Il n'est pas dans nos
habitudes de prendre des positions politiques, et, rassurez-vous, nous n'allons pas
commencer aujourd'hui. Mais la prestation de Jean-Pierre Raffarin, jeudi dernier à la
télévision, ne saurait laisser indifférent aucun restaurateur. Sans insister sur la
performance de 'l'artiste' qui se révèle un maître ès communication, reconnaissons à
l'hôte de Matignon un incomparable talent de 'debater', et il faut souhaiter bien du
plaisir à ceux qui ne manqueront pas, durant son mandat, de l'affronter en débat public.
Mais là n'est pas l'essentiel.
Après avoir mis KO debout le sympathique Claude Allègre, un peu "court"
comme on dit aujourd'hui au PS, après avoir balayé Jack Lang sur la décentralisation,
Jean-Pierre Raffarin s'est fendu de 5 bonnes minutes de louange à l'égard de la
restauration française, ce qui n'était pas arrivé depuis... que les hommes politiques
se produisent à la télévision. Certes, les bonnes paroles ne font pas tout, et c'est
sur les actes que le citoyen juge ses élus : il ne s'est d'ailleurs pas gêné au mois
d'avril dernier pour signifier vertement ce qu'il pensait.
Ainsi, Jean-Pierre Raffarin s'est personnellement déplacé pour rencontrer l'omnipotent
président de la Commission européenne, le 'rond' Romano Prodi, pour appuyer la demande
de la France d'un abaissement de la TVA sur la restauration de 19,6 % à 5,5 %, et
souhaiter que le dossier ne s'enlise pas dans les méandres de la bureaucratie
bruxelloise. Voilà au moins une démarche de poids dont on peut espérer quelques
résultats, même s'il faut probablement patienter quelques mois.
Mais au-delà de cet appui essentiel sur un dossier qui tient à cur des
responsables de la profession depuis des années, il faut également souligner le vibrant
éloge que le Premier ministre a rendu aux restaurateurs de notre pays. Pour lui, la
restauration est l'un des atouts fondamentaux de l'attractivité de la France sur le
marché du tourisme, et si elle obtient enfin la TVA à 5,5 %, elle pourra plus facilement
embaucher la main-d'uvre dont elle a cruellement besoin, participant ainsi de
manière non négligeable à la lutte contre le chômage dont le gouvernement a fait sa
principale priorité. Depuis quand un homme s'est-il exprimé avec autant d'enthousiasme
à l'égard de la profession ? Vive Raffarin, bien sûr en attendant de constater
l'efficacité de son action.
L.H. zzz80
Article précédent - Article suivant
Vos commentaires : cliquez sur le Forum de L'Hôtellerie
Rechercher un article : Cliquez ici
L'Hôtellerie n° 2789 Hebdo 3 Octobre 2002 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE