De toute évidence, on aura
tout dit, et son contraire, à la suite de l'annonce faite par Léon Bertrand, sur la
réduction du temps de travail dans les CHR. Des déclarations tant en presse écrite
qu'en radio ou télévision, qui ne vont certainement pas améliorer l'attractivité des
métiers du secteur auprès des jeunes, soyons-en certains, même si André Daguin promet
au nom des entreprises, lui qui a vendu la sienne, de faire inscrire la hausse des
salaires dans la convention collective au jour de la baisse de la TVA à 5,5 % sur la
restauration... De quel droit peut-on s'engager ainsi pour les autres ? En quoi les
hôteliers sont-ils concernés par cette baisse de TVA, eux qui ont toutes les chances de
voir d'ici peu le taux de TVA sur l'hôtellerie augmenter ? Comment peut-on aujourd'hui
priver l'entrepreneur de sa liberté de gestion ? Les minima sociaux existent, ils doivent
être respectés, mais pour la détermination du salaire, en quoi un syndicat
professionnel est-il habilité à intervenir ? Comment peut-on dans le même temps
décider d'une diminution arbitraire des prix au niveau de l'ensemble d'un secteur ?
Aujourd'hui, de plus en plus de professionnels s'interrogent sur le bien-fondé de telles
déclarations, même s'ils ne cachent pas leur satisfaction de savoir que leurs
entreprises bénéficieront d'une RTT à 39 heures et non à 35.
Après avoir dénoncé et combattu cet accord RTT, certains s'approprient aujourd'hui le
fait que le gouvernement ait choisi de faire jouer la clause suspensive en ne débloquant
pas les crédits nécessaires à la mise en place de nouvelles exonérations de charges
pour le passage de 39 à 35 heures ! C'est pourtant parce que cet accord était sagement
négocié que les entreprises des CHR ne sont pas tombées dans le régime de droit commun
qui les aurait amenées à 35 heures pour toutes au 1er janvier dernier, faute d'accord de
branche...
Et c'est encore parce que les syndicats signataires ont été fins stratèges, en
introduisant cette clause suspensive, que le temps de travail restera à 39 heures tout en
préservant les autres aménagements possibles que sont l'annualisation, la
saisonnalisation, entre autres. Il est temps que les guerres stériles entre centrales
syndicales patronales cessent si les entreprises du secteur veulent être bien défendues.
Il est urgent que les syndicats patronaux et salariés ne s'enferment plus dans des
positions purement dogmatiques.
PAF zzz80
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L'Hôtellerie Restauration n° 2799 Hebdo 12 Décembre 2002 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE