A Nantes
L'Umih et le CPIH de Nantes ont pesé de tout leur poids pour faire annuler une subvention municipale de 850 000 e devant être attribuée, pour mise en conformité, au restaurant du Lieu Unique, site culturel nantais. Jean-Marc Ayrault, député-maire de Nantes, vient d'abonder en leur sens.
Philippe Quintana, président
de l'Umih 44, n'est pas peu fier du combat qu'il vient de remporter aux côtés d'Alain
Jamet, président du CPIH 44. Grâce à une belle pression médiatique, les deux syndicats
ont remis en question une subvention que la mairie de Nantes devait attribuer au
restaurant du site culturel le Lieu Unique. Ladite subvention, concernant une
réorganisation et une remise en conformité des cuisines, s'élevait quand même à pas
moins de... 850 000 e ! "Une délégation de l'Umih, que je conduisais, a été
reçue par Jean-Marc Ayrault, député- maire de Nantes et président du PS à
l'Assemblée nationale. Il nous a confirmé l'arrêt du processus. L'étude sera refaite,
affirme Philippe Quintana. Je suis heureux de cette décision, car il faut savoir que
le maire de Nantes n'avait jamais reçu de délégations de professionnels. C'est
peut-être le début d'une reconnaissance de notre profession dans le milieu nantais."
Site culturel de premier ordre, agencé dans les anciennes usines Lu sur 3 étages et plus
de 8 000 m2, le Lieu Unique, propriété de la ville, connaît un succès non démenti
depuis sa création. A l'intérieur, outre les salles de spectacle, la bibliothèque,
etc., le site comprend un bar et un restaurant d'une capacité de 200 couverts. Ce dernier
est en fait géré, depuis un appel d'offres lancé en 1998, par une société privée
bénéficiant d'une concession commerciale allouée par la mairie.
Consciente du succès du Lieu Unique, la majorité municipale décide donc en février
dernier d'octroyer une subvention afin que le restaurant passe de 200 à 400 couverts. Il
faut donc pour cela réorganiser la cuisine et la mettre en conformité, dixit les élus,
qui proposent donc une enveloppe de 850 000 e ! Autant dire qu'à 4 250 e le couvert
supplémentaire, les professionnels ont manqué de s'étrangler.
Une "mascarade"
Ils n'ont d'ailleurs pas tardé à réagir. Dans une lettre adressée au député-maire,
les présidents de syndicats s'opposent à "cette mascarade". Difficile
en effet de trouver un autre qualificatif lorsque l'on sait que la cuisine n'a que 3 ans
puisqu'elle a été construite en 1999 ! "Tout restaurateur sérieux vous dira, poursuivent
les présidents dans leur lettre, qu'avec une telle enveloppe, on peut avoir une
cuisine avec des robinets en or massif... Vous créez les circonstances d'une concurrence
déloyale... Ce restaurant implanté dans un lieu public, prévu pour accueillir 200
couverts par jour, doit en accueillir 200", et de préciser, naturellement, que
les professionnels installés à proximité sont là pour recevoir l'excédent de
clientèle. Par ailleurs, la subvention avait été également justifiée par un élu du
fait du caractère 'culturel' de l'établissement. Une 'exception' jugée "fallacieuse
par les syndicats, car l'essence même de la cuisine est culturelle. Les restaurateurs
proposent fréquemment des menus thématiques ou du terroir sans pour autant revendiquer
des aides publiques..."
Aujourd'hui, Philippe Quintana et Alain Jamet ont remporté la partie. Lors d'un nouveau
conseil municipal, le maire a demandé aux services de la Ville d'étudier une
modification à la baisse des coûts de cette opération. Prévus pour l'été 2002, les
travaux sont repoussés à l'an prochain.
O. Marie zzz22c zzz22v
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L'Hôtellerie n° 2765 Hebdo 18 Avril 2002 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE