Restauration - APRES UN DÉBUT D'ANNÉE PLEIN D'OPTIMISME, LES RESTAURATEURS CONTINUENT À ENREGISTRER UNE STAGNATION, VOIRE UN RECUL DES PRIX MOYENS COUVERT, ET UN RECUL DES DÉJEUNERS D'AFFAIRES.
Bien que le début d'année 2002 fut prometteur, les résultats des restaurateurs du panel L'Hôtellerie/Coach Omnium connaissent depuis avril une baisse de régime. Avril et mai furent des mois particulièrement moroses, aussi bien du point de vue de l'activité que de l'addition. C'est en avril que les résultats affichent leur plus pâle figure avec un nombre de couverts servis qui chute de près de 5 % par rapport au mois précédent. En parallèle, les prix moyens s'effondrent brusquement : - 7,3 % comparé à mars 2002. "Dans les tout premiers mois de l'année, nous avons observé un engouement, une euphorie face à l'euro, et les prix moyens ont alors progressé. Puis les gens se sont habitués", explique Anne Dupuy, de l'Hôtel de la Grotte à Montignac. Les vacances en avril et les ponts en mai ont aussi bousculé l'activité des restaurateurs. "Cette année, les RTT nous ont beaucoup nui, notamment au mois de mai. Les clients ont pu prendre de plus longs ponts, ce qui leur a permis de partir plus loin, notamment à l'étranger", note Olivier Lanthoinette au Château de la Tour à Chantilly. "Le mois de mai est devenu un mois de vacances au même titre qu'août", ajoute-t-il. Seuls les banquets, propices en cette saison, maintiennent la tête hors de l'eau et gagnent plus de 3 % au cumul à fin avril 2002-2001. "Le mois d'avril a été correct du point de vue des séminaires", assure un restaurateur francilien. C'est la province qui a le plus souffert du premier semestre 2002. Depuis janvier, les résultats restent en deçà de l'année passée. Et juin ne déroge pas à la tendance.
Une reprise à confirmer
Heureusement, l'arrivée de l'été a donné des couleurs à l'activité de nos
restaurateurs. Même si l'addition reste dans le rouge, la demande amorce une reprise : +
5,5 % par rapport à mai 2002. A l'approche de l'été, mariages et banquets étaient au
rendez-vous et boostaient ainsi le nombre de couverts servis des restaurateurs. "A
cause du 11 septembre, la clientèle de groupes est globalement moins partie à
l'étranger cette année, et nous avons bénéficié d'une activité banquets plus
importante", note à son tour Michel Pierunek, du restaurant L'Ecluse à Antonne.
Les dîners s'en sortent plutôt bien, également avec une progression de plus de 8 % par
rapport au mois précédent. Sur cette bonne lancée, l'été profitera peut-être aux
restaurateurs... ce que le baromètre L'Hôtellerie/Coach Omnium confirmera ou non
prochainement.
Moins de repas professionnels
Au cumul à fin juin 2002, l'activité des restaurateurs du panel L'Hôtellerie/Coach
Omnium reste mitigée. Si le nombre total de couverts servis entre janvier 2001 et fin
juin 2002 dessine une courbe presque linéaire (- 0,4 %), les tendances sont inégales
entre les dîners et les déjeuners. Sur cette période de 18 mois, le nombre de couverts
servis lors des dîners a progressé de 3,9 %. Il s'agit, comme l'on sait, d'une
clientèle majoritaire de particuliers, et ce chiffre témoigne plus ou moins du bon moral
des consommateurs. A contrario, les déjeuners semblent en plus mauvaise posture. Ils
enregistrent par rapport à janvier 2001 une chute de 5,7 % de repas servis. La clientèle
d'entreprise et les repas d'affaires inclinent donc la demande vers le bas. Et c'est
plutôt gênant pour les restaurateurs car il s'agit là de la clientèle qui dépense le
plus au restaurant. Et la diminution des clients à meilleure dépense moyenne est
associée à une clientèle de particuliers qui semble moins débourser. Du coup, rien ne
va plus depuis 1 an et demi dans les prix moyens. Depuis janvier 2001, les résultats à
fin juin 2002 font pâle figure sur les additions : - 9,2 %.
E. Georges zzz20r
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L'Hôtellerie n° 2790 L'Hôtellerie Économie 10 Octobre 2002 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE