L'enseignement professionnel semble avoir le vent en poupe et les professionnels ont l'intention de faire entendre leurs exigences.
Au centre, Claude Izard, président national de la CPIH, entouré de Gérard
Ryngel, vice-président national, de Robert Touchet, président CPIH Maine-et-Loire, et de
Christian Caillet, président de la CPIH de la Meuse.
La CPIH (Confédération des professionnels indépendants de l'hôtellerie) revient sur le front de la formation à l'occasion de la préparation d'un rapport sur la formation par Caroline Jaffuel, conseillère technique chargée de la formation auprès de Léon Bertrand, secrétaire d'Etat au tourisme, prévu pour mai 2003. Dénonçant une confusion entre les types d'entreprises de restauration qui accueillent des jeunes en apprentissage, Claude Izard, président de la Confédération, estime nécessaire le classement Tourisme des restaurants de cuisine traditionnelle, de façon à les différencier des crêperies par exemple, des snacks ou des entreprises de restauration rapide. "Le CAP restauration ou salle correspond à de la restauration traditionnelle, et non aux autres modes de restauration. Pourquoi ne pas créer une mention complémentaire restauration rapide avec ses exigences propres ?", argumente-t-il.
Livret du tuteur
Parallèlement, les professionnels remettent en avant la mise en place du livret du
tuteur, destiné à garantir l'aptitude de celui-ci à accueillir et à former des jeunes
dans son établissement. Expérimenté localement par des groupements de restaurateurs, ce
type d'expérience pourrait être généralisé à l'ensemble du territoire. "En
contrepartie de la bonne volonté du patron ou du salarié tuteur, l'Etat pourrait lui
accorder des points de retraite par exemple", propose Claude Izard.
"Une fois que les professionnels seront crédibles en matière d'apprentissage,
ils seront en droit d'exiger de l'Education nationale certaines avancées",
poursuit-il. Refonte du calendrier scolaire avec examen pratique en septembre,
multiplication des échanges avec les enseignants, valorisation du BP (brevet
professionnel), les propositions sont multiples. "Considérons l'entreprise comme
un restaurant d'application et non comme un lieu de stage. En revanche, au lycée, que
tous les cours de pratique de production soient transformés en technologie appliquée,
avec approfondissement par exemple de l'étude des règles d'hygiène. A l'école, on ne
doit pas être dans la production", explique encore Claude Izard. Assimilant les
jeunes des filières professionnelles à des "étudiants professionnels",
les restaurateurs de la CPIH estiment nécessaire la gratification du travail fourni par
le jeune en entreprise. Pour susciter des vocations, ou du moins attirer l'attention d'un
public plus large, ils comptent lancer des forums dans les universités - tout d'abord de
province - et leur proposer des modules de formation financés par le Fafih (Fonds
national d'assurance formation OPCA de l'industrie hôtelière) dont la partie
enseignement général serait remplacée par la formation pratique et technologique.
"Les jeunes qui ne savent plus très bien où ils en sont en fac sont sensibles à
la qualité du métier manuel", remarquent-ils.
L. Anastassion zzz68v
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L'Hôtellerie Restauration n° 2800 Hebdo 19 Décembre 2002 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE