4e rencontres du tourisme français
Effet 35 heures, choc du 11 septembre : on pensait que les Français allaient redécouvrir les charmes de l'Hexagone. Le bilan de la saison, commenté aux 4e Rencontres du tourisme français à Saint-Tropez, a démontré que les choses n'étaient pas si simples.
La RTT n'a pas eu l'effet d'entraînement attendu sur le marché touristique en France.
La question a traversé les
débats des 4e Rencontres nationales du tourisme les 26 et 27 sep-
tembre derniers à Saint-Tropez : "Mais où sont-ils donc partis en vacances
?" Professionnels du tourisme et institutionnels ont débattu pour analyser les
tendances du marché français, décidément moins porté sur l'offre nationale que les
circonstances économiques et politiques auraient pu le laisser prévoir... Les nouvelles
caractéristiques du marché franco-français, auxquelles les professionnels doivent
apprendre à s'adapter, ont été rappelées : des réservations de plus en plus tardives
- avec des annulations possibles jusqu'au dernier moment -, des séjours plus nombreux et
plus courts sur des destinations de proximité (France, mais également pays limitrophes),
une augmentation du nombre de touristes du troisième âge, qui partent parfois
accompagnés de leurs petits-enfants, le développement d'un tourisme de niche (sportif ou
religieux par exemple), et l'importance du tourisme gratuit (avec un hébergement en
résidence secondaire, en famille ou chez des amis). "Le prix est un facteur
prépondérant dans la décision d'achat et la destination France n'est pas bon marché",
a remarqué Bernard Boisson, directeur général de Leclerc Voyages, pour expliquer le
fait que les annulations des séjours à l'étranger n'aient pas été forcément suivies
d'un report sur le territoire national.
Les Français sensibles à la sécurité
Le résultat des 35 heures sur le tourisme a également été commenté : ne se traduisant
pas systématiquement par des jours de congé supplémentaires - et avec un système
scolaire qui persiste à accueillir les enfants à l'école le samedi matin -, la
réduction du temps de travail n'a pas eu l'effet d'entraînement attendu. Avec du temps
supplémentaire, mais pas forcément d'argent, c'est le tourisme de proximité, les
sorties entre amis, le bricolage et le jardinage qui en ont récolté les fruits, ont
constaté les professionnels. Et dans la même veine, lorsque les Français choisissent de
partir, notamment en France, ils préfèrent des prestations 'sèches', se réservant la
possibilité ou non d'acheter des produits complémentaires sur place.
"La France est un très gros marché, puisque 70 % des Français partent en
vacances, soit 42 millions. Ils manifestent très clairement une réticence sur les
transports longs courriers", a souligné Pierre Gouirand, président de
l'Institut de prospective du tourisme à Nice. "Ils sont de plus en plus exigeants
sur le rapport qualité-prix, comme sur la sécurité, dans toutes ses composantes : sur
le produit, l'environnement, la santé... Ils partent en couple ou en famille, manifestent
toujours autant d'attrait pour la mer et le soleil, ne veulent payer que ce qu'ils
consomment, ont le culte du choix, et souhaitent pouvoir changer d'avis jusqu'au dernier
moment." Ce qu'avaient remarqué les professionnels, désormais confrontés à
des clients imprévisibles, capables de partir ou d'annuler un séjour sur un coup de
tête ! Et pour vendre, les professionnels doivent pouvoir proposer les 'bons' produits,
immédiatement disponibles à un tarif acceptable... zzz70
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L'Hôtellerie n° 2791 Hebdo 17 Octobre 2002 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE