Le personnel de l'une des dernières coopératives ouvrières de France a cessé le travail pour protester contre le manque de moyens mis à sa disposition. Une initiative qui ne devrait pas empêcher la mise en vente prochaine de l'établissement.
L'Union Ouvrière n'a pas hésité à se mettre en grève à la mi-septembre.
Posé depuis près d'un siècle à l'ombre des platanes du centre-ville de Cérêt (66), le Café de France vit ses dernières heures. L'établissement, fondé dans les années 20 par l'Union Ouvrière, devrait en effet être mis en vente dans les prochaines semaines suite à une décision prise en assemblée générale extraordinaire par le conseil d'administration. Motif avancé par les administrateurs, la chute du chiffre d'affaires qui aurait diminué de moitié en moins d'un an. Déjà placé en redressement judiciaire depuis juin 2001, pour régler son passif et améliorer sa gestion, l'établissement aurait vu sa situation financière s'aggraver dans les dernières semaines. Une situation que les 4 salariés du Café de France se refusent pourtant à accepter en pointant du doigt les erreurs de gestion qui auraient été commises. "Nous avons trouvé curieux que les horaires d'ouverture soient réduits, fermeture à 21 heures au lieu de minuit, et que le conseil d'administration ne nous ait pas donné les moyens de travailler dans de bonnes conditions", avance Franck Lévêque, le limonadier. "Nous devions par exemple pallier l'absence de verre à vin en utilisant des verres à whisky, sans compter l'absence d'approvisionnement en glaces alors que la ville était fréquentée par de nombreux touristes. Les administrateurs avaient en effet décidé de réduire l'ensemble des frais après avoir licencié une partie du personnel." De 1 400 e en moyenne les autres années, la recette journalière atteint aujourd'hui péniblement les 700 e alors que le potentiel est visiblement au rendez-vous : vaste terrasse ombragée et salle de plus d'une centaine de m2, le tout à deux pas du musée d'Art Moderne. Et pour tenter de trouver une issue favorable tout en refusant la fatalité, les salariés de l'Union Ouvrière n'ont pas hésité à se mettre en grève à la mi-septembre. Une initiative qui aura eu le mérite de détendre les relations entre les deux parties. "Nous sommes rassurés sur le court terme, mais nous craignons toujours pour nos emplois", conclut l'un des serveurs. zzz22v
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L'Hôtellerie n° 2792 Hebdo 24 Octobre 2002 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE