Le tunnel du Mont-Blanc est à nouveau ouvert depuis le 9 mars dernier, après 3 ans de fermeture. Si l'opposition est forte au passage des camions, il n'en va pas de même pour la libre circulation des véhicules. A Chamonix, comme dans toute la vallée de l'Arve, les hôteliers-restaurateurs voient d'un très bon il revenir une clientèle qui leur a tant manqué.
A Chamonix, des restaurateurs ont modifié leur carte pour accueillir une nouvelle
clientèle.
Depuis quelques jours, la Haute-Savoie est en effervescence devant le retour annoncé des clients du tunnel. Les restaurateurs sont ravis : la saison s'annonce excellente et l'ouverture du tunnel a permis à la clientèle italienne de reprendre ses habitudes. Blaise Angerhn, directeur du Groupe Morand (4 hôtels et 4 restaurants à Chamonix), annonce une progression de 20 % du chiffre d'affaires dans la dernière quinzaine. "Certes le tunnel n'a pas de conséquence directe sur le remplissage de nos chambres puisque la saison n'est pas encore terminée, mais la restauration a toute suite ressentie les effets de l'ouverture." Car le retour de la clientèle a été massif : plus de 2 000 personnes par jour la semaine et 4 000 par jour le week-end franchissent les Alpes. "Dès le premier jour, nos restaurants étaient complets. Nous sommes ravis de cet afflux, même si ces 3 années de traversée du désert nous ont obligés à nous remettre en question. Nous avons dû jouer d'ingéniosité et trouver des solutions à ce qui aurait pu être un marasme. Heureusement la clientèle russe et anglaise s'est substituée à la clientèle italienne." Cependant, les restaurateurs chamoniards n'ont pas eu la chance des hôteliers. Pour eux, la fermeture du tunnel a été une véritable catastrophe. "Heureusement c'est fini, annonce Pascal Piéto, directeur de la restauration du casino de la ville. En Italie, il n'y a pas d'autorisation de jeux. Aussi, les Italiens n'hésitent pas à venir chez nous. Pour nous, la fermeture a été très mal vécue. En 1999, nous avons perdu 60 % de notre chiffre d'affaires. Avec la réouverture, tout a changé. Même la carte a été modifiée pour satisfaire leurs goûts. C'est une clientèle qui ne regarde pas les prix et prend plusieurs plats, alors que le Français prend un menu. Nous sommes aussi montés en gamme. Et nous avons eu raison : depuis l'ouverture nous faisons plus 25 % de chiffre d'affaires la semaine et nous affichons complet le week-end.
Toute la vallée est concernée
Le tunnel a aussi des retombées non-négligeables sur toute la vallée de l'Arve allant
même jusqu'à Annecy. Megève reste la seule exception, comme nous le confirme Jean-Marie
Allard de l'hôtel La Grange d'Arly. "Les Italiens viennent ici pour une semaine,
pas moins. Nous n'avons perdu aucun client car ils passaient par le col du
Grand-Saint-Bernard. Une heure et demie de trajet en plus, ce n'est rien sur une semaine."
Ailleurs, les hôteliers ne cachent pas leur enthousiasme. Gilbert Lheureux, président
des hôteliers-restaurateurs de la Haute-Savoie, et propriétaire de l'hôtel Les Sorbiers
à Sallanches, reçoit chaque jour des témoignages d'adhérents qui notent l'augmentation
des réservations. A titre d'anecdote, les professionnels bénéficient d'un apport de
clientèle atypique. Les Italiens du Val-d'Aoste retrouvent, à la plus grande joie des
dentistes, l'habitude de se faire soigner en France. Bien entendu, cette visite chez le
praticien s'accompagne d'un repas et souvent d'une nuitée.
F. Tari zzz70
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L'Hôtellerie n° 2763 Hebdo 4 Avril 2002 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE