Taxe sur les terrasses
Dure surprise pour les cafetiers et restaurateurs de Semur-en-Auxois (Côte-d'Or). La hausse de la taxe sur les terrasses est impressionnante. Malgré le mécontentement des professionnels, le maire campe sur ses positions.
"La fiscalité
s'alourdit régulièrement, c'est une réalité à laquelle nous nous sommes habitués.
Mais quand un conseil municipal augmente une taxe en de telles proportions, il y a de quoi
s'émouvoir", lâche un cafetier de Semur-en-Auxois (21).
Dans cette commune, la taxe sur les terrasses est subitement passée de 3 e le mètre
linéaire à l'année à... 3 e le mètre carré au mois. Une hausse inacceptable pour les
exploitants des grandes terrasses qui ont souvent investi des sommes importantes dans
leurs infrastructures. Comme l'Hôtel du Commerce qui a acheté des équipements cette
année en comptant sur une hausse modérée de la taxe et n'avait pas prévu qu'elle
passerait de 75 à 750 e. En prenant connaissance de ces hausses, Les 8 cafés-hôtels et
restaurants concernés ont immédiatement alerté l'Union des commerçants de la ville
afin de demander au conseil municipal de revenir sur sa décision. Particulièrement
touchée par cette hausse, Annie Pachon, propriétaire du Liberté dans la rue principale
de la ville, ne décolère pas. Depuis plusieurs années, elle ouvre sa terrasse du 1er
mai au 15 octobre. "La clientèle apprécie d'avoir accès à la terrasse pendant
presque la moitié de l'année", explique-t-elle simplement. Pour son
établissement, la taxe sur les terrasses est passée de 30 e en 2001 à 686 e cette
année. "Soit une augmentation de 2 250 % !", fait remarquer la patronne
du Liberté. Annie Pachon ne conteste pas le fait que la taxe n'avait pas été
réévaluée depuis longtemps et que son montant était dérisoire. "Nous étions
prêts à payer au mois ce que nous payons à l'année. Mais nous ne nous attendions pas
à une augmentation aussi brusque et aussi importante." Un point de vue partagé
par l'Union commerciale de Semur qui demande au maire, Michel Neugnot, de reconsidérer sa
décision, parfaitement légale par ailleurs.
Position ferme de la municipalité
De son côté, la mairie de Semur maintient ses positions et rappelle que l'augmentation a
été approuvée à l'unanimité - moins une abstention - en conseil municipal. Patrick
Marion, 1er adjoint au maire, s'étonne aussi que la réaction des professionnels arrive
maintenant alors que le vote a eu lieu en décembre 2001. Selon la municipalité, les
établissements recevant l'autorisation d'occuper la voie publique, sont favorisés par
rapport à ceux qui n'ont pas cette possibilité, car les terrasses représentent une part
très importante du CA estival. Un argument que conteste vivement Annie Pachon : "Qu'on
ne nous dise pas que nous doublons notre chiffre d'affaires l'été lorsqu'il pleut."
Si la situation n'évolue pas et que le conflit perdure, les cafetiers et restaurateurs,
adhérents de l'Umih, n'excluent pas de demander l'intervention du syndicat. zzz74v
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L'Hôtellerie Restauration n° 2801 Hebdo 26 Décembre 2002 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE