Nuit blanche à Paris
La nuit du 5 au 6 octobre prochain sera consacrée, dans la capitale, à la culture dans tous ses états. Un certain nombre de sites ouvriront leurs portes de 19 h 30 à 8 heures du matin. Un 'îlot de restauration' sera ouvert à l'hôtel de ville, mais bars, discothèques et restaurants ne sont pas associés à la fête, les politiques les qualifiant de "lieux de violence"...
Après Paris-Plage, voici Nuit blanche à Paris. Vaste programme érigé par la mairie de Paris, sans concertation avec la profession. Dommage. L'opération, qui va se dérouler dans la nuit du 5 au 6 octobre prochain, consiste à offrir aux Parisiens une succession d'animations culturelles, accessibles gratuitement de 19 h 30 à 8 heures du matin, dans des lieux aussi divers que le Batofar, les Galeries Lafayette ou les anciennes pompes funèbres. Un parcours artistique confié à de 'jeunes talents' comme à des 'artistes internationalement renommés' qui vont s'exprimer dans un registre "à la fois insolite, inédit et d'une extrême variété", promet le maire de Paris, Bertrand Delanoë, qui souhaite mettre en uvre une fête "éclectique et populaire" où chacun puisse "fabriquer sa nuit blanche". Une "manière supplémentaire", affirme-t-il aussi "de rappeler aux Parisiens que la ville leur appartient". Le concept est gorgé de bonnes intentions et chante les louanges d'une approche culturelle différente, à la portée de tous et de toutes, faisant de cette promenade nocturne "un moment festif et propice à la rencontre, à l'échange et au partage d'émotions". Là-dessus, rien à redire. En revanche, certains observateurs s'interrogent sur la pertinence des "îlots de repos et de divertissements" proposés dans le cadre de la manifestation, déclinant "boissons et restauration à prix modiques". Et ceci d'autant plus que la profession, dans son ensemble, n'a pas été informée ni conviée. Interrogé à ce sujet, le président de la chambre syndicale des CHR d'Ile-de-France, Christian Navet, regrette vivement de ne pas avoir été contacté par la mairie de Paris. "Nuit blanche est une bonne idée à condition que les professionnels volontaires puissent y adhérer. Nos professionnels ne pouvaient-ils pas participer à cette longue nuit ? Nous faisons partie du patrimoine culturel de la capitale. Nous aurait-on oubliés ? Un dialogue aurait pu être établi, tant sur le plan des possibilités d'ouverture tardive que sur le type de boissons distribuées après 2 heures du matin." Questionné à son tour, le syndicat de la rue de Gramont dit n'avoir jamais été, non plus, instruit de près ou de loin du projet.
Flo dans la course
6 brasseries du Groupe Flo vont toutefois participer officiellement aux festivités : La
Coupole (XIVe), le Buf sur le Toit (VIII), la Brasserie Bofinger (IVe), Julien (Xe),
le Vaudeville (IIe) et la Brasserie Balzar (Ve). Une implication née d'un contact
privilégié avec Christophe Girard, adjoint au maire de Paris, chargé de la culture,
présent lors de l'inauguration, en février dernier, de la fresque de La Coupole. "Nos
brasseries sont des lieux de nuit et de souper par tradition, mais également de culture",
explique François Dapremont, directeur général de la restauration chez Flo. "Elles
font partie d'un patrimoine vivant, en phase avec une activité artistique contemporaine."
Un message destiné entre autres aux salariés de l'entreprise. Aucun établissement du
Groupe Flo n'ouvrant 24 heures sur 24, les équipes qui travailleront exceptionnellement
cette nuit-là sont en cours de constitution sur la base du volontariat, et vont
bénéficier d'une 'récompense' particulière. Quant aux prestations retenues, il s'agit
d'un menu à 15 e, servi de minuit à 8 heures du matin, comprenant entrée et plat ou
plat et dessert, un quart de vin et un café.
Lors de la conférence de presse annonçant la manifestation, le maire de la capitale est
resté relativement vague sur les possibilités offertes aux bars et aux restaurants qui
souhaiteraient individuellement se raccrocher au train. S'inquiétant surtout des "violences"
potentielles... Y aura-t-il ou non des autorisations d'ouvertures tardives accordées -
certes au cas par cas - pour la nuit du 5 au 6 octobre ? Impossible de répondre.
Espérons néanmoins que l'absence de concertation entre la municipalité et la profession
ne soit pas le fait d'une impossible médiation, reléguant implicitement des acteurs
essentiels de la vie et de la culture parisienne au rang d'enivreur patenté. Des
institutions, comme les Deux Magots ou La Closerie des Lilas, apprécieront sans aucun
doute la comparaison.
Pour tout savoir sur l'opération, un site web a été ouvert : www.nuitblanche.paris.fr
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L'Hôtellerie n° 2788 Hebdo 26 Septembre 2002 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE