Eh oui, tout le monde ne boit pas son café de la même manière. Il existe même, selon le Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie, des 'tribus du café'. Un focus initié par Café Show-Le Club.
Sylvie Soubes
Alors que la deuxième édition de Café Show a fermé ses portes au Carrousel du Louvre à Paris fort d'un nouveau succès, le salon prolonge sa démarche en créant Café Show-Le Club. "Ce club propose aux membres de se réunir librement une fois tous les 2 mois dans un lieu surprenant et autour d'un thème novateur. A l'occasion de chaque session, le café se dévoile sous un jour nouveau, dégustations exceptionnelles à l'appui et conversations stimulantes garanties", promet-on. Là encore, les notions de 'caféologie' et de qualité dominent. Dans cet esprit, Café Show-Le Club vient de présenter les résultats d'une enquête menée par Jean-Pierre Loisel, directeur du département consommation du Crédoc (Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie), portant sur le profil des consommateurs de café. L'étude montre d'abord que le café est une boisson 'positive' associée aux termes 'convivialité', 'pause-répit', 'plaisir' et 'bien-être'. L'odeur du café torréfié joue un rôle important, il renvoie à la petite enfance et à la famille. C'est aussi "un produit noble, peu trafiqué par l'industrie agroalimentaire" qui "renvoie à un territoire valorisé de naturalité". On pense aux étendues sauvages d'Afrique, à la Colombie ou encore à l'art de vivre italien. Le café s'inscrit pour les consommateurs comme un "produit nutritionnellement correct" qui doit toutefois être bu avant 16 heures "sous peine de ne pas pouvoir dormir". Le goût, constate le responsable du Crédoc, reste un critère important du plaisir. "Tous sont à peu près d'accord sur la définition du café idéal qui doit être plutôt doux, mais rester corsé et plutôt complexe (richesse du goût), sans amertume, et qui ne se comprend autrement que chaud." Autre définition récurrente : le caractère relationnel du café. On parle alors d'échange. "Les gens se retrouvent autour d'un café, c'est un lieu d'échange." Dans son enquête, Jean-Pierre Loisel distingue cinq grandes tribus du café. C'est-à-dire cinq "grands types de comportements, entre lesquels les consommateurs vont plus ou moins voyager au gré de leur mode de vie".
A chacun son café
La première tribu est appelée 'caféin'ophiles'. "Le café est pour lui un
stimulant destiné à maximiser ses potentialités. Il en consomme pour maintenir son
dynamisme tout au long de ses activités quotidiennes. Raisonnant exclusivement en termes
de fonctionnalité, il se sent peu à même de juger le goût, prêt à consommer à peu
près tout ce que la machine opportunément à sa proximité peut produire."
Deuxième tribu : les pauseurs tchatcheurs. "Le membre de cette tribu raisonne
tout à fait autrement. Le café est, pour lui, un moment qui se distingue par la qualité
des convives ou des personnes qui le prennent avec lui. Que ce soit dans le cadre du
travail ou de la vie privée, en recevant au café, au restaurant, le café s'inscrit dans
un rituel social, il en fait partie intégrante. Dans ce cas encore, le goût du café
n'est pas le plus important. On le préfère quand même plutôt doux, sans amertume ni
trop de force, faciliteur d'échange." Troisième tribu : les égo sensuels.
"Le membre de cette tribu n'a cure des autres, du moins pour ce qui concerne son
breuvage favori. On se choisit un café pour la vie ou alors on a différents cafés selon
les moments de la journée. Mais c'est toujours un plaisir purement personnel qui ne gagne
en rien à être partagé. Ici, le rituel de l'élaboration tient une place importante."
Avant-dernière tribu : les brûlants du matin. "C'est le bol ou la tasse du
matin. Mélange fonctionnel et de plaisir, ce premier café structure la journée."
Jean-Pierre Loisel détermine enfin les connaisseurs bien torréfiés : "L'oiseau
rare ? La personne capable de distinguer un Jamaïque Blue Mountain d'un Colombie et qui
connaît aussi bien les provenances que les cépages vinicoles... L'analogie avec le vin
est évidente, tant les termes employés, le rituel institué, l'ampleur possible des
connaissances, les notions de terroir, de sol, de climat... sont de même nature."
A suivre. n
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