Chaînes hôtelières - L'ACTIVITÉ DES CHAINES HOTELIERES INTÉGRÉES EN FRANCE EST EN RECUL AU 1ER SEMESTRE 2002 DE 3,1 % PAR RAPPORT AUX 6 PREMIERS MOIS DE 2001, SOIT 2,2 POINTS DE TAUX D'OCCUPATION EN MOINS.
La généralisation des 35 heures joue contre l'occupation hôtelière.
Après une année 2001 amorçant un
ralentissement de l'activité des chaînes hôtelières intégrées en France, le 1er
semestre 2002 confirme la tendance. Les opérateurs ont cherché à compenser l'érosion
de leurs taux d'occupation par une amélioration des prix moyens chambre, histoire de
sauver le RevPar.
Coach Omnium l'avait annoncé en début d'année dans le cadre de ses études prospectives
: l'activité des chaînes hôtelières intégrées en France a vu une décroissance
significative au cours du 1er semestre 2002. Avec 26,5 millions de chambres louées à fin
juin 2002, le score de fréquentation hôtelière vient en retrait de 3,1 % par rapport
aux 6 premiers mois de 2001, soit 2,2 points de taux d'occupation en moins. C'est un
retour à près de 4 ans en arrière et les splendides années hôtelières 1999 et 2000
se font doucement oublier. Le taux d'occupation passe ainsi au global à 67,1 % en 2002,
contre 69,3 % un an auparavant. C'est l'hôtellerie 3 étoiles et surtout le haut de gamme
qui marquent le pas avec respectivement - 3,8 % et - 7,6 % de chambres louées, même si
le superéconomique enregistre un recul lui aussi de - 3,1 % sur cette première moitié
de l'année. L'hôtellerie 2 étoiles maintient le mieux sa position. Si 2001 avait déjà
fait observer une érosion de l'activité des chaînes hôtelières, 2002 confirme la
tendance. Les conséquences des attentats du 11 septembre 2001 ne sont pas à l'origine de
cette chute d'activité, excepté, en partie seulement, pour les hôtels haut de gamme.
La RTT qui perturbe l'hôtellerie
Si le ralentissement économique national et international est la première cause de cette
baisse de régime - le tourisme d'affaires étant le premier moteur d'activité pour les
chaînes -, d'autres forces d'opposition viennent gêner le bon remplissage des hôtels.
Ainsi, à chaque période d'élections - et la République a gâté ses électeurs en cela
durant le second trimestre 2002 -, on assiste systématiquement à une atonie dans la
demande hôtelière. Mais face à ce constat habituel, la généralisation des 35 heures
dans les entreprises joue directement contre l'occupation hôtelière. Les cadres et
employés sont les premiers clients des chaînes hôtelières. Avec la RTT, ils sont moins
disponibles. Ils réduisent et concentrent leurs voyages professionnels sur moins de jours
qu'auparavant. Bien des hôtels ne sont plus complets les lundis soir, et l'hôtelier
observe impuissant ses clients en voyage professionnel partir plus massivement les jeudis
matin plutôt que les vendredis. Les séminaires, dont les chaînes 3 et 4 étoiles sont
les premiers lieux d'accueil, suivent le même mouvement. Il y a donc un étranglement
dans la demande du mardi au jeudi désormais, non contrebalancé de manière suffisante
par des séjours de week-ends. Autrement dit, la RTT a fait perdre à l'hôtellerie de
chaîne plus de chambres qu'elle ne lui en a fait gagner sur les courts séjours privés.
Prix moyens soignés
Pour compenser la baisse de la fréquentation, les chaînes ont cherché à sauvegarder
les prix moyens chambre. Elles l'ont fait par des augmentations tarifaires, profitant
plutôt moins que plus du passage à l'euro, et par des politiques de tarifs spéciaux
ciblés plus drastiques. Du coup, le prix moyen chambre a progressé de 2,3 %, mais bien
mieux dans les gammes économiques (plus de 5 %) que dans les catégories supérieures,
selon l'enquête de Coach Omnium. Toujours, du 0 au 2 étoiles qui obtient encore de très
forts taux d'occupation (presque 74 % au cumul sur les 6 premiers mois de 2002 en 0 et 1
étoile), le RevPar s'est trouvé renforcé lors du premier semestre. Le 4 étoiles voit
au contraire son revenu par chambre disponible fondre de 7 %. Ce n'est pas avec la
clientèle d'été, aux prix moyens plus faibles que d'ordinaire, que le haut de gamme
aura pu relever ses résultats. D'autant qu'il lui aura manqué un pan entier de clients
américains et asiatiques. Avec un chiffre d'affaires TTC de 2,6 milliards d'euros au 1er
semestre 2002, les chaînes hôtelières intégrées en France auront eu une amélioration
symbolique des recettes de 1,6 %, comparé à 2001 sur la même période. Le haut de gamme
réalise le moins bon score de remplissage par rapport aux autres catégories. Mais bien
qu'ayant seulement 16 % de l'offre chambres et 8 % de l'offre en établissements, il pèse
encore 36,7 % du chiffre d'affaires général des chaînes intégrées en France. Quant à
l'ensemble des réseaux, ils détiennent encore 65 % de parts de marché avec seulement 15
% du nombre d'hôtels classés en France.
M. Watkins zzz36t zzz36c
Activité des chaînes hôtelières intégrées en France
Cumul à fin juin 2002/fin juin 2001 - valeur monétaire en euros
TO 2002 | Evol. en points | Prix moyen chambre TTC 2002 | Evol. | RevPar | Evol. 2002 | |
0 & 1 étoile | 73,9 % | - 2,3 | 28,00 | 5,6 % | 20,70 | 2,3 % |
2 étoiles | 67,6 % | - 0,7 | 53,70 | 5,2 % | 36,30 | 4,1 % |
3 étoiles | 61,8 % | - 2,5 | 85,50 | 3,3 % | 52,80 | - 0,7 % |
4 étoiles | 61,4 % | - 5,0 | 149,30 | 0,7 % | 91,80 | - 7,0 % |
Total | 67,1 % | - 2,2 | 64,80 | 2,3 % | 43,50 | - 0,9 % |
Ce baromètre conjoncturel Coach Omnium sur l'activité des chaînes hôtelières intégrées s'appuie sur 181 813 chambres, représentant un échantillon de 83 % de l'offre des chaînes en France. Les données sont exprimées à périmètres comparables, renseignées hôtel par hôtel. Les chiffres sont arrondis, ce qui peut expliquer des écarts dans les progressions. |
Baromètre conjoncturel L'Hôtellerie/Coach Omnium - données officielles des chaînes hôtelières.
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L'Hôtellerie n° 2790 L'Hôtellerie Économie 10 Octobre 2002 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE