L'Hôtel Belvédère à Porto-Vecchio
L'hôtelier est aussi un nationaliste engagé. A travers son métier, il veut
partager sa passion pour l'homme et son amour de la Corse.
Le plus souvent,
Cesar Filippi surprend. Elu territorial nationaliste sur la liste de Corsica Nazione,
président de la commission promotion de l'Agence du tourisme de la Corse (ATC), il est
aussi l'heureux propriétaire de l'Hôtel Belvédère à Porto-Vecchio en Corse du Sud.
Son 'petit établissement', classé 3 étoiles, ne compte que 16 chambres et 3 suites,
dont la suite Adriana, du nom du mannequin qui a célébré son mariage avec le
footballeur Christian Karembeu dans les lieux. Un petit établissement au charme et au
caractère inégalés, cerné de pins séculaires, situé sur un terrain familial de 3 ha
en bord de mer, faisant face à la baie de Porto-Vecchio. "J'ai tout fait pour que
mon établissement traduise ma vision du monde, explique l'hôtelier. La
décoration, qui remet à l'honneur les matériaux nobles comme le bois ou le cuivre,
traduit la position de la Corse au carrefour des civilisations méditerranéennes. Toutes
les influ-ences hispano-mauresques, italiennes se retrouvent sans être réduites",
et le résultat est surprenant de chaleur, d'originalité et d'identité. Surprenant comme
le propriétaire. Son sourire chaleureux contraste avec un regard de bandit corse. Celui
qui se destinait, adolescent, à devenir professeur de sport, a dû se lancer très jeune
dans la vie active. En 1973, il ouvre alors un restaurant et un night-club réputés à
travers toute la Corse, ce qui lui permettra de réaliser son rêve : construire un hôtel
de caractère. C'est ce qu'il fera en 1989. Et à la surprise de tous, en 1997, son
restaurant gastronomique obtient 1 étoile au Guide Rouge.
Depuis le début du mois de mars dernier, Cesar Filippi a dû ouvrir son hôtel avec 2
semaines d'avance pour répondre à la demande. Depuis cette date, son établissement n'a
pas désempli. Et cette année, la structure a pu tourner à plein régime : en plus du
restaurant gastronomique de 60 couverts, le Belvédère possède une installation de
qualité pour un restaurant-grill qui a dû tourner à mi-régime, il y a 2 ans, et rester
fermé l'an dernier.
"C'était une perte de chiffre d'affaires inacceptable, car seulement due au
manque de personnel", souligne Cesar Filippi. Pour contourner la difficulté
cette année, il est parvenu à faire venir une équipe de 4 professionnels tunisiens :
des personnes d'expérience en 5 étoiles luxe, en disponibilité en raison de la crise
qu'ils subissent après les événements du 11 septembre 2001. "A travers cette
équipe, je mise sur la qualité, et d'ici 2 ans, en parallèle, nous affinerons le
restaurant gastronomique en rêvant, pourquoi pas, d'une 2e étoile au Guide Rouge."
Fin octobre, les extras repartiront, mais pour revenir dès le printemps prochain.
En dates 1973 |
Un homme engagé
Au-delà de son rôle de chef d'entreprise, Cesar Filippi est un homme engagé pour
l'avenir de sa région. Il a accepté de prendre des responsabilités au sein de l'ATC, et
veut prouver que nationalisme et tourisme ne sont pas antinomiques : depuis 2 ans, il a
totalement réorganisé le travail de la commission promotion. Résultat : la campagne
élaborée par l'agence parisienne CPP sur le cahier des charges a gagné le prix de la
Meilleure campagne de publicité nationale avec 'la Corse, c'est tout le temps le bon
moment'. "Grâce à elle, nous avons doublé en une année le volume des demandes
d'informations sur la Corse, et les séjours hors saison ont augmenté de 10 à 25 % selon
les établissements." Mais surtout, celui qui refuse d'apparaître comme un
exemple - on ne peut pas faire des hôtels Belvédère partout, "et ce que j'ai
fait en 30 ans, mon propre fils ne pourrait pas le refaire aujourd'hui",
souligne-t-il - se mobilise pour que la Corse fasse ses choix et s'engage sur un
développement touristique harmonieux et maîtrisé. A travers la tenue 'd'assises du
tourisme', il sillonne sa région et rencontre les professionnels, les institutionnels,
mais aussi la population qui n'est pas directement impliquée : "Le développement
du tourisme en Corse sera l'affaire de tous ou ne sera pas, explique le nationaliste.
Il est anormal que l'on n'ait pas encore les outils financiers, le schéma de
développement touristique, et surtout, les infrastructures de base du tourisme. Par
exemple, mon hôtel se situe à 1,5 km de Porto-Vecchio, la première région touristique
de l'île, mais n'est pas raccordé du tout à l'égout. L'objectif est de définir tous
ensemble des concepts de développement touristique étalés sur 8 mois, adaptés aux
potentialités des microrégions qui mobilisent, mais surtout profitent à l'ensemble de
la société insulaire."
L. Peretti zzz36v zzz22v
En chiffresw Chiffre d'affaires |
Vos commentaires : cliquez sur le Forum de L'Hôtellerie
Rechercher un article : Cliquez ici
L'Hôtellerie n° 2789 Hebdo 3 Octobre 2002 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE