Restauration des parcs de loisirs - PARCE QU'ILS BÉNÉFICIENT D'UNE CLIENTELE CAPTIVE, LES PARCS DE LOISIRS ENTENDENT FAIRE DE LA RESTAURATION UN CENTRE DE PROFIT AU-DELÀ DES CONTRAINTES TRES PARTICULIERES QUI LEUR SONT IMPOSÉES.
© Disney
Disneyland Paris est un immense restaurant aux formules très diversifiées.
Ce n'est pas un hasard si Disneyland Paris se
dit le plus grand restaurant de France. Son pôle restauration génère actuellement un
chiffre d'affaires annuel de l'ordre de 240 Me. Au total, 68 points de restauration et une
nuée de 140 stands légers ou chariots sont proposés aux visiteurs. Parmi ces
établissements, 16 disposent d'un service à table et peuvent contenir entre 100 et 350
places assises. Leur ticket moyen varie de 18,30 à 53,40 e, ce qui permet à toutes les
bourses d'y trouver leur compte. Apporter du merveilleux et du féerique jusque dans
l'assiette est un pari audacieux, difficile à tenir dans une entreprise d'une telle
envergure : 30,5 millions de repas ont été servis en 2001, 150 000 par jour en période
de forte affluence. Bien que de plus petite taille, les autres ludopôles n'en sont pas
moins de grands pôles de restauration. Le Futuroscope offre 8 restaurants (servant près
de 3 millions de repas par an) avec un ticket moyen de 10,47 e hors taxes, en 2001 et 25
points de vente à emporter, dont le ticket moyen atteint 3,76 e. Le Parc Astérix, ouvert
seulement en saison (2 200 000 clients servis en 2001, dont 1 200 000 repas), laisse
davantage place aux 'haltes gourmandes', au nombre de 30, avec seulement 6 restaurants
présents. Les tickets moyens fluctuent entre 12,20 e pour les restaurants à table et
5,80 e pour les sandwicheries. Les parcs moins importants tels qu'Océanopolis à Brest
ont généralement 2 restaurants et
2 points de vente rapide. Enfin, Vulcania propose 20 cafétérias (150 et 250 places) et
une structure traditionnelle de 60 places. Avec une vue imprenable sur la chaîne des
Puys, les restaurants conservent l'esprit du lieu et du parc.
Une restauration thématisée
Pour séduire le visiteur, l'évasion continue à l'heure du déjeuner. "Il faut
que tout soit en adéquation, les activités, les boutiques mais aussi les restaurants",
commente un responsable de la communication du Futuroscope. Ainsi, les offres sont de plus
en plus ludiques. "Nos restaurants sont tous déclinés selon un thème différent",
remarque Marc Robino, directeur de la restauration à Disneyland. Les autres parcs
développent cet aspect plus progressivement et commencent par baptiser leurs
établissements avec des noms évocateurs : Le rendez-vous des gladiateurs et ses burgers
au sanglier chez Astérix, Le vent d'Ouest à Océanopolis. L'été dernier, le
Futuroscope présentait son nouveau restaurant, La Crêpe Volante. "L'établissement
est basé sur un concept fort, la vision futuriste dans les années 1950. Tout a été
parfaitement orchestré, du décor au nom des crêpes (Spoutnik, Ariane, etc.)",
explique la direction.
L'essor du grignotage
Séduire tous les clients, quels que soient leur âge et leur nationalité, implique
nécessairement une variété de l'offre. "Nous n'avons pas qu'un cur de
cible, ce n'est pas simple, mais nous répondons à tous par une grande variété
culinaire. On trouve par exemple un hot-dog bavarois composé d'un bretzel, d'une saucisse
grillée et de choucroute pour nos amis allemands", confie Marc Robino.
Disneyland a par ailleurs repositionné plusieurs de ses services à table. "Nous
avons relevé une demande plus haut de gamme", ajoute-t-il. Au Futuroscope, on a
réfléchi sur les nouvelles envies des clients. "Nous avons effectué une étude
afin d'élargir notre offre. Nos clients souhaitent principalement une prestation rapide
et accessible. Ainsi a germé l'idée de la crêperie." De fait, les pique-niques
ont aussi la cote. Même si l'on est encore loin du modèle américain, le snacking est en
pleine expansion en France. Si des aires sont depuis longtemps disponibles au Futuroscope,
il n'en était pas de même chez ses confrères. Bien que le problème soit aujourd'hui
résolu dans la plupart des parcs de loisirs. Le grignotage pèse aujourd'hui 10 % dans
les dépenses alimentaires des ménages, selon une étude TNS Secodip. La vente à
emporter répond de plus en plus à une demande des Français, notamment des adultes (87 %
du marché en valeur). Par ailleurs, elle a toujours eu un franc succès dans les parcs de
loisirs, où les clients veulent profiter au mieux des attractions. Comme le confirme
Pascal Durocq, responsable de la restauration du Parc Astérix : "Le snacking est
de plus en plus présent. Nous allons faire évoluer les produits sandwicherie et kiosque
pour répondre davantage aux attentes de nos clients." Ainsi, plus de 32 350
paniers express sont vendus chaque année à Disneyland au prix de 6,1 e. Les parcs
collent donc aux nouvelles tendances, comme le Futuroscope où un nouveau Café Nescafé
vient d'être inauguré. "Il permet de moderniser un point de vente qui avait
déjà les faveurs du public." D'autant que le sucré est très apprécié,
puisque les dépenses qui lui sont consacrées sont deux fois plus importantes que pour le
salé.
C. C. zzz22v zzz22c zzz22t
La gestion de flux en partie maîtrisée |
Mal évaluées au départ, les files d'attente, surtout entre 12 et 15 heures, se sont révélées gênantes et sujettes à polémiques. "La gestion des flux aux heures des repas est un véritable souci, même s'ils sont périodiques. Nous invitons les clients à repasser plus tard en cas de foule. Ainsi, l'interminable queue n'est plus physiquement visible, même si l'attente est réelle", indique un responsable de la communication du Futuroscope. Et d'ajouter : "Les clients sont assez compréhensifs, ils retournent parfois faire une activité et reviennent." Le problème a été enrayé de manière différente chez Disney : "Nous avons augmenté les capacités assises, le nombre de caisses et de serveurs. En moyenne, les gens n'attendent plus que 5 minutes, hors période d'affluence", explique Marc Robino. S'appuyant sur l'informatisation de ses établissements et sur les nouvelles technologies, le mastodonte s'est récemment doté d'un nouveau système de réservations. Avec un Pass Direct ou par téléphone, le client peut réserver dans un restaurant à l'heure de son choix, jusqu'à 2 mois à l'avance. D'autant que les demandes seront satisfaites et la capacité des restaurants optimisée. |
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L'Hôtellerie n° 2769 L'Hôtellerie Économie 16 Mai 2002 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE