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ÉDITO

VERS UNE RECONNAISSANCE

En réunissant pour la seconde fois les parlementaires autour du tourisme, Paul Dubrule participe à l'évolution des mentalités des politiques vis-à-vis de l'économie touristique et c'est une chance pour l'ensemble des entreprises du secteur, de la plus modeste à la plus emblématique d'entre elles. Tant sur le plan économique que politique, on a trop longtemps déconsidéré l'importance du tourisme, et intégré les préjugés de ceux qui ne prennent pas au sérieux, sur le plan économique, les activités qu'ils jugent futiles... Le phénomène est probablement d'ordre culturel, les économistes n'ont-ils pas expliqué, des années durant, que plus la part du tourisme était importante dans l'économie d'un pays, plus ce pays était "en voie de développement"... Ces discours ont marqué certains esprits à jamais...
Seule l'industrie était alors, à leurs yeux, un secteur noble, porteur, sérieux. Il fallait y faire carrière, il fallait investir dans la formation des jeunes qui s'y destinaient.
Pendant ce temps, l'enseignement supérieur ne pouvait concevoir de s'intéresser au tourisme... un secteur qui, à ses yeux, s'édifiait sans effort, sans réels investissements, sans besoin de compétences particulières. Pourtant aujourd'hui, la réalité est tout autre : ce sont les services qui font évoluer le monde, tant sur le plan technologique qu'humain, et c'est la place grandissante que prennent les entreprises de services dans notre économie qui atténue petit à petit, partout dans le monde, les inégalités sociales.
Parce qu'aujourd'hui la France est le premier pays touristique du monde, petit à petit, le regard de quelques économistes commence à changer : le poids réel du secteur dans l'économie française représente 6,7 % du PIB, soit près de 100 milliards d'euros en 2001, ça finit par compter... Du côté politique, il reste encore beaucoup de chemin à faire.
Que ce soit sur le plan européen ou sur le plan national, on ne prête pas d'importance au tourisme. Il est fréquent de constater qu'au moment des nominations des ministres, le tourisme soit oublié... C'est d'ailleurs toujours un secrétariat d'Etat et non un ministère que l'on réserve pour ce secteur. Si les choses évoluent, elles évoluent très doucement, et les initiatives comme celles de Paul Dubrule ne pourront que renforcer cette évolution. Se vouloir force de proposition, c'est se projeter dans l'avenir, c'est bousculer les mentalités, tant des politiques que des entrepreneurs.
PAF zzz80

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L'Hôtellerie Restauration n° 2805 Hebdo 23 Janvier 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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