 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE