du 15 mai 2003 |
IMMOBILIER |
n TRANSMISSION D'ENTREPRISES
Un nombre important d'hôteliers-restaurateurs, en âge de prendre leur retraite, se trouvent dans l'impossibilité de céder leurs affaires alors que de nombreux jeunes expérimentés veulent s'installer. Parce qu'ils n'ont pas le soutien des banques, les transactions ne se font pas. Le dispositif Odatel permet de faire sauter ces obstacles, et de plus en plus de transmissions se font dans le cadre de cette structure. Une aubaine, notamment pour Carole et William Langlet du Château de Brélidy (22).
William et Carole Langlet entourés de Joëlle Guénanen et de Christian Caro.
Le dispositif
Odatel de transmission d'entreprises se porte à merveille. L'une des dernières affaires
conclue au sein d'Odatel est le Château de Brélidy. Deux jeunes professionnels en ont
profité pour ouvrir l'affaire de leurs rêves.
Lorsqu'ils débarquent en Bretagne après maintes années passées sur Paris, Carole et
William Langlet s'apprêtent à jeter leur dévolu sur une petite affaire à Erquy. "Et
puis, passant à Paimpol, nous avons repéré dans l'agence immobilière de Joëlle
Guénanen une affaire à vendre. Un château sur Brélidy." Les jeunes
professionnels expérimentés (elle chez Accor, et lui dans diverses maisons étoilées)
tombent sous le charme de l'affaire, un hôtel-restaurant de 15 chambres situé sur une
propriété de 6 ha en pleine nature. L'établissement, Relais du Silence et Châteaux et
Hôtels de France, est une demeure du XVIe siècle dominant, de son granit Renaissance, la
campagne du Méné-Bré. A l'intérieur, armures, vitraux et autres imposantes cheminées
plongent le client dans une autre époque. Peu impressionnés, Carole et William, 31 et 33
ans, optent pour l'affaire et achètent le fonds. "Nous avions un apport de 45 734
e, un appartement dans la région parisienne." La banque suit sans
sourciller. Il faut dire que l'agence immobilière tenue par Joëlle Guénanen,
spécialisée dans les fonds de commerce, leur avait d'emblée proposé de passer par le
système de transmission d'entreprises Odatel. "Le vendeur et les repreneurs
entraient tout à fait dans le cadre d'Odatel, précise Joëlle Guénanen. Un
ancien propriétaire de plus de 55 ans et un établissement classé d'un côté, et des
jeunes professionnels avertis et originaires du coin de l'autre." Les Langlet
signent Odatel en janvier 2002 pour une ouverture de leur nouvelle affaire en juillet de
la même année. "J'avais entendu parler d'Odatel dans le journal L'Hôtellerie,
et lorsque l'agence nous a proposé de passer par ce système, nous avons suivi, explique
William Langlet. Il est clair qu'au niveau des banques, la caution Odatel permet de
faire passer les dossiers plus facilement. Sans oublier, bien entendu, l'avance
remboursable en 7 ans avec différé de 3 ans de 20 % à taux 0 ! C'est une aide
inestimable pour des jeunes qui s'installent."
L'atout du diagnostic
Lancé en 1997 par le conseil général des Côtes-d'Armor, la CCI et le syndicat de
l'hôtellerie, alors dirigé par Dominique Salvi, le dispositif Odatel connaît un large
succès. Il a d'ores et déjà permis de diagnostiquer et de vendre 24 établissements. "Nous
avons à l'heure actuelle 41 établissements diagnostiqués ou en cours de
diagnostic", précise Christian Caro, animateur d'Odatel à la CCI. Pour la
plupart d'entre eux, les établissements sont des hôtels-restaurants (l'hébergement est
une condition) classés (50 % de 2 étoiles), situés sur une bande côtière allant des
pieds dans l'eau jusqu'à 15 ou 20 km de la côte. Les propriétaires doivent donc être
âgés au minimum de 55 ans. "Ce sont souvent des gens qui prennent leur retraite,
précise Christian Caro. Ils ont tenu leur établissement pendant 20 à 30 ans et
sont usés par ce métier. Ils veulent s'en débarrasser rapidement, mais, dans le même
temps, gardent un lien affectif très fort avec leur affaire." Les repreneurs
sont généralement de jeunes professionnels ayant une expérience solide, et, pour 70 %
d'entre eux, sont originaires du coin. Selon Christian Caro, "nous n'avons cédé
qu'une fois une affaire à un non professionnel. C'était un chef d'entreprise, qui avait
des attaches dans le coin et qui avait monté un hôtel par le passé". Outre son
suivi de gestion, l'atout maître d'Odatel réside, bien entendu, dans son avance
remboursable, mais également dans ses diagnostics (de 533,57 à 3 048,98 e subventionnés
à 50 % par le département). "Odatel vous assure 4 signatures dans le diagnostic
! Celles de 2 experts-comptables et de 2 notaires ou 2 agents immobiliers, tous
partenaires de l'opération. Elles apportent un poids fiscal et juridique important
auprès des banques." Le prix est ensuite fixé par l'ensemble des experts
d'Odatel qui autorisent une marge de manuvre de plus ou moins 15 %.
D'autres régions intéressées
Bien rodé dès le départ, Odatel, qui n'a connu qu'un seul échec (l'indivision n'avait
pas accepté le diagnostic), permet par ailleurs de dynamiser l'économie touristique du
département. Si l'on considère l'ensemble des repreneurs, ces derniers ont, par la
suite, réalisé des travaux pour un montant global de 2 141 121 e, et, dixit Joëlle
Guénanen, "je pense également qu'Odatel permet de tirer la restauration vers le
haut". Aujourd'hui, le dispositif devrait très prochainement s'exporter. "La
Fihb semble très intéressée, à l'instar du Finistère qui devrait mettre en uvre
le concept dans moins d'un an. L'Aquitaine a également entamé des démarches.
L'Ile-de-France et les Logis sont intéressés, précise Christian Caro. Pour que
le dispositif fonctionne, il faut une grande volonté politique. Je pense notamment à
l'avance remboursable. Si demain Odatel voit le jour en Finistère ou en Bretagne plus
largement, qui dit que les Côtes-d'Armor poursuivront cette politique ?" Une
manière d'avertir les professionnels concernés, mais pas encore déclarés, puisqu'il
reste en effet dans les Côtes-d'Armor une cinquantaine d'affaires susceptibles de
bénéficier du dispositif. "Nous avons par ailleurs une dizaine d'affaires
diagnostiquées et non vendues", comme cet hôtel-restaurant étoilé au Guide
Rouge, ou encore cet établissement 2 étoiles de 15 chambres, à proximité d'un
port, et doté d'une grande salle de restaurant, d'un bar et d'une terrasse...
Pour ce qui est de Carole et William Langlet, ils entament leur saison avec optimisme. "Nous
allons développer la clientèle de groupe et notamment de mariages."
Fonctionnant à 80 % avec une clientèle étrangère, le Château de Brélidy a dégagé
un CA de 259 163 e en 6 mois. "Nous avions misé sur ce chiffre au bout d'un
an."
O. Marie zzz36v
w Château de Brélidy
Web : www.chateau-brelidy.com
w Odatel
Tél. : 02 96 78 62 08
Odatel, comment ça marche ? Destiné à la reprise et à la transmission d'entreprises hôtelières, Odatel, soutenu par le secrétariat d'Etat au tourisme et par le secrétariat d'Etat aux PME, au Commerce et à l'Artisanat, offre un accompagnement pertinent aussi bien pour les repreneurs que pour les cédants. En premier lieu, le cédant doit être âgé au minimum de 55 ans et doit être propriétaire du fonds ou du fonds et des murs d'un établissement classé tourisme. Une fois la convention signée, les partenaires d'Odatel effectuent un diagnostic complet de l'établissement dont le coût est pris en charge par le département à hauteur de 50 % (à savoir, de 534 e à 3 050 e selon le nombre de chambres, le type d'hôtel et la nature de la propriété). Odatel se charge ensuite de mettre en contact le vendeur et l'éventuel repreneur. Pour ce dernier, ce dispositif unique en France présente de nombreux avantages, à commencer par une proposition impartiale des établissements à vendre, mais il permet surtout au futur repreneur de bénéficier d'une avance remboursable de 20 % du montant de l'acquisition plafonnée à 91 469,41 e à taux 0. Le remboursement s'effectuant, lui, sur 7 ans, avec différé de 3 ans. |
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L'Hôtellerie Restauration n° 2821 Hebdo 15 Mai 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE