du 20 mars 2003 |
RESTAURATION |
Le projet de réouverture du Café Français, à Mâcon, est au point mort. Fermé depuis le 1er janvier, l'établissement devait retrouver son activité sous la direction d'un nouveau gérant.
Mais devant la persistance des
tensions sociales, le futur gérant renonce pour le moment à reprendre cet établissement
historique.
La fin 2002 a été plutôt mouvementée dans ce grand café des quais de Saône. A
l'origine de ces turbulences, on trouve la mésentente entre les propriétaires et celui
que les clients surnomment Jean-Marie, gérant depuis 1994. Celui-ci a en effet renoncé
à poursuivre la gérance au-delà du 31 décembre 2002, après que les propriétaires lui
aient signifié leur refus de lui vendre, à terme, l'établissement. En l'absence de
repreneur, la dizaine de salariés a exigé d'être licenciée, craignant de ne pas
percevoir d'indemnisations. Une demande à laquelle ni le gérant ni les propriétaires
n'ont consenti, se rejetant mutuellement cette obligation.
Une situation bloquée
L'inquiétude des salariés et l'intervention d'un syndicat ont - fait rare dans une
entreprise de cette taille - suscité deux mouvements de grève, fin novembre et
mi-décembre 2002. Ceux-ci n'ont pas suffi à obtenir les licenciements demandés tandis
que le café a fermé le 31 décembre. Un jugement prud'homal en référé du 5 février
dernier a permis au personnel de percevoir les salaires de janvier. Dans l'intervalle, un
candidat à la gérance s'est manifesté en la personne de Mike Haoues, propriétaire de
plusieurs cafés, hôtels, restaurants dans la région lyonnaise. Celui-ci a conclu un
compromis de vente du fonds, tandis qu'une société dont il est actionnaire est candidate
à l'achat des murs. Toutefois, Mike Haoues avait introduit dans l'acte une clause au
contrat de location-gérance, en vertu de laquelle il se dédirait en cas de litige de
droit social. "Diriger une entreprise dans laquelle je serais en procès avec les
salariés me paraît impensable. De plus, ce litige, avant que la justice ne l'ait
tranché, interdit toute embauche", déclarait-il à la mi-février, tout en
espérant que les salariés seraient sensibles au maintien des emplois. La tenue de la
conciliation au conseil des prud'hommes, le 28 février, dernier devait déterminer son
choix. Son échec, dû à la volonté persistante des salariés d'être licenciés, a
conduit Mike Haoues à renoncer pour le moment à la réouverture du café, qu'il avait
prévue pour la mi-mars. zzz22v
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L'Hôtellerie Restauration n° 2813 Hebdo 20 Mars 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE