Hôtellerie
Le président de l'Umih dans le Rhône, hôtelier indépendant à Lyon (1), voit arriver le Sirha avec satisfaction. Il se dit optimiste sur l'avenir de l'hôtellerie lyonnaise.
Propos recueillis par J.-F. Mesplède
"La situation est globalement satisfaisante", précise Roland
Bernard.
L'Hôtellerie : Comment jugez-vous la situation
hôtelière à Lyon ?
Roland Bernard : Globalement satisfaisante, malgré un
premier semestre chahuté avec une baisse sensible d'activité notamment en 4 étoiles.
Heureusement, le deuxième semestre a été bien meilleur, avec en particulier une belle
reprise après les vacances scolaires grâce à Pollutec ou le Salon de la Piscine. Au
bilan, nous devrions être très proches des résultats de 2000, c'est-à-dire d'un taux
moyen d'occupation de 66 % (2). Le RevPar est en hausse, les prix moyens également, et
l'on trouve enfin à Lyon une vérité des prix. Il nous était difficile d'admettre que
des chambres que l'on trouvait à 168-183 e à Paris devaient être proposées à 45,73-67
e à Lyon ! Il était anormal que le prix moyen en 4 étoiles soit de l'ordre de 105-110 e
alors qu'il est aujourd'hui à 140, voire 160 e. Nous finissons l'année avec soulagement
et une bonne dose de satisfaction.
L'Hôtellerie : Comment expliquez-vous cette situation
?
Roland Bernard : Je pense que le travail de promotion
et de communication sur la ville s'avère payant. Depuis son classement au patrimoine de
l'Unesco, la clientèle voit Lyon différemment. En outre, l'arrivée de la monnaie unique
a démontré que nous n'étions pas une ville chère, ce qui est un atout pour la tenue
d'importants salons internationaux. Aujourd'hui, Lyon a trouvé sa véritable place dans
la compétition économique et ce n'est pas négligeable. Je pense aussi que la nouvelle
municipalité a essayé de comprendre comment fonctionnait notre secteur d'activité et,
dans sa volonté de positionner Lyon comme une grande métropole, a donné un écho
favorable à la volonté de contrer l'hégémonie d'une hôtellerie économique et
superéconomique.
L'Hôtellerie : Que manque-t-il encore à Lyon ?
Roland Bernard : La reconnaissance des Parisiens que
Lyon est définitivement installée dans un rôle économique important en Europe. La
position nodale de la ville en matière de transports (aériens, ferroviaires, routiers)
est idéale, et je ne doute pas que, dans les années à venir, la ville va retrouver la
puissance économique qu'elle avait au Moyen-Age (3).
L'Hôtellerie : La qualité proposée est-elle
suffisante ?
Roland Bernard : Je suis tenté de dire que beaucoup
d'efforts ont été faits... et que beaucoup restent encore à faire. On souffre de
l'insuffisance d'hôtellerie 4 étoiles. On évoque l'arrivée de Sheraton à
Saint-Exupéry, voire de Marriott. Parallèlement, il existe une réelle prise de
conscience des hôteliers indépendants de la nécessité de rénover leur établissement.
L'absence d'une volonté de mise à niveau sera sanctionnée : aujourd'hui, on ne peut
plus tricher avec le client, et Lyon est restée trop médiocre pendant des années. Je
reste malgré tout raisonnablement optimiste pour l'avenir, et je suis persuadé que Lyon
retrouvera sa juste place car je ne pense pas que l'on puisse parler d'un déficit en
matière d'hébergement : pour 2002, on ne compte que 5 jours dans l'année où les
hôteliers lyonnais n'ont pu honorer l'ensemble de la demande.
(1) Axotel Charlemagne (128 chambres, 2 étoiles), Best Western Charlemagne (116
chambres, 3 étoiles) et Grand Hôtel des Terreaux (55 chambres, 3 étoiles).
(2) Après l'attentat du 11 septembre 2001 et une chute de fréquentation
particulièrement sensible en 4 étoiles, 2000 reste une année de référence. Au 1er
janvier, on dénombrait 10 700 chambres dans 171 hôtels, auxquelles s'ajoutent 2 500
chambres en résidences de tourisme.
(3) A cette époque où François 1er envisageait d'en faire la capitale de la France,
Lyon comptait 4 foires annuelles de 15 jours et était déjà un important carrefour
européen. zzz18p zzz22v
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L'Hôtellerie Restauration n° 2805 Hebdo 23 Janvier 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE