Opération 'Un jour la TVA à 5,5 %'
C'est le lundi 3 juin qu'a eu lieu, à l'initiative du Club TVA, l'opération de sensibilisation de la clientèle à la baisse de la TVA sur la restauration. Des affiches, des questionnaires à remplir, une réduction de la facture de 5 % : autant d'efforts pour faire comprendre aux clients le bien-fondé de la demande des restaurateurs. Comment cette opération a-t-elle été vécue par les clients ? Tour de France de la presse régionale...
Le "Oui mais" de la CFDT... Il fallait s'y attendre, pour mieux justifier auprès des pouvoirs publics de la nécessité de baisser la TVA sur la restauration, les syndicats patronaux n'ont cessé de mettre en avant les niveaux de rémunération jugés trop bas dans le secteur. Aussi, se sont-ils engagés, en cas de succès de leur revendication, à des augmentations de salaires et à des créations de postes. C'est du côté salariés, la CFDT qui a réagi la première en mettant en avant ses revendications : "Une baisse de la TVA, oui, mais dans le cadre d'un contrat social. Cette baisse doit aider le secteur à sortir de la pénurie d'emplois et à améliorer la qualité de service. Chaque année des milliers d'emplois sont créés, mais les départs volontaires sont plus nombreux. Il faut des mesures complémentaires pour rendre la profession plus attractive : - un système de formation professionnelle rénové et adapté, - des rémunérations plus élevées conformes aux qualifications mises en uvre, - des conditions et une durée du travail plus conformes au bon accueil de la clientèle." zzz22v |
Dans Le Parisien : les clients
attendent de cette mesure un meilleur service et un personnel plus motivé... Ils veulent
qu'on leur sourie...
Le Parisien évoque l'opération du 3 juin en mettant en avant le scepticisme des clients.
"Les promesses des commerçants, je n'y crois plus, il suffit de voir comment
certains ont profité du passage à l'euro pour augmenter les prix" prévient un
client, "5 % c'est dérisoire, on a gagné le prix d'un café ! Un peu léger
comme cadeau, pourquoi les restaurateurs ne s'engagent-ils pas à répercuter en totalité
la baisse, c'est-à-dire à baisser les prix de 14 % ?", renchérit un autre.
Concernant le questionnaire auquel ont été soumis les clients, à la question : "A
quoi doit servir la baisse de la TVA ?", un client sur trois a coché la case
"un personnel plus motivé" (N.D.L.R. : la réponse qui remporte le plus
d'adhésion étant sans surprise : la baisse des prix). zzz22v
Le Télégramme de Brest annonce
"Des actions dures" en prévision
Dans Le Télégramme, le président départemental de l'Umih (Union des métiers et
des industries de l'hôtellerie des Côtes-d'Armor), Pierre-Yves Le Moal, explique le peu
d'engouement pour l'opération du 3 juin : "La décision a été prise dans
l'urgence, en 48 heures. Nous n'avons pas eu le temps de nous organiser. A partir du
moment où le président national de l'Umih, André Daguin, nous a informés, nous avons
envoyé quelques fax, mais nous n'avons pas pu prévenir tout le monde. Personnellement,
j'y ai participé en tant que propriétaire du Restaurant du Port à Paimpol."
Mais, le président départemental n'entend pas en rester là et annonce des sessions de
rattrapages, "des actions dures au niveau national" après les
élections...
Dans Le Morbihan, le président départemental Jean-François Sérazin, trouve "l'action
sympathique" et avoue en avoir été informé officiellement le matin même
"par hasard". zzz22v
Dans Sud Ouest : "Difficultés
pratiques à mettre l'addition au régime"
C'est ainsi que Sud Ouest résume l'opération du 3 juin. Le quotidien note que peu de
restaurants y ont participé dans le Gers. "Nous avons été alertés assez
tardivement. Et puis beaucoup d'établissements sont fermés le lundi dans notre
département", explique Jean-Luc Arnaud, chef du Bastard à Lectoure, qui est
aussi le président du Syndicat départemental de l'hôtellerie. zzz22v
Pour Les Dernières Nouvelles d'Alsace :
"Un geste commercial et militant"
Selon Les DNA, l'opération n'a été que de faible ampleur en Alsace "faute
de communication et d'organisation". Pour exemple, il cite le Quick de Strasbourg
qui n'a pas appliqué la réduction alors que celui de Colmar y a participé. "Nous
n'avons reçu aucune consigne syndicale en ce sens de la part de l'Union nationale de
l'industrie hôtelière. L'opération est restée limitée aux grandes chaînes nationales
et aux enseignes à dominante parisienne", indique Christophe Guillo, directeur
du groupement des hôteliers-restaurateurs du Haut-Rhin. zzz74v
zzz22v
Sur les ondes Sur France Info, Didier Chenet, au nom du SNRLH, a énuméré les arguments en faveur de la baisse de la TVA : "Elle nous permettra : un, de baisser nos prix ; deux, d'assurer une meilleure rémunération de nos personnels et d'augmenter nos budgets de formation ; et trois, de reconstituer nos marges." zzz22v Sur Europe 1, c'est Dominique Giraudier, président du directoire du Groupe Flo qui monte au créneau : "Cette opération est un cri d'alarme pour la survie d'un secteur (...). Tout se décide à Bruxelles, mais il faut qu'il y ait d'abord la volonté et l'implication de nos dirigeants pour défendre notre dossier." zzz22v |
L'Europe peut-elle accepter une baisse de la TVA en restauration ?
Chacun des Etats membres de la Communauté européenne a instauré un système de
TVA conforme à la 6e directive de 1977 qui pose le principe "d'harmonisation des
législations des Etats membres en ce qui concerne les taxes sur les chiffres d'affaires".
Selon certains spécialistes, l'Europe ne se focalise plus sur cette harmonisation,
mais vise la simplification des impôts dans le cadre d'un grand marché unique qui verra
sa réalisation dans une vingtaine d'années. A l'heure actuelle, l'idée générale est
d'assurer un bon fonctionnement du système actuel, et l'Europe ne ferait plus une
fixation sur les taux de TVA. Ce qui permettrait à la France de pouvoir négocier une
baisse de la TVA en matière de restauration, à la condition d'apporter des
contreparties. zzz22v
La Dépêche du Midi : "Une
journée pour faire monter la mayonnaise"
Dans La Dépêche du Midi, on estime que "hors de Paris, l'initiative n'a
guère mobilisé - c'est un euphémisme - les restaurateurs indépendants sur le terrain.
L'intendance n'a visiblement pas suivi".
Claude Balthazar, vice-président de l'Umih en Aveyron, affirme "n'avoir reçu à
ce sujet, aucune information ni directive des instances nationales". Même
constat effectué par La Dépêche dans tout le Grand-Sud.
Interrogé sur le peu d'écho rencontré par l'opération 'Un jour la TVA à 5,5 %'
auprès des indépendants, André Daguin a répondu : "C'était une journée de
mobilisation organisée par les grandes chaînes et soutenue par l'Umih. Le résultat
d'une complicité entre notre organisation et le 'club TVA' de Jacques Borel. Même si
dans ses restaurants, on bouffait horriblement mal dans les années 70, il faut dire
qu'aujourd'hui, c'est grâce à lui que l'on a pu faire bouger Paris alors que toutes les
actions menées jusqu'à présent en province ont été à notre initiative. Il y a donc
une parfaite concordance. C'est l'union sacrée pour la baisse de la TVA." zzz22v
Pour Midi Libre : une opération des
seules grandes chaînes
Selon Jacques Borel, créateur du Club TVA, 5 000 restaurants dont 3 500 à Paris auraient
participé hier à la journée d'action 'Un jour à la TVA à 5,5 %' en déduisant 5 % du
montant des additions. Dans Midi Libre, Jean Fabien Maurice, directeur adjoint du
restaurant nîmois Hippopotamus, estime que "le pourcentage de la remise
effectuée sur le service de midi représente 6,20 % du chiffre d'affaires réalisé".
Le quotidien indique que ce sont essentiellement les grandes chaînes qui ont allégé les
notes. zzz22v
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L'Hôtellerie n° 2772 Hebdo 6 Juin 2002 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE