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du 27 mars 2003
ENTREPRISE

n LECOQ-GADBY À RENNES

La dernière bougie du centenaire

L'année du centenaire de Lecoq-Gadby, hôtel-restaurant 4 étoiles à Rennes, s'est achevée en beauté avec la parution d'un livre retraçant l'histoire de cette institution rennaise.


Véronique Brégeon, la directrice de l'établissement.

L'histoire débute en août 1899 avec l'affaire Dreyfus pour se terminer quelque 130 pages plus loin avec l'inauguration du spa Armor Arcoat. Entre ces deux événements, l'hôtel-restaurant Lecoq-Gadby lève le voile sur un siècle d'anecdotes croustillantes et sur une société et un savoir-vivre d'un autre âge, du temps entre autres "où l'on amenait un verre de madère au cocher". L'établissement, aujourd'hui seul hôtel 4 étoiles de la capitale bretonne, a été racheté en 1902 par Pierre Gadby. L'Auberge des Trois Marches, qui accueillit 3 ans plus tôt les dreyfusards lors du procès à Rennes de l'ancien capitaine, devient alors le restaurant Gadby, ouvert aux "noces et sociétés-banquets". Lorsque la fille de Pierre et Renée Gadby, épouse d'un certain Albert Lecoq, reprend la succession de l'établissement dans les années 1930, ce dernier est définitivement rebaptisé. Lecoq-Gadby, et non pas le coq Gadby du nom d'un improbable gallinacé, sera toujours transmis par les femmes, et c'est aujourd'hui Véronique Brégeon, fille de Jacques Valeau, époux de Colette Lecoq, qui dirige cette institution.
Que n'a pas connu Lecoq-Gadby ? C'est ici en effet que l'Orchestre national de France trouve refuge en 1939, et diffuse ses œuvres à la radio jusqu'en juin 1940. C'est également ici que Hua Guofeng, Premier ministre de la république populaire de Chine, apprend la mort de Brejnev, etc. Lecoq-Gadby a accueilli tous les présidents de la Ve République, une présidente de l'Irlande, un prince, une princesse... sans oublier, bien entendu, tout le monde du showbiz, d'Aznavour à Line Renaud, Besson, Piccoli, Jean Reno...

Cascade de homards
Mais ce livre ne peut être réduit à une simple énumération. L'auteur, Catherine Bertrand-Gannerie, réussit à nous conter en parallèle l'histoire d'une famille, d'un établissement, d'une ville, et plus largement, de sa société (le premier mariage en blanc rennais - on se mariait autrefois en noir - s'est déroulé ici). Au fil des pages, on note l'incroyable évolution de la gastronomie, et l'on reste pantois devant cette photo de cascade de homards ou ce menu de 1926 proposant pas moins qu'un potage crème de volaille, saumon à l'oseille, barquettes financières, filet de bœuf Renaissance, asperges d'Argenteuil, poulardes du Mans truffées, écrevisses de la Meuse, glace panachée et petits-fours.
Lecoq-Gadby a su surfer sur les époques, connaissant toujours un succès non démenti. A la pointe de la modernité, l'établissement accueille aujourd'hui 11 chambres personnalisées, un restaurant gastronomique, un spa (balnéo, hammam...), un cercle (salles club, bibliothèque et billard), une activité traiteur haut de gamme... où les nombreux services se déclinent à foison. Seul regret de Véronique Brégeon, "les Rennais ne savent pas encore que Lecoq-Gadby dispose d'un restaurant gastronomique. Ils l'associent toujours à un établissement de salons". Nul doute qu'ils devraient rapidement changer d'avis. Avec Alain Gapihan comme directeur de salle (chargé également de la cave), le restaurant devrait encore monter en gamme... et faire parler de lui.
O. Marie zzz36v

Lecoq-Gadby, histoire d'une institution rennaiseAux éditions Calligraphy-PrintPrix : 25 e

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L'Hôtellerie Restauration n° 2814 Hebdo 27 Mars 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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