Question d'actualité
Coup de gueule au CRT Paca
Philippe Arcamone, vice-président du CRT, souhaite impulser une nouvelle dynamique à la promotion touristique de la région et la doter d'un plan marketing à moyen terme. Cela risque de rouspéter dans les chaumières.
Le Varois Philippe Arcamone,
conseiller régional et vice-président du CRT Provence-Alpes-Côte d'Azur, serait-il,
avec son président Patrick Menucci, victime (consentante) du syndrome Delanoë ? On
pourrait le croire quand on l'entend dire : "Il faudrait utiliser d'une autre
manière les deniers publics qui alimentent les structures touristiques. Plus efficacement
et en intégrant des critères de rentabilité sociale, économique..." Dans un
entretien exclusif qu'il a donné à L'Hôtellerie, il cite, par exemple, la "gabegie"
d'un voyage réalisé en Chine : "On s'est attaqué à la Chine comme on s'attaque
aux Etats-Unis, avec les mêmes méthodes. Or, dans ce métier émergent, il n'y a pas
d'agence de voyages, pas de déplacement individuel.
Non seulement cela coûte cher à la collectivité, mais, en plus, c'est inefficace."
Des exemples de ce type, Philippe Arcamone en a plein sa besace, mais il ne souhaite pas
tirer sur le pianiste. Il n'est pas du genre tonton flingueur. Il préfère lancer le
débat et trouver un bon compromis entre les acteurs, professionnels de
l'hôtellerie-restauration compris. "Il faut changer nos façons de procéder,
sortir de l'ère de la cueillette, celle où l'on se contente d'attendre que les gens
viennent chez nous parce qu'il y a le soleil." Il ajoute : "Nous vivons
dans un secteur concurrentiel. Le soleil ne nous donne pas une longueur d'avance. Il faut
nous adapter à la modification des comportements et des moyens d'information modernes. On
ne peut pas rester sur les schémas précédents. La méthode d'approche des marchés a
vieilli même si elle a bien fonctionné jusqu'ici." Pour lui, "la
région n'a pas de lisibilité à l'extérieur. Il faut qu'à partir de la diversité des
marques de proximité, elle affiche une marque commune et abandonne les oripeaux des
découpages administratifs".
Pour avancer, les deux patrons du CRT ont commandé un audit au cabinet grenoblois
marketing New Deal. Il devrait rendre ses conclusions au printemps. Les premiers
enseignements montrent que les différentes institutions ne doivent plus s'abriter
derrière leurs enceintes mais mutualiser leurs connaissances, leurs compétences et leurs
moyens pour valoriser une marque commune. Il prône aussi l'adoption d'un plan marketing
à moyen terme, conçu comme un vrai projet d'entreprise. Pour Philippe Arcamone, "il
faudrait, aussi, cesser de considérer le tourisme comme un secteur mineur et arrêter
d'en confier la présidence des institutions à des hommes politiques à qui l'on veut
faire simplement plaisir".
D. Fonsèque-Nathan zzz70
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L'Hôtellerie Restauration n° 2809 Hebdo 20 Février 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE