Sur tous les fronts, celui de la formation, de l'aménagement des heures d'ouvertures ou encore en initiant une vaste étude sur l'hôtellerie indépendante, la FIHB a pris une autre dimension. Aujourd'hui, son président ne se cantonne plus à un rôle honorifique et, en la personne de Jean-Marc Le Carour, s'attache à replacer la région au cur du combat syndical.
Propos recueillis par O. Marie
L'Hôtellerie :
En matière de lutte syndicale, la Région, en l'occurrence la FIHB en Bretagne, peut-elle
s'affirmer ?
Jean-Marc Le Carour :
Non seulement elle le peut, mais elle le doit. La région doit non seulement
adapter et compléter des dossiers engagés dans les départements afin que tous en
profitent, comme Odatel dans les Côtes d'Armor, mais initier elle-même ses propres
actions comme la réflexion sur l'aménagement des horaires, les ambassadeurs de métier
(donner une formation aux professionnels afin qu'ils accueillent eux-mêmes les personnes
intéressées par nos métiers dans leurs établissements).
L'Hôtellerie :
Mais la FIHB bénéficie-t-elle actuellement d'une indépendance d'action suffisante pour
mener à bien ces dossiers ?
Jean-Marc Le Carour :
Actuellement, le pouvoir régional découle du pouvoir départemental. Le
président de la FIHB est élu par les départements. La FIHB ne reçoit pas directement
de subsides de la part des adhérents, mais un chèque alloué à l'année par les
départements. Elle n'est donc pas indépendante. Nous devons réfléchir à un mode de
financement régional et c'est ce à quoi je m'emploie au niveau national. Je pense que la
région ne fera pas l'économie d'une révision de ses statuts. Le président régional,
doit-il être en même temps président départemental, ce que je ne suis plus d'ailleurs
? Quid des modes d'élections, du bureau, du siège de la Région, des permanents... ? Il
faut que la structure régionale ait un siège, avec des permanents, des outils... qui lui
soient propres.
L'Hôtellerie :
Quels sont les principaux dossiers menés par la FIHB ?
Jean-Marc Le Carour :
Depuis 3 ans, nous menons par exemple une vaste étude sur l'hôtellerie
indépendante qui devrait se concrétiser sur le terrain dès le début de l'année
prochaine. L'Etat, le conseil régional, la CRCI et les organisations professionnelles ont
créé un comité de pilotage et choisi un cabinet conseil afin qu'il établisse un
constat et fasse des propositions sur l'hôtellerie indépendante bretonne dont les
établissements ne cessent de disparaître. Cette étude a duré un an et aujourd'hui,
nous allons travailler sur 3 axes : ressources humaines, environnement et qualité et
enfin marketing. Une dizaine d'établissements par département seront retenus et
bénéficieront d'une étude directe (comment se positionner, obtenir les aides
nécessaires aux aménagements de cuisine etc., comment prendre ses jours de repos, etc.).
A l'issu de ces visites, le cabinet choisi nous remettra un document de pilotage qui
servira aux autres établissements de la Région. C'est une chance pour les
établissements, à eux de la saisir. Nous réfléchissons par ailleurs à un fonds de
développement professionnel pouvant financer des études, des campagnes de promotion de
la profession, à l'instar des artisans etc. Il existe des structures qui sont là pour
aider les professionnels, à nous de les contacter.
L'Hôtellerie :
Vous travaillez également à l'harmonisation des heures d'ouverture et de fermeture des
établissements en Bretagne !
Jean-Marc Le Carour :
C'est le gros dossier... épineux. Aujourd'hui, le Finistère et les Côtes
d'Armor sont en négociation, l'Ille-et-Vilaine s'est vue imposer des horaires sans
concertation et dans le Morbihan, on a changé 3 fois d'horaires en 18 mois ! Il faut
arrêter de se jouer des professionnels et revenir à la raison en discutant ensemble.
Nous souhaitons une harmonisation par le haut. Que l'on n'ait pas 36 formes de
catégories, mais des bars de jour et des bars de nuit. Au professionnel ensuite de
choisir sa tranche et, dans cette dernière, de pouvoir ouvrir et fermer à l'heure qu'il
le souhaite. Dans cette histoire, on ne contentera pas tout le monde. Je disais épineux
car nous savons que certains vont y perdre et d'autres vont y gagner, mais au long terme,
je pense que tout le monde sera gagnant, notamment lorsqu'il s'agira de vendre son
entreprise. Cette question répond par ailleurs à un besoin touristique et ne doit pas
être une démarche uniquement des professionnels. zzz74v
L'industrie hôtelière en Bretagne
w 13 000 entreprises
w 38 000 actifs
w 24 000 salariés + 10 000 saisonniers
w Création d'emplois depuis 10 ans : + 34 %
w CA : environ 1,5 Md e
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L'Hôtellerie Restauration n° 2801 Hebdo 26 Décembre 2002 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE