du 22 mai 2003 |
CONJONCTURE |
Démarré en septembre 2001, le plan de sauvetage de Flo est désormais bien avancé. Après son ouverture de capital, le groupe poursuit sa restructuration en profondeur.
En 2001, fragilisé par une baisse de l'activité et des résultats peu prospères, le groupe pouvait difficilement résoudre l'ensemble de ses problèmes seul. Endetté, notamment par l'acquisition "un peu chère", selon Walter Butler, de Bistro Romain, le groupe a pris la décision d'ouvrir son capital l'an passé et de relancer une restructuration cohérente à travers la fermeture des établissements improductifs et le rééquilibrage de l'offre de ses marques. Pour assurer sa pérennité, le groupe a donc signé un accord avec Butler Capital Partners, qui entre dans le capital de la holding Bucher (qui reste majoritaire à 50,10 %) à hauteur de 25,4 Me minimum et jusqu'à 30,9 Me, selon la souscription du public. Le "bon sens de Jean-Paul Bucher a permis de sauvegarder 6 000 emplois", a indiqué Dominique Giraudier, président du directoire du Groupe Flo lors de la conférence du 14 mai dernier. Walter Butler s'est expliqué sur cet investissement, signé le 30 avril, et dont le règlement se fera au plus tard le 31 août : "La restauration est un secteur dans lequel la France a une grande légitimité. De plus, les chaînes sont sous-représentées en France par rapport à d'autres pays, et il y a une opportunité avec la baisse de la TVA." Cette augmentation du capital "fondamentale" donnera au groupe les moyens de valoriser ses produits, de financer son développement, mais surtout, dans un premier temps, d'assurer sa maintenance.
Perspectives précises
En 2002, le groupe s'est recentré sur un seul secteur d'activité, la restauration, en
cédant les boutiques Flo Prestige et l'activité traiteur (Raynier & Marchetti), et
en optimisant le réseau par une cession des produits non rentables comme Café Flo en
Angleterre. En tout, 19 restaurants ont été fermés (dont 14 Bistro Romain et 1
Hippopotamus) en 2002, et 8 Bistro Romain en 2003, représentant un total de 20 Me de CA,
soit 400 postes supprimés, avec un accompagnement social "qui compte dans
l'exercice de l'année".
Le groupe annonce un chiffre d'affaires en recul de 9,2 % (alors que Coach Omnium annonce
une augmentation de 8,8 % pour la restauration de chaîne à service complet) à 324,9 Me,
mais compte bien renforcer sa stratégie multienseigne. "Les mono-enseignes sont
vulnérables, reposer sur plusieurs marques est un atout pour l'avenir", a
précisé Dominique Giraudier.
En 2003, les changements s'avèrent tout aussi nombreux et amorcent la mutation
structurelle du groupe. Les grandes lignes passeront par un développement du pôle
concessions, et notamment la gestion de 10 restaurants à La Défense, une réorganisation
interne de l'entreprise et de la direction, la création d'une centrale d'achat commune
avec Disney, l'ouverture de 2 restaurants en Corée avant fin 2003 (où la demande pour
Hippopotamus et Bistro Romain se fait forte). Et même s'il reste "encore beaucoup
de choses à faire", selon Dominique Giraudier, l'année 2003 devrait clarifier
et assainir la situation du groupe, malgré un 1er trimestre rude, avec une baisse du CA
de 4,6 % dû au ralentissement économique, aux conséquences de la guerre en Irak et aux
conditions climatiques défavorables. Le groupe va inaugurer un nouveau restaurant au Parc
Disney, le King Ludwig Castle d'ici quelques jours, et prévoit l'ouverture de 8
franchises (dont 3 en France et 5 à l'étranger) cette année. A plus long terme, c'est
une nouvelle stratégie marketing qui sera appliquée, et qui passe notamment par
l'obligation d'aller "chercher le client" et un repositionnement de
chaque enseigne.
Bistro Romain
Le groupe continue son repositionnement qualitatif de Bistro Romain qui commence à porter
ses fruits. Avec un CA en baisse de 6,4 % en 2002 (à 7,2 % du CA global) et de 2,6 % sur
le 1er trimestre, Bistro Romain regagne des parts de marché. La clientèle a augmenté de
3,8 % grâce à une offre produits enrichie et un changement en profondeur de la carte.
L'an passé, les investissements en publicité (+ 0,8 Me par rapport à 2001), le
renforcement des équipes, les promotions commerciales (soirées Dolce Vita) ont pesé
dans la balance. 14 fermetures ont marqué l'année 2002, 4 cessions et 3 dénonciations
de bail depuis le début de l'année 2003. Les priorités : amener la qualité à
l'ensemble du réseau et continuer à séduire le client. La marge d'exploitation
prévisionnelle pour 2003 est de 10 %, voire plus.
Hippopotamus
Depuis 20 mois, c'est un traitement de choc qui a été mis en place pour Hippo. En 2002,
l'enseigne a augmenté son chiffre d'affaires de 7,5 % (et représente 15,2 % du CA
global). Principale explication à cette progression, la retombée de la crise de l'ESB.
Un résultat qui prouve le potentiel de la chaîne et indique que ces performances sont à
suivre malgré une rechute au 1er trimestre (- 6,3 %). L'an passé, un restaurant et 5
franchises se sont ouverts. Le groupe prévoit au moins 5 ouvertures par an dans les
prochaines années, et veut surtout miser sur la qualité de l'offre. Cette année, Hippo
va encore renforcer les équipes sur le terrain, mais la grande priorité du semestre
reste la rationalisation du réseau. Un certain nombre de restaurants non rentables
restent en observation jusqu'à la fin de l'année. La marge d'exploitation
prévisionnelle pour l'enseigne est de 16 % ou moins. Fin décembre 2002, le groupe
comptait 56 établissements en propre et 22 en franchise. Les priorités à long terme :
rénover le réseau et rajeunir le concept.
Brasseries
L'activité brasserie représente 9,9 % du CA, avec 15 établissements en propre (Le
Buf sur le Toit, La Coupole, etc.), 3 franchises (dont une à Pékin fermée depuis
plus d'un mois), et 4 Petit Bofinger (dont 2 fermetures cette année). Le chiffre
d'affaires des restaurants Flo est en hausse de 4,5 %, avec moins d'activité sur les
brasseries, qui va obliger le groupe à revoir et reconsidérer son offre puisque la
clientèle, elle, est en hausse. Le 1er trimestre 2003 est un peu morose avec - 3,4 % de
CA, une tendance qui s'inverse à nouveau depuis mars. La priorité : développement d'un
marketing de proximité et adaptation des structures de coût à l'évolution de
l'activité.
Côté concessions (20 au total), la grande nouveauté de l'année reste la reprise de 10
restaurants du Cnit à La Défense. Avec une belle activité en 2002 (+ 9,6 % de CA), les
concessions se portent bien, en particulier sur le parc d'Euro Disney où l'activité a
augmenté de 15,7 %, boostée par l'ouverture du second parc l'an dernier.
K. Kulawick zzz22v
TICKET MOYEN PAR ENSEIGNE
Hippopotamus w 2002 19,7 e w 1er trimestre 2003 19,4 e w 30 % de clients mangent pour - de 15 e |
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Bistro Romain w 2002 19,3 e w 1er trimestre 2003 19,4 e(avec une nouvelle carte arrivée le 6 mars) w 40 à 50 % des clients Bistro Romain prennent une formule |
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Brasseries w Paris ~ 35-40 e (40-45 e pour les Grandes Marches) w Province 30 e |
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L'Hôtellerie Restauration n° 2822 Hebdo 22 Mai 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE