Pierre & Vacances
En dépit d'une perte importante due à des raisons structurelles, sur les 6 premiers mois de l'année,
le leader européen des résidences de tourisme croit toujours en sa bonne étoile. Ils poursuit la clarification de ses marques en supprimant Orion.
Malgré des quintes de toux
et une voix enrouée, Gérard Brémond, p.-d.g. de Pierre & Vacances, leader européen
des résidences de tourisme, l'a confirmé à l'occasion de la publication des comptes du
premier semestre 2001-2002. "Le haut niveau d'activité enregistré sur les 6
premiers mois et les perspectives du second confortent nos prévisions à la hausse pour
l'ensemble de l'exercice." En clair, l'entreprise, qui exploite quelque 230 000
lits dont 180 000 en France, tient actuellement la pleine forme. En conséquence de quoi,
elle devrait bel et bien réaliser un chiffre d'affaires annuel de l'ordre de 736 millions
d'euros en hausse de 22 %, un résultat net courant d'environ 29 millions d'euros, et un
bénéfice part du groupe de 34,6 millions d'euros (+ 12 %).
Des prévisions assez impressionnantes compte tenu de la reprise économique relativement
'molle' dont font état la plupart des opérateurs touristiques. Il n'empêche que le
groupe Pierre & Vacances croit en sa bonne étoile. Et pour cause ! Dans le contexte
actuel, son concept de 'vacances en liberté' colle parfaitement aux attentes des
consommateurs, notamment sur le plan sécuritaire. Les résidences en question sont en
effet situées en Europe et 95 % des clients s'y rendent en voiture. Une localisation sans
aucun doute très avantageuse en ces temps difficiles qui se traduit d'ailleurs par un bon
niveau de réservations pour l'été. "Il y a, à ce jour, une forte pression du
marché français qui anticipe les refus enregistrés l'an passé", indique
Gérard Brémond. Et de poursuivre : "On constate aussi une poussée des
Britanniques pour la Bretagne et la façade Atlantique, tandis que le marché allemand
reste stable."
Segmentation affinée
Une hausse de la demande qui tient probablement aussi aux efforts menés par le groupe
pour rénover ses lieux de vacances ainsi qu'à la segmentation affinée de son parc.
Depuis les rachats d'Orion et de Maeva, l'entreprise a effectivement choisi de clarifier
son offre. Résultat : Pierre & Vacances réunira désormais en son sein les
résidences haut de gamme (3 étoiles/4 étoiles) alors que Maeva concentrera les unités
2 et 3 étoiles. A noter parallèlement que les sites Orion seront eux regroupés sous la
marque Maeva.
En dépit de toutes ces orientations stratégiques prometteuses auxquelles s'ajoute la
cession de la filiale de Maeva, Vacantel (5 à 6 millions d'euros attendus), Pierre &
Vacances n'en a pas pour autant passé un excellent premier semestre 2001-2002. Le groupe
a de fait affiché une lourde perte à 12,6 millions d'euros contre 4 millions d'euros,
tandis que son chiffre d'affaires grimpait de près de 33 % à 315,9 millions d'euros. Pas
d'affolement néanmoins puisque ces chiffres résultent pour l'essentiel de la
saisonnalité de l'activité (le chiffre d'affaires réalisé au cours du premier semestre
ne représente que 40 % du chiffre d'affaires annuel) et de la linéarisation des charges
fixes d'exploitation.
Sans oublier le poids des charges financières générées par l'intégration de Maeva et
de la joint-venture détenue avec la Deutsche Bank portant Gran Dorado et Center Parcs.
Autant d'éléments donc qui relativisent les données du premier semestre de l'exercice
en cours. Sachant que Pierre & Vacances doit encore tirer profit de nouvelles ventes
à venir. A commencer par la cession de la propriété des 8 villages restants de Center
Parcs et la cession des sites Maeva conformé-
ment à la décision de la DGCCRF (30 millions d'euros envisagés).
C. Cosson zzz36v
Pierre & Vacances en chiffres - Un parc touristique
de 50 000 appartements et maisons |
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L'Hôtellerie n° 2774 Hebdo 20 Juin 2002 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE