Accablés, désappointés,
les professionnels restent dubitatifs devant les déclarations des politiques quand ils
voient comment ceux-ci prennent certaines décisions... Séduits voici quelques mois par
le discours de Renaud Dutreuil, secrétaire d'État aux PME, qui disait combien il lui
semblait important d'alléger les contraintes administratives des entreprises et combien
il tenait à ce que les décisions les concernant soient prises après consultation de
ceux qui les représentent parce qu'ils sont les mieux à même de savoir "ce qui
entrave, perturbe et handicape la vie des entreprises". Ils déchantent
aujourd'hui quand ils prennent connaissance des modalités d'application du décret sur
l'obligation d'étiquetage de la provenance des viandes bovines en restauration et tombent
des nues quand ils découvrent le changement du mode de calcul des avantages en nature. Si
sur ces deux dossiers, des mesures se devaient d'être prises, ils auraient souhaité
être associés à la réflexion sur les modalités d'application de ces mesures. Ils
auraient alors eu l'occasion de faire comprendre à l'administration, en quoi les
contraintes quotidiennes des entreprises de restauration rendaient impossibles certaines
mesures imposées aujourd'hui par la loi. Ils auraient également pu mettre en évidence
le coût que la réévaluation des avantages en nature représentait pour l'ensemble des
entreprises cafés, hôtels, restaurants, qui ont obligation de nourrir leur personnel
deux fois par jour. Les établissements saisonniers seront encore une fois
particulièrement touchés par ce nouveau mode de calcul qui ne va pas être sans avoir de
réelles conséquences sur l'emploi en station ! Face à un coût grandissant du logement
du personnel, du fait de la flambée des prix du foncier, les entreprises devront en plus
supporter une augmentation des charges sur les salaires, du fait du nouveau mode de
calcul. Ils auraient peut-être pu faire comprendre aux politiques que pour survivre, ce
secteur serait, à terme, dans l'obligation de restreindre le service, de réduire les
emplois... A l'heure où l'on recherche des pistes pour assurer la croissance économique,
ces mesures vont forcément à contre-courant. Alors comment comprendre de telles
décisions qui vont à l'encontre de l'intérêt des entreprises, des salariés et de
l'économie en général ? De toute évidence, de changement politique en changement
politique, le décalage perdure entre le terrain et les gouvernements successifs, les
politiques sont élus sur des projets, auxquels ils croient sûrement, mais
l'administration veille dans l'ombre... c'est elle qui règne, c'est elle qui décide de
tout... et les ministres s'exécutent...
Et certains osent encore parler de démocratie...
PAF zzz80
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L'Hôtellerie Restauration n° 2803 Hebdo 09 Janvier 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE