La rentrée au lycée Jean-Quarré à Paris
C'est à l'hôtel que les élèves de seconde du lycée hôtelier ont fait leur rentrée.
La proviseur entourée d'une partie de son équipe.
Si Amin (16 ans) ne portait pas de cravate, mardi dernier, lors de la rentrée des classes de seconde BEP et technologique au lycée hôtelier Jean-Quarré à Paris, c'est parce qu'il n'avait pas eu le temps d'en acheter une. A la place, l'adolescent, vêtu d'un pantalon à pinces, d'une veste et d'une chemise bleu nuit, lui avait substitué une chaîne argentée. Comme une centaine d'autres élèves, il faisait une rentrée particulière, en prise directe avec son futur univers professionnel, convié par l'équipe pédagogique à une présentation du lycée et des métiers à l'hôtel Holiday Inn, porte de la Villette à Paris. Sanglé dans son costume clair, cravate assortie, son voisin, Teddy (17 ans), assis sur le même rang dans l'une des salles de séminaire de l'hôtel, affichait une certaine distance. "Ça va être difficile de mettre un costume tous les jours. On n'a pas l'habitude. On habite dans une tour, et on ne peut pas s'habiller comme ça chez nous. En plus, dans le métro, on a peur de se salir", lâchaient-ils juste après la fin des présentations.
Richesse des rencontres
Convoqués à 9 h 30, ils ont été accueillis par les élèves et les enseignants. "Vous
n'êtes pas des lycéens comme les autres. Cette rentrée préfigure votre entrée dans le
monde du travail", leur a d'emblée expliqué Jacqueline Marguin, la proviseur de
l'établissement. Avant de poursuivre sur les spécificités des métiers de la
restauration et de l'hôtellerie : "Ces métiers ont leurs exigences
particulières : soins, hygiène, tenues vestimentaires, courtoisie dans les propos et la
présentation." Associés à la rentrée, les anciens élèves ont apporté leur
témoignage. "Ne croyez pas que tout est rose. J'ai démarré comme plongeur à
Londres ; si vous choisissez cette voie, vous travaillerez quand les autres s'amusent.
Mais la contrepartie, c'est la satisfaction que procure ce métier, la richesse des
rencontres", a expliqué Albert Cacciamani, directeur de l'hôtel Holiday Inn La
Villette, qui s'est par ailleurs engagé à recevoir stagiaires et extras du lycée,
distant de son établissement de 1 kilomètre.
Scolarisé l'an passé au collège Gérard Philippe dans le XVIIIe arrondissement de Paris
en classe de 3e d'insertion, Amin a choisi l'hôtellerie à la suite d'un stage en cuisine
dans un hôtel Ibis. "Ça m'a plu. Mais si ça ne marche pas pour moi ici, je
changerai", explique-t-il simplement. Ses 2 autres stages
- l'un dans un supermarché, l'autre dans une société d'optique - ne l'ont pas
franchement emballé. Comme Teddy, il a découvert le lycée par le biais du CIO (Centre
d'information et d'orientation) de son quartier. Et s'ils ont été impressionnés par
l'hôtel et le confort des chambres, ils se sont bien gardés de le montrer, assurant
qu'ils en avaient déjà vu de plus belles "à la télé".
L. Anastassion zzz68v
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L'Hôtellerie n° 2786 Hebdo 12 Septembre 2002 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE