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Haut-Rhin

Saint-Louis se prépare à l'explosion de l'offre

Dans la zone alsacienne frontalière de la Suisse, trois projets, dont un Ibis, risquent de faire augmenter de 60 % le nombre de chambres en quelques mois seulement. Le groupement local estime que le potentiel est surestimé, d'autant plus que les projets ne manquent pas non plus chez la voisine Bâle.


La Maison Katz, que la ville veut reconvertir en hôtel de prestige, constitue l'un des 3 projets en cours à Saint-Louis.

Après le calme, c'est une vague aux allures de raz-de-marée qui s'approche de l'hôtellerie de Saint-Louis, la ville haut-rhinoise frontalière de l'Allemagne et de la Suisse. 3 projets totalisant 191 chambres pourraient en effet se concrétiser en un an, ce qui augmenterait l'offre de 60 % (nouveau total de 514 chambres). Dans le seul centre-ville, le passage de 58 à 149 places signifierait une multiplication par 2,5. Un jeune poids lourd a franchi l'étape de la CDEC : initié par un industriel local, l'Hôtel des Lys qui l'a obtenu pourra ouvrir un 100 chambres en périphérie à 30 e, soit la fourchette basse des 2 étoiles locaux. Mais ayant pris du retard dans les phases administratives (permis de construire), il pourrait être devancé par Ibis qui compte s'installer avant mars 2004. Cette première arrivée d'enseigne, portée par un franchisé, remonterait la moyenne des tarifs avec 50 à 60 e pour 67 chambres en centre-ville. Le dossier a obtenu un avis favorable (4 voix contre 3) du CDAT à la mi-février et il est attendu en CDEC en avril. Se glisse dans ce panorama une initiative municipale : la reconversion en un 3 ou 4 étoiles de 24 chambres de la Maison Katz, élément du patrimoine local en centre-ville. La boulimie répond à l'impression d'un relatif déficit d'offre entre Mulhouse et Bâle et d'un potentiel encore important dans la clientèle d'affaires.

Ne pas surestimer le marché
Cette analyse est récusée par Philippe Schneider, président du groupement local des CHR. "Il ne faut pas surestimer le marché. Certes les hôtels sont pleins lors des grandes foires de Bâle, mais celles-ci ne durent qu'une semaine et ne remplissent donc pas les chambres pendant toute l'année. La sous-capacité n'est pas constante." Ce point de vue est renforcé par deux éléments de conjoncture. D'une part, la foire de Bâle a tendance à perdre du terrain, victime d'un recentrage des organisateurs suisses vers Zurich ou Genève. D'autre part, l'aéroport Bâle-Mulhouse, locomotive de l'hôtellerie locale, subit une baisse significative de trafic (- 13,5 % en 2002). Dès 2001, rappelle l'observatoire de l'hôtellerie de la CCI Sud-Alsace/Mulhouse, le taux d'occupation à Saint-Louis a perdu 1 point par rapport à 2000. Il se situait à 58,5 points pour un prix moyen de 39,30 e, soit des niveaux corrects sans plus. Enfin, l'évolution de l'hôtellerie de Bâle ne peut être ignorée des projections quand on se trouve à Saint-Louis. Or, le secteur y offre 4 240 lits dont la moitié en standing (1) et il n'est pas exempt de projets de développement. Un EtapHotel a ouvert fin 2002 dans la banlieue. Surtout, 230 chambres supplémentaires vont être proposées, dès avril prochain, par le 4 étoiles qu'installera l'Allemand Sorat sur 9 étages dans la nouvelle Tour de la Foire. Et le complexe tertiaire programmé par les chemins de fer helvétiques près de la gare d'ici à 2007 inclut aussi un hôtel, dans sa mouture actuelle.
C. Robischon zzz36v

(1) Chiffres de l'office statistique bâlois à octobre 2002. Les pays germaniques comptabilisent des lits et non des chambres.

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L'Hôtellerie Restauration n° 2810 Hebdo 27 Février 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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