A l'heure du sabordage de GIB
L'assemblée générale extraordinaire des actionnaires du groupe belge GIB, prévue initialement le 19 juin, a été remise sine die, mais reste attendue avant la fin de l'année. Le conseil d'administration doit proposer à ses actionnaires la dissolution de leur société, dont l'existence en tant que holding n'a plus guère d'intérêt.
Les fondateurs de l'enseigne Exki : Nicolas Steisel, Arnaud de Meeûs, et
Frédéric Rouvez détiennent ensemble 20,6 % de l'affaire et recherchent un partenaire à
synergies.
L'opération s'avère un peu plus complexe que prévue, mais n'est pas remise en cause dans le principe. La quasi totalité des actifs de grande distribution et de distribution spécialisée a déjà été vendue. Il reste en particulier sur le marché l'enseigne de restauration rapide Quick (431 restaurants fin 2001), la chaîne de self-services Lunch Garden et son complément en sandwicheries Crock'Inn (62 restaurants), liée au parc de l'enseigne d'hypermarchés GB, désormais devenue Carrefour, et la toute jeune enseigne de restauration rapide à teinte bio Exki, qui vient d'ouvrir sa seconde adresse à Bruxelles. GIB, avant sa liquidation, détient 57,8 % de Quick, une société déjà à la cote de Bruxelles, 100 % de Lunch Garden, qui a jusqu'à présent fonctionné comme une division de groupe de distribution et 79,4 % de Exki, le solde étant détenu par ses cofondateurs Arnaud de Meeûs, Frédéric Rouvez et Nicolas Steisel, 3 anciens cadres du groupe, à travers leur holding commune FAN Management. Les administrateurs du groupe ont indiqué leurs intentions. En ce qui concerne Quick, distribuer la participation de la holding à ses propres actionnaires, ou à défaut de demande, la céder au mieux en Bourse, dans les meilleurs délais. Lunch Garden est purement et simplement à vendre en bloc. Une solution d'avenir est recherchée pour la participation dans Exki, sachant que ses 3 actionnaires fondateurs n'ont pas les moyens de reprendre la totalité de l'affaire. Une chose est certaine, les 3 enseignes sont fondamentalement différentes et présentent peu de synergies entre elles.
3 destins différents
S'agissant de Quick, on voit mal ses adversaires McDonald's, le plus souvent en
concurrence frontale en Belgique comme en France, ou même Tricon (actionnaire de Burger
King, qui n'est jamais parvenu à s'imposer en France), reprendre le groupe
belgo-français. GIB, si la Bourse ne répond pas instantanément comme il est à craindre
à l'offre, pourrait avoir recours à un partenaire financier plutôt qu'industriel. A
noter que Quick est dirigé depuis le début de l'année par une troïka française, à sa
tête l'ancien de Flo, Jean-Paul Brayer. Leur principale tâche est de trouver la
rentabilité, après une perte de 45,2 Me en 2001, alourdie par les frais de
restructuration. Le groupe a provisionné la fermeture de 35 restaurants et passé par
pertes et profits la fermeture de la filiale hongroise. En compensation, une dizaine
d'ouvertures très prudentes sont prévues ces deux prochaines années en Belgique et en
France uniquement. La Bourse permet une opération en plusieurs étapes.
Le groupe belge de restauration concédée autoroutière et aéroportuaire Carestel a fait
part de son intérêt pour le rachat de Lunch Garden. Mais rien n'est décidé. Très
liée aux centres commerciaux Carrefour, et à quelques sites carrefours, belge
uniquement, en pleine phase de rénovation de son parc, cette chaîne marquée familiale
et traditionnelle, autour de 13 à 15 e le ticket moyen, ne peut pas intéresser non plus
un grand nombre de repreneurs. Une reprise par l'encadrement serait sans doute coûteuse,
sauf si elle est couplée avec une autre solution, financière par exemple.
Exki semble le plus près d'une solution, avec un fort penchant pour un partenaire de la
même profession, qui apporterait de véritables synergies. Ce concept de restauration
rapide très métropolitain, dédié à une clientèle plutôt aisée, aux petits soins
pour sa ligne et sa santé, a pris un départ sur les chapeaux de roues dans son premier
site de la porte de Namur à Bruxelles, sur la base de 1,2 Me de CA en première année
avec 8 à 9 emplois équivalents à temps plein. Un second site a été ouvert en plein
centre, rue Neuve, semble-t-il tout aussi prometteur. Les trois associés créateurs,
après avoir réglé la question de la reprise de la société, souhaitent mettre le cap
sur Anvers et sur Paris pour un troisième et un quatrième restaurant. Ils recherchent
d'excellents emplacements, à fort trafic et bon pouvoir d'achat alentours.
A. Simoneau zzz22t zzz22v
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L'Hôtellerie n° 2772 Hebdo 6 Juin 2002 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE