Centrales de réservations hôtelières - LA CLIENTELE FRANÇAISE EST EN HAUSSE, LES PROJECTIONS D'ACTIVITÉ DE L'HOTELLERIE SONT BONNES, MAIS LES CENTRALES DE RÉSERVATIONS SE FONT DOUBLER PAR INTERNET.
Après une fin d'année 2001 difficile (le nombre cumulé de nuitées enregistrées est resté inférieur à celui de 2000 pendant 4 mois consécutifs), une lueur d'espoir semble poindre à l'horizon pour les centrales de réservations du baromètre Coach Omnium : au cumul à fin février 2002, le nombre de nuitées est en hausse de 11,7 % par rapport à la même période en 2001, et le prix moyen chambre progresse de 1,9 %. Mais plus qu'une amélioration de la demande, ce phénomène reflète une réelle transformation de la clientèle et de ses habitudes.
Les Français boostent la demande
Sur la période d'octobre 2001 à février 2002, la demande intérieure représente 55,6 %
des réservations alors qu'elle n'en constituait que 31,7 %, en moyenne, de janvier à
septembre. Cette tendance va en s'accentuant, puisque sur le mois de février, la
clientèle française ne représente pas moins de 62 % des réservations ! En revanche, la
clientèle nord-américaine tarde à revenir. Elle stagne à seulement 6 % des
réservations en février alors qu'elle en représentait 23 % l'année dernière à la
même époque. Il en va de même pour la demande d'Europe du Nord, dont la part perd 19
points en février par rapport à février 2001, avec seulement 10 % des réservations.
"La situation économique difficile en Allemagne l'année dernière a entraîné
une chute des réservations. Mais ça commence à reprendre", explique Philippe
Marguet, directeur d'Inter Hôtel.
En ce qui concerne les modes de réservations, le phénomène majeur concerne le fort
développement d'Internet qui, bien qu'ayant mis du temps à s'imposer, semble être
réellement rentré dans les habitudes d'achat.
Internet s'impose enfin
Ce sont ainsi 16 % des touristes qui ont effectué leur réservation par ce biais en
février alors qu'ils n'étaient encore que 5 % en février 2001. "C'est une
tendance lourde que l'on observe, mais qui est aussi le résultat d'un gros travail pour y
parvenir au cours des 5 ou 6 dernières années. Sur le premier trimestre 2002, plus de 20
% de nos réservations ont été effectuées via Internet. En étant un peu optimiste, on
peut s'attendre à atteindre les 40 % d'ici 2 ans", se réjouit Stéphane
Gauthier, directeur commercial et marketing de Best Western France. Même constatation
chez Inter Hôtel : "Internet est en croissance de 50 % par rapport à l'année
dernière." Cette montée d'Internet contribue d'ailleurs au développement de
nouvelles habitudes de réservations chez les clients. "On observe une montée des
réservations de dernière minute. Au début du mois, les réservations pour la fin du
mois paraissent bien plus faibles que l'année précédente. Mais, finalement, on se
rattrape au cours du mois", signale-t-on chez Best Western France. Cette
évolution se fait au détriment des modes plus traditionnels que sont le téléphone et
le fax, qui perdent régulièrement du terrain. Le GDS conserve quant à lui son
hégémonie et reste l'instrument privilégié pour 49 % des réservations, selon Coach
Omnium.
Les agences désertent les centrales
Alors qu'elles semblaient s'imposer en septembre, puisqu'elles assuraient les 3/4 des
nuitées, les agences de voyages brillent par leur absence depuis plusieurs mois. Elles ne
réalisent plus que 10 % des nuitées en février. Il semblerait que le grand public,
comme les entreprises, préfère maintenant traiter en direct avec les centrales, puisque
leur part grimpe à présent respectivement à 46 % et 41 % des nuitées, contre 12 % et
18 % l'année dernière à la même époque. "Du côté de la clientèle de
loisirs, il est certain que la montée d'Internet fait du tort aux agences de voyages.
Mais c'est moins vrai pour les entreprises. Elles ont encore besoin des agences pour les
aider à optimiser leur budget voyages", précise Stéphane Gauthier. D'ailleurs,
malgré les craintes liées au 11 septembre, l'année 2001 a été un très bon cru pour
les réservations venant des entreprises françaises.
L. Coquelet zzz20n zzz38
Amadeus s'en est bien sorti Malgré la véritable dégringolade des réservations enregistrées par le GDS suite aux attentats du 11 septembre (- 9,7 % de septembre à décembre 2001), Amadeus, le leader des GDS, est parvenu à terminer l'année avec un chiffre d'affaires en hausse de 14,3 % par rapport à 2000, et espère maintenir ce chiffre pour 2002. En fait, selon l'opérateur, la forte baisse des réservations de billets d'avion, qui représente tout de même 62 % de l'activité du GDS, a pu être partiellement compensée par le dynamisme des autres prestations vendues. Les réservations pour les ferries en particulier ont augmenté de 65 % en 2001. Les assurances, les réservations d'hôtel et de billets de train ont également connu de belles embellies en 2001. |
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L'Hôtellerie n° 2769 L'Hôtellerie Économie 16 Mai 2002 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE