du 8 mai 2003 |
CONJONCTURE |
La saison d'hiver se termine dans les Alpes françaises. C'est l'heure des premiers bilans. Les résultats varient souvent selon l'altitude de la station.
Malgré un début de saison exécrable, des
précipitations lavant les pistes jusqu'à 2 000 mètres à Noël, les premiers chiffres
de l'observatoire régional du tourisme font apparaître une fréquentation des vacances
d'hiver proche de celle de l'an dernier. La saison a néanmoins connu des hauts et des
bas, avec le maintenant traditionnel creux de janvier constaté depuis plusieurs années,
un excellent mois de février et un mois de mars en légère baisse. Les vacances de
printemps auraient pu conforter les chiffres à la hausse, mais le calendrier les a
positionnées beaucoup trop tard pour permettre une bonne fréquentation.
Autre point souligné : la réouverture du tunnel a permis le retour d'une clientèle
italienne, en hausse de 30 %, très attirée par nos stations. Le recul de fréquentation
des touristes et la ventilation par nationalité ne sont pas cette année un élément
significatif, en raison des événements internationaux de cet hiver.
Si dans les stations les plus basses du département, on a déjà troqué les skis contre
les chaussures de randonnée, la plupart des domaines skiables des stations d'altitude
prolongent le plaisir de la glisse jusqu'aux premiers jours de mai. C'est là le paradoxe
que montrent les premiers éléments chiffrés communiqués par les Agences pour le
tourisme départemental (ATD). Ce n'est pas une nouveauté, les stations de basse et
moyenne altitude subissent de plein fouet les aléas climatiques.
Pénalisées par le début de saison, elles ont pu rattraper le retard grâce à
l'excellent enneigement. Les vacances de printemps, trop tardives, ne leur ont pas permis
de finir la saison en beauté. La tendance est par contre au beau fixe dans les stations
d'altitude qui affichent un taux d'occupation de plus de 97 % en moyenne sur la saison.
Ce bon résultat fait dire au directeur de l'office de tourisme de Val-d'Isère, Michel
Giraudy, que le ski reste privilégié, surtout dans le contexte actuel où les
destinations lointaines sont boudées par les vacanciers. Autre incidence, "la
clientèle exige de plus en plus de 'ski garanti' et elle sait qu'elle le trouvera dans
les stations de haute altitude", explique Jean-Pierre Beer, du restaurant Chalet
du Plein Sud à Val-Thorens. Pour Jacques Jond, président de la Fagiht, c'est un
problème majeur. "Tant que nous n'aurons pas relié les stations villages de
basse et moyenne montagne aux grands domaines skiables, nous serons victimes des aléas
climatiques."
Rappelons que le tourisme est le premier employeur de la région Rhône-Alpes, avec 17 %
d'emplois créés dans les 5 dernières années.
Il est donc vital pour l'économie de la région que les politiques prennent conscience de
cet enjeu. L'opposition des écologistes est un vrai dilemme. Il faudra trancher pour ne
plus assister à des résultats à 2 vitesses majoritairement indexées sur l'altitude et
non plus sur la qualité des services proposés.
F. Tari zzz70
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L'Hôtellerie Restauration n° 2820 Hebdo 8 Mai 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE