Quand Roland Bernard, le président
de la chambre hôtelière du Rhône, a dénoncé le monopole du groupe Accor sur la
formule Train + Hôtel proposée par la SNCF, personne ne croyait en la recevabilité de
sa revendication. Une action qu'il n'entendait pas mener à titre personnel - Roland
Bernard est hôtelier indépendant à Lyon -, mais au nom du syndicat qu'il préside,
syndicat affilié à l'Umih. C'est au nom de la défense des hôteliers indépendants
qu'il agissait, mettant en avant que la formule offerte par la SNCF à sa clientèle
était génératrice de trafic hôtelier, et que seul un groupe d'hôtels en
bénéficiait. Une situation de monopole que le groupe Accor revendiquait du fait de son
implication financière dans la mise en place du système de réservations de la formule,
une situation de monopole que Roland Bernard dénonçait du fait du statut de la SNCF et
de son financement avec de l'argent public.
Roland Bernard est homme de combat et de conviction. Le fait de se retrouver seul contre
tous n'est pas une situation propre à l'arrêter dans son combat s'il le trouve
légitime, et c'est ce qu'il a fait. Seul il le fut jusqu'au bout, la fédération
nationale qu'est l'Umih, pourtant censée défendre les intérêts des 80 000 adhérents
qu'elle affirme représenter, ayant refusé de reprendre le dossier sur le plan national,
se sentant probablement mal à l'aise dans la mesure où le GNC, dont le président est un
membre du groupe Accor, est lui aussi adhérent de l'Umih. Si Roland Bernard n'a pu
obtenir le soutien de la fédération, les responsables départementaux ont été très
nombreux, au fil de son combat, à le soutenir d'abord officieusement puis, aux premières
victoires, officiellement.
C'est sa ténacité qui a, de toute évidence, suscité l'intérêt de Gérard Pélisson,
lui aussi lyonnais, lui aussi homme de combat et de franc-parler. C'est parce que le
coprésident fondateur du groupe Accor a su écouter, parler, comprendre la position des
hôteliers indépendants, et surtout la manière dont ils vivaient la puissance du groupe
au quotidien, que les choses ont pu évoluer. C'est parce que les deux hommes ont su avec
honnêteté défendre leurs intérêts propres en respectant ceux des autres qu'ils ont
trouvé un terrain d'entente. Bravo au bon sens des responsables syndicaux provinciaux.
PAF zzz80
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L'Hôtellerie n° 2781 Hebdo 8 Août 2002 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE