L'association vient de créer un groupement d'employeurs. Objectif : recruter en CDI des salariés formés en situation et des salariés en temps partagé qui travailleront simultanément dans plusieurs établissements.
Confrontés à des difficultés de recrutement de personnels qualifiés, les 17 hôtels réunis dans l'association Art de vivre en Provence, lancée en 1994, créent un groupement d'employeurs. L'objectif est de recruter des salariés qui seront formés en situation de travail, dans le cadre d'un plan de formation élaboré avec l'organisme collecteur paritaire agréé Agefos - PME Var. "Le principe de base de notre association, qui depuis janvier 2000 a modifié son statut juridique pour devenir une SA, est le suivant : les hôteliers indépendants doivent s'unir pour dégager des synergies et être plus forts. Cela d'autant plus que le métier est confronté à diverses difficultés dont le recrutement. La création d'un groupement d'employeurs est une démarche qui n'est pas habituelle dans l'hôtellerie, mais qui devrait l'être, car au lieu de nous plaindre, nous avons décidé d'agir", explique Jean-Claude Benichou, hôtelier au Muy, président de l'association et directeur général du groupement. La première phase : l'homogénéisation des conditions de travail dans chacun de ces hôtels. Après le passage aux 35 heures, les établissements du groupement devraient aussi bientôt homogénéiser les grilles de salaires. "Pourquoi les gens refusent-ils de travailler dans l'hôtellerie ? Parce qu'ils sont mal payés, parce qu'ils font trop d'heures et qu'ils manquent de motivation. Le problème est donc complexe, il a plusieurs facettes. Chez nous, tous les salariés ont un contrat de travail et un salaire correct. Et afin d'assurer leur plan de carrière et de les motiver, nous lançons un plan de formation continue en hiver, entre novembre 2002 et mars 2003, destiné à nos propres salariés, mais aussi aux stagiaires des lycées hôteliers à qui, après, nous proposons un CDI dans nos établissements", souligne le d.g. du groupement qui a déjà embauché un responsable du centre de formation et de gestion des ressources humaines. Les besoins les plus urgents sont multiples : l'apprentissage de l'anglais, la maîtrise des systèmes informatiques et la cuisine. "Depuis quelques mois, nous travaillons beaucoup avec les touristes étrangers. De plus, nous nous attaquons à la clientèle d'affaires, qui représente actuellement 20 % de notre fréquentation. L'anglais devient indispensable si l'on souhaite développer les hors saisons, stabiliser l'emploi à l'année, et éviter des recrutements saisonniers qui ne conviennent ni aux salariés ni aux hôteliers. Quant à la cuisine, c'est un problème qui sape le fonctionnement de plusieurs de nos établissements."
Stabiliser l'emploi à l'année
Outre les recrutements en CDI par chaque hôtel, le groupement compte aussi recruter des
salariés en temps partagé qui pourront travailler dans plusieurs établissements et
remplacer le personnel en repos hebdomadaire ou en congé. Il s'agit de profils tels que
maître d'hôtel, plongeur ou même cuisinier. "Recrutés par le groupement, ces
salariés fixes seront mobiles et auront pour mission de répondre à la demande de
plusieurs hôtels. On s'aperçoit aussi que, si localement nous avons du mal à trouver du
personnel, sur le plan national, il y a beaucoup de gens qui sont prêts à descendre dans
le Sud", laisse entendre Jean-Claude Benichou. En collaboration permanente avec
l'inspection du travail, la Région et la CCI du Var, Art de vivre en Provence bénéficie
pour son plan de formation de subventions. Le complément sera couvert par les
contributions financières des hôteliers. Leur cotisation annuelle s'élève en moyenne
à 7 500 e et varie selon la catégorie de l'hôtel. "Tout le monde nous aide
parce que les résultats de toutes nos actions, comme la commercialisation par exemple,
sont plutôt très satisfaisants. Les chiffres d'affaires sont en progression permanente,
certains hôtels ont même doublé leur CA depuis 1997. En 2001, les 17 hôtels Art de
vivre en Provence, du 2 au 4 étoiles, et d'une capacité totale de 500 chambres, ont
réalisé ainsi un CA de 15,2 Me." Le concept commence à s'exporter : le
label Art de vivre en Savoie vient d'être lancé. Il a déjà séduit 11 hôtels. zzz76v zzz36v
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L'Hôtellerie n° 2772 Hebdo 6 Juin 2002 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE